L'arbitrage salarial vécu par les équipes de la LNH
LNH mercredi, 4 nov. 2020. 17:07 samedi, 14 déc. 2024. 15:38La période de l’arbitrage salarial dans la LNH touche à sa fin en 2020.
Lorsque des joueurs autonomes avec compensation ne peuvent s’entendre avec leur organisation, ils doivent avoir recours à un juge pour trancher et identifier le montant du nouveau contrat.
Si le processus nécessite la présence d’un arbitre, le clan du joueur et celui des équipes débattent en cour à l’aide de leurs avocats pour régler ce type de litige. Un cabinet québécois est la référence pour 17 équipes à travers le circuit Bettman. L’associé chez le cabinet BCF, Me André Lepage a partagé son expérience dans cette facette des négociations lors de son passage à Hockey 360.
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Le recours à BCF par la LNH a été possible lorsque Me Marcel Aubut a été approché par le commissaire Gary Bettman peu après la vente des Nordiques de Québec. Me Lepage s’est joint à l’aventure et met ses services à la disposition de certaines formations du circuit.
« Les équipes ont besoin de bureaux d’avocats, car nous préparons les dossiers avec eux, nous préparons l’argumentaire et ce que nous appelons des mémoires qui seront déposés au juge 48 h avant l’audition, a précisé l'avocat. Ultimement, si les dossiers ne se règlent pas, comme avocats, nous faisons notre travail en allant plaider la cause devant le juge. Comme nous représentons les équipes, on essaye d’obtenir des salaires qui seraient le plus intéressants pour une équipe. »
Me Lepage a souligné qu’avant de se présenter devant le juge, un mémoire d’un maximum de 42 pages de texte était produit et remis à l’arbitre et au clan du joueur qui est lui aussi représenté par une armée d’avocats. C’est dans ce document que l’on retrouve les grandes lignes qui mettront la base pour l’éventuelle plaidoirie.
« Le mémoire, sommairement, fait ressortir les forces et faiblesses du joueur et nous faisons ce que nous appelons des principes jurisprudentiels », en donnant en exemple la comparaison entre des contrats avec des salaires pour une seule saison.
« On va comparer des joueurs avec d’autres joueurs de la LNH. On ne peut pas comparer avec n’importe qui », a-t-il mentionné.
« On veut comprendre qui est le joueur, donc pas uniquement par le nombre de buts et le temps de jeu. On veut comprendre quel genre d’individu il est », a précisé Lepage lorsqu'il est question de monter un dossier.
Alors que le joueur cherche à obtenir le salaire le plus avantageux, la formation de la LNH souhaite un contrat qui respectera ses prédictions salariales. Me Lepage a également un autre défi dans la salle de Cour, alors que tout en montrant qu’un joueur mérite un salaire moindre que ces attentes, il doit préserver la bonne relation entre le joueur et l’organisation qu’il représente.
« Bien qu’on essaie de gagner le dossier, en tant qu’avocats ici, nous sommes très sensibles. On veut gagner, mais pour le joueur, après la journée d’audition, on veut encore qu’il soit heureux de jouer pour l’organisation », a-t-il convenu.
« C’est sans doute le plus grand défi pour nous, essayer de présenter le meilleur dossier possible, le plus respectueusement possible, sans froisser le joueur. Les DG sont sensibles à ça », a partagé Me Lepage.
À graviter ainsi avec la direction de différentes équipes de la LNH, il est possible que les avocats deviennent des membres d’une organisation. C’est notamment ce qui s’est produit avec son ancien collègue Julien BriseBois qui a soulevé la Coupe Stanley cette année comme directeur général du Lightning de Tampa Bay.
« Il travaille tellement fort et c’est un homme brillant. Il a de grandes qualités. Je travaillais avec lui et je voyais qu’il était dans une classe à part », s'est souvenu Me Lepage.
Pour cette cuvée 2020 des audiences, seul Tyler Bertuzzi chez les Red Wings de Detroit a eu pour le moment besoin à la décision d'un arbitre.