TORONTO - Mike Babcock, euphorique, buvait un verre en compagnie de son père sur le bord du feu à Emma Lake.

C'était à l'été 2010, et Babcock était de retour en Saskatchewan. Il prenait alors un moment pour songer à ses récents exploits, parmi lesquels se trouvaient l'obtention de l'or aux Jeux olympiques de Vancouver et la conquête de la Coupe Stanley deux ans auparavant.

« Tu sais papa, les choses vont assez bien pour moi », a dit Babcock à son père, Mike Babcock senior, qui est décédé en mars dernier à l'âge de 78 ans.

Son père lui a rappelé que ces exploits faisaient déjà partie du passé. Le message était clair : il fallait tourner la page.

« C'était terminé », a ajouté Babcock mercredi, alors qu'il se remémorait cette journée survenue il y a six ans.

Babcock, qui deviendra le 25e entraîneur de l'histoire à atteindre le plateau des 1000 matchs dirigés en carrière dans la LNH lorsque les Maple Leafs accueilleront les Devils du New Jersey jeudi soir, reste néanmoins affamé.

L'homme de 52 ans originaire de Saskatoon a aussi triomphé au Championnat du monde de hockey junior, au Championnat du monde de hockey et dans les rangs universitaires canadiens, en plus d'avoir obtenu deux médailles d'or olympiques et une coupe Stanley.

Lorsqu'on lui rappelle qu'il n'a jamais gagné la coupe Memorial, Babcock rétorque rapidement qu'il convoite une deuxième coupe Stanley et un titre en Coupe du monde.

« Il reste beaucoup de choses à gagner », souligne Babcock.

L'entraîneur-chef des Maple Leafs de Toronto a déclaré qu'il voulait être le meilleur entraîneur de sa génération, mais il admet que les présences de Joel Quenneville, des Blackhawks de Chicago, et Darryl Sutter, des Kings de Los Angeles, rendent cet objectif difficile à atteindre. Il a gagné presque tous les titres qu'il convoitait, mais le rêve semblait bien loin d'être réalisable lorsqu'il a été congédié pour la dernière fois et qu'il était à la recherche d'un nouvel emploi il y a une vingtaine d'années.

C'était en 1993, à l'époque où Babcock, alors âgé de 30 ans, postulait pour le poste d'entraîneur-chef des Chiefs de Spokane. Tim Speltz, qui est encore le directeur général des Chiefs aujourd'hui, dit avoir vu quelque chose en Babcock, qui venait tout juste d'être congédié par les Warriors de Moose Jaw.

Même lui n'aurait pu prévoir les succès qu'allait connaître Babcock au fil de sa carrière.

Éventuellement, Babcock allait devenir le deuxième entraîneur à atteindre le plus rapidement le plateau des 500 victoires dans la LNH, derrière le légendaire Scotty Bowman. Il a dirigé une équipe de la LNH au cours des 13 dernières saisons, et vient au premier rang des entraîneurs des Red Wings au chapitre des victoires enregistrées en carrière.

Babcock a récemment déclaré que la clé pour connaître une longue carrière dans la LNH, c'est de travailler sans relâche et d'être en mesure « de se réinventer » constamment. Compter sur de bons joueurs ne nuit pas, également.

« Ce que j'ai appris comme entraîneur, et dans la vie en général, c'est que si tu es motivé à apprendre de nouvelles choses à chaque jour afin de t'améliorer constamment, alors on t'offre de rester où tu es un peu plus longtemps », a mentionné Babcock.

« Cette partie-là est fantastique. J'aimerais bien gagner demain (jeudi) soir. »