Taylor Hall venait tout juste de marquer deux buts de plus dans une autre victoire importante des Devils du New Jersey quand son directeur général lui a posé une question anodine.

« Je lui ai dit:  " Taylor, qu'as-tu obtenu ce soir? », s'est rappelé Ray Shero. Et il m'a répondu: " Nous avons obtenu deux points et c'est tout ". Il souriait. Je savais qu'il n'allait pas me répondre deux buts. Je le savais. Nous avons eu deux points. »

C'est ce que Shero voulait entendre de la part du joueur le plus responsable du virage à 180 degrés effectué par les Devils, qui sont passés de candidats à l'obtention du premier choix au total à équipe qui lutte pour une place en séries. Hall est sans l'ombre d'un doute le joueur par excellence des Devils. Mais il fait partie d'une liste d'une bonne dizaine de candidats qui peuvent aspirer à mettre la main sur le trophée Hart, remis au joueur par excellence du circuit.

La course au trophée Hart est l'une des plus serrées, complexes et subjectives des dernières années. Plusieurs joueurs sont impliqués, et tous ont de très bons arguments pour l'emporter.

En plus de Hall, ont peut arguer en faveur de Nathan MacKinnon (Avalanche), Anze Kopitar (Kings), Alexander Ovechkin (Capitals), Claude Giroux (Flyers), Steven Stamkos et Nikita Kucherov (Lightning), Evgeni Malkin (Penguins), Brad Marchand (Bruins), Blake Wheeler (Jets), Pekka Rinne (Predators) et Connor McDavid (Oilers).

Récipiendaire l'an dernier, McDavid mène actuellement le circuit Bettman avec 103 points avant les rencontres de mercredi. Il devrait mettre la main sur le trophée Ted-Lindsay, remis au joueur par excellence après un scrutin mené auprès des membres de l'Association des joueurs de la LNH. Mais les Oilers sont éliminés de la course aux séries depuis un certain temps, ce qui minera ses chances pour le Hart.

Shero a admis d'emblée que les Devils ne seraient pas dans la course sans Hall. On peut dire la même chose de l'Avalanche dans le cas de MacKinnon, des Caps pour Ovechkin et des Flyers pour Giroux.

« Offensivement, il compte pour une grande partie de nos buts, a déclaré T.J. Oshie au sujet de son coéquipier Ovechkin. Qu'il les marque ou non, quand il est sur la patinoire, il est un souci pour l'équipe adverse. Où en serions-nous sans lui? Je ne sais pas. »

Les Caps ont remporté le titre dans la Métropolitaine pour une troisième année consécutive en grande partie grâce à Ovechkin, surtout à la suite des départs de Marcus Johansson, Justin Williams, Daniel Winnik, Nate Schmidt, Karl Alzner et Kevin Shattenkirk du groupe qui a remporté le trophée des Présidents la saison dernière. Ovechkin joue en moyenne 20 minutes par match et a marqué 18,7 pour cent des buts des Caps. Il mène la ligue avec 46 buts et n'a pas raté une seule rencontre.

Kopitar est un autre homme de fer qui mène les attaquants de la LNH pour le temps de jeu, vient au cinquième rang avec 91 points et est en voie de ramener les Kings en séries. Selon le directeur général Rob Blake, Kopitar est l'une des principales raisons expliquant les succès des Kings.

« Quand on regarde cette course et l'importance d'un joueur pour son club, je pense que 'Kopi' a une longueur d'avance sur tous les autres, puisqu'il a passé une grande partie de la saison sans l'appui de notre deuxième centre Jeff Carter, a souligné Blake. Il mène le temps de jeu des attaquants, ses statistiques défensives et certaines des statistiques avancées démontrent à quel point c'est un joueur engagé. »

Le brio de Giroux, autant en attaque qu'en défense, lui a permis de transporter les Flyers cette saison. Ses 97 points - une marque personnelle - le placent actuellement au troisième rang, derrière McDavid et Kucherov. Il a gagné 58.6 pour cent de ses mises en jeu; il mène l'avantage numérique et le désavantage numérique des Flyers, qui ont eu recours à quatre gardiens cette saison.

« Quand vous analysez ce que ça prend pour gagner ce trophée, il y a davantage que les points et 'G' fait bien plus que de récolter des points pour nous, a indiqué l'entraîneur-chef Dave Hakstol. Et croyez-moi, c'est difficile de récolter des points dans cette ligue, alors je ne diminue en rien ses 97 points. Je ne fais que souligner à quel point ce qu'il apporte de plus est important à notre équipe. »

MacKinnon, avec ses 38 buts et 56 aides, a été la bougie d'allumage pour l'Avalanche, qui se bat toujours pour participer aux séries.

Compte tenu des succès du Lightning, des Bruins, des Penguins, des Predators et des Jets, il est difficile de discuter de Kucherov, Stamkos, Marchand, Rinne et Wheeler. Même William Karlsson, des Golden Knights de Vegas, ou Artemi Panarin, des Blue Jackets de Columbus, pourraient être considérés.