Au cours de la saison morte, les Devils ont fait plusieurs transactions agressives pour offrir du support à leur joueur de concession, Taylor Hall. Ils ont repêché Jack Hughes, offert une longue extension de contrat à Nico Hischier, signé Wayne Simmons pour une saison, acquis Nikita Gusev de Vegas, et acquis P.K. Subban pour un prix dérisoire alors que Nashville cherchait à libérer de l’espace sous le plafond salarial pour signer Matt Duchene sur le marché des joueurs autonomes.

À peine deux mois après le début de la saison, il est clair que l’opération n’a pas été un succès. Taylor Hall est maintenant en Arizona et les Devils semblent destinés à reconstruire autour de Hughes et Hischier, deux des trois derniers premiers choix au repêchage. Subban, quant à lui, connait la pire saison de sa carrière et, couplée à son salaire de 9 millions $ annuellement cette saison et pour les deux prochaines années, semble être un boulet plutôt qu’un atout pour les Devils.

Même si Ray Shero n’a dû qu’envoyer deux choix de deuxième tour et les défenseurs Steven Santini et Jeremy Davies pour l’acquérir, les Devils ont sans aucun doute déjà des remords. Subban n’est que l’ombre de lui-même pour New Jersey, deux saisons seulement après avoir été nommé finaliste pour le Trophée Norris.

P.K. Subban a toujours été reconnu pour ses habiletés offensives hors du commun. Depuis sa première saison complète dans la LNH en 2010-11, ses 411 points le placent au 9e rang parmi les défenseurs du circuit Bettman. Il a également obtenu 177 points en supériorité numérique, derrière seulement Keith Yandle (219), Erik Karlsson (212), et Brent Burns (187).

Après avoir atteint le plateau des 50 points à 4 reprises entre les saisons 2012-13 et 2017-18, Subban a fortement régressé l’an dernier avec seulement 31 points en 63 rencontres, son plus bas total en carrière. Maintenant avec les Devils, Subban a régressé encore plus brutalement avec une maigre récolte de 5 points en 33 rencontres et aucun point lors des 21 derniers matchs.

Subban a également perdu son rôle sur l’avantage numérique au profit de Sami Vatanen et Will Butcher au New Jersey. Pourtant, Subban était une pièce maîtresse de l’attaque à cinq des Predators et du Canadien. Depuis 2010-11, Subban est 5e en temps de jeu en avantage numérique chez les défenseurs, mais cette saison il est à peine dans le top 50 au 47e rang et n’est même pas le meneur chez les défenseurs de Devils. C’est plutôt Sami Vatanen qui a obtenu le rôle.

La régression de Subban est apparente autant sur la glace que dans ses statistiques.

PK Subban

Il y a à peine deux saisons, Subban se qualifiait encore parmi l’élite à sa position. Il venait de terminer une saison de 59 points qui lui a valu une place parmi les finalistes au trophée Norris, derrière Drew Doughty et Victor Hedman. Il était 9e en points et 6e en points en avantage numérique, jouant le quart-arrière pour le 12e meilleur jeu de puissance de la LNH pour Nashville.

Cette année, Subban est visiblement plus lent et il semble prendre beaucoup plus de mauvaises décisions. Malgré son style de jeu assez risqué, il avait l’un des taux de revirement les plus faibles parmi les défenseurs il y a deux saisons, mais il a chuté du 8e au 42e rang cette saison dans ce domaine, malgré une baisse massive de son temps de possession, qui a chuté de près d’une minute. Ce n’est pas par manque d’opportunité non plus, du moins pas à forces égales, car Subban mène le New Jersey en temps de jeu par match avec plus de 22 minutes.

Parlant de temps de jeu, Subban n’a également pas réussi à se trouver une place stable dans l’alignement. Depuis le début de la saison, il a joué aux côtés de Damon Severson pour près de 200 minutes, plus de 130 minutes avec Andy Green et Will Butcher et près de 100 minutes avec Vatanen, mais aucun duo ne semble fonctionner pour lui. Seul Pavel Zacha, avec -15, a un pire différentiel que le -13 de Subban.

Peut-être que le changement récent d’entraineur saura revitaliser Subban, mais le déclin de l’ancien gagnant du Norris est trop drastique pour simplement être un problème d’adaptation. S’il ne retrouve pas la forme, New Jersey risque d’être pris avec son salaire pour les deux prochaines saisons, à moins qu’un autre club pense être capable de recapturer sa forme passée, mais il est dur de justifier le 3e salaire le plus élevé à sa position pour ce qu’il offre sur la glace en ce moment.