Après la déception d’avoir vu leur entraîneur de longue date perdre son emploi le 7 février dernier, Patrice Bergeron et les Bruins de Boston ont pris les moyens pour redresser le navire, comme en témoigne leur séquence de quatre victoires.

« Quand tu perds ton entraîneur, tu dois te regarder dans le miroir et te retrousser les manches. C’est un wake-up call comme on dit. C’était très décevant de voir Claude (Julien) partir, raconte le joueur de centre québécois en entrevue à l’émission On jase. C’est quelqu’un que je respecte beaucoup et qui m’a beaucoup aidé. Mais en même temps, il faut respecter les décisions et aller de l’avant. »

S’il a vécu un choc de voir Julien être congédié après une décennie derrière le banc de la formation du Massachussetts, Bergeron a été encore plus étonné de voir le grand rival des Bruins, le Canadien, obtenir ses services à titre de remplaçant de Michel Therrien.

« Ç’a été surprenant de le voir aboutir à Montréal une semaine après qu’il soit parti des Bruins, convient-il. Mais c’est une belle opportunité pour lui. Je savais qu’il allait se replacer rapidement car il est un entraîneur respecté et recherché. »

Un rythme soutenu sous Cassidy

La formation de Boston est sortie de sa coquille et remporté quatre matchs depuis que Bruce Cassidy a été nommé instructeur intérimaire. Le directeur général Don Sweeney voulait fouetter les troupes, et il semblerait qu’il y soit parvenu.

De retour de leur pause de cinq jours, les Bruins ont joué avec émotion dans un gain de 2-1 au domicile des Sharks de San Jose, dimanche.

« Ça n’a l’air de rien, mais il y a un peu de rouille qui s’accumule au plan de l’exécution pour les équipes à leur retour du congé. De notre côté, on a gardé les choses très simples en première période. Ça nous a permis d’utiliser notre vitesse et on s’est mis dans le match en faisant ça », évalue-t-il.

« On veut avoir un tempo très élevé avec la rondelle, poursuit-il. Ça nous donne plus de chances de créer des choses avec de la vitesse. On cherche à avoir des surnombres avec trois ou quatre patineurs. »

« Les affrontements entre les trios sont moins coulés dans le béton. Avec Claude, je savais que j’allais souvent jouer contre la meilleure ligne adverse. Avec Bruce, c’est un peu plus éparpillé en ce sens. C’est quelque chose de nouveau et c’est à moi de tirer profit de cette chance même si j’aime le défi d’affronter les meilleurs éléments de l’autre club. »

Plus productif depuis Noël

Au point de vue point individuel, Bergeron s’est aussi très bien tiré d’affaire depuis le congédiement, récoltant cinq points.

« Depuis Noël, je me sens plus moi-même sur la glace qu’au début de la saison. C’est dur de mettre le doigt sur une chose. C’est plus au plan offensif que c’était difficile et c’est sûr qu’en tant que leader de l’équipe, je voulais contribuer dans cette phase. Je suis content que le vent ait tourné de côté », mentionne Bergeron, qui se dit d’accord avec l’hypothèse que la participation de plusieurs joueurs à la Coupe du monde en septembre peut avoir eu une influence sur leur niveau d’énergie.

Il forme présentement une unité avec le vétéran américain David Backes et son partenaire de longue date, le rapide Brad Marchand.

 « On a créé une chimie avec Backes. Il est un gros bonhomme qui crée de l’espace et qui est intelligent avec la rondelle. Je pense qu’on peut accomplir de belles choses ensemble. »

Selon Bergeron, Marchand représente un bel exemple de l’impact positif qu’a pu avoir la Coupe du monde sur certains patineurs.

« Ça lui a permis de faire un autre pas vers l’avant. Il a très bien là-bas et il est revenu en confiance. C’est un véritable plaisir de jouer avec lui. »

« C'est décevant de voir Claude partir »
« C'est surprenant de le voir aboutir à Montréal »
« Marchand est un joueur d'élite dans la ligue »
« Une série Original Six serait bonne »