Selon Jim Rutherford, l'effectif des Penguins manquait de rapidité en début de saison
30 minutes CHrono jeudi, 21 janv. 2016. 12:27 mercredi, 11 déc. 2024. 07:43
Rares sont les directeurs généraux pouvant se vanter d'avoir réussi à finaliser une transaction impliquant des joueurs pouvant jouer sur une base régulière dans la LNH depuis le début de la présente saison.
La décision de Jim Rutherford d’échanger David Perron aux Ducks d’Anaheim, moins d’un an après son acquisition au printemps 2015, n’est donc pas passée inaperçue lorsque la nouvelle est tombée aux petites heures du matin, samedi dernier.
Auteur d’une maigre production de 4 buts et 12 aides en 43 rencontres en première moitié de saison, Perron est passé dans le camp des Ducks en retour d’un autre attaquant, le Suédois Carl Hagelin, reconnu pour sa grande vitesse sur patins.
À lire également
« Tôt dans la saison, j’ai identifié un manque de rapidité parmi notre groupe de joueurs, a expliqué Rutherford durant une entrevue accordée à 30 Minutes CHrono. Depuis, quelques mouvements de personnel ont permis de rectifier cette lacune. Nous avons obtenu Trevor Daley dans un échange avec les Blackhawks de Chicago, nous avons donné une chance à Bryan Rust, un joueur provenant de notre club-école, qui est un habile patineur, et plus récemment il y a eu Carl Hagelin, qui possède énormément de vitesse. »
Même s’il avait accepté de céder un premier choix aux Oilers d’Edmonton afin de l’obtenir à la dernière date limite des échanges et que l’expérience n’a duré que 86 matchs, le dirigeant des Penguins ne manifeste pas la moindre once de regret.
« L’an dernier, nous avions dû composer avec des blessures. David nous avait aidés à remporter des matchs et avait connu une séquence productive avec nous. Puisque nous nous étions faufilés dans les séries par un ou deux points, on peut dire que cet échange nous avait permis de nous qualifier », relativise-t-il.
À l’exception du spectaculaire troc entre les Blue Jackets de Columbus et les Predators de Nashville impliquant deux joueurs d’avenir en Ryan Johansen et Seth Jones, le marché entre Rutherford et son homologue Bob Murray aura été le deuxième plus important jusqu’à présent.
Dans le contexte actuel, le DG des Penguins est d’avis qu’il est plus ardu que par le passé de transiger dans la LNH.
« Je crois que c’est définitivement plus difficile qu’auparavant. C’est très complexe de répondre aux besoins de chacune des deux parties impliquées, particulièrement au plan financier. Chacun a une réalité à respecter vis à vis la masse salariale de l’équipe », résume-t-il.
Le déblocage de Crosby, la perte de Dupuis
La lenteur à laquelle le capitaine des Pens Sidney Crosby s’est mis à produire a été l’un des sujets les plus médiatisés durant la première moitié du calendrier.
Rutherford est de ceux qui n’ont jamais craint que le no 87 trouverait éventuellement son erre d’aller pour se rapprocher des meilleurs pointeurs du circuit.
« Crosby demeure le meilleur joueur au monde. Certains doutaient de lui en raison de son début de saison, mais c’était généralisé à travers notre club. La production offensive n’y était pas. Mais même à ce moment, il connaissait une très bonne saison. […] Sidney est devenu un formidable joueur complet et conscient de ses responsabilités défensives. Et depuis quelques semaines, sa récolte de points s’est accentuée », affirme-t-il au sujet du joueur de centre de 28 ans.
« Si on se rapporte à la saison dernière, il avait un rythme infernal avant de tomber au combat à cause des oreillons. Même s’il a joué après cet épisode, il a quand même été ralenti pendant un mois. Et malgré tout, il n’a perdu que par deux points la course au sommet de la colonne des pointeurs, tout cela en jouant du très bon hockey dans les trois zones », poursuit Rutherford au sujet de Crosby.
Le départ vers la retraite de Pascal Dupuis, un vétéran très apprécié de tous, n’est pas étranger aux moments de doute connus par Crosby, son compagnon de longue date, au cours de la première trentaine de matchs.
« La perte de Dupuis a été énorme pour nous. Il est un joueur d’équipe sensationnel et il nous manque tant sur la patinoire que dans le vestiaire. Sa situation est bien malheureuse, mais il a fait le bon choix car il a une famille et cela devenait très risqué pour sa santé »
« Il donne désormais un coup de main aux entraîneurs, et nous avons la ferme intention de le garder au sein de l’organisation et de lui offrir un rôle au sein du personnel hockey », assure-t-il.
Un changement de style de jeu
Rutherford explique que la décision de laisser partir Mike Johnston après une campagne et un quart à la barre de l’équipe ne s’est pas prise facilement.
« Il est un chic type et un excellent enseignant. Il a réussi de bonnes choses pour les Penguins durant son passage, mais il semblait que le style de jeu implanté devait être changé car il ne fonctionnait plus. »
Des moments d’inquiétude ont cependant surgi après l’embauche de Mike Sullivan, alors que l’équipe a subi la défaite quatre fois de suite pour amorcer son régime, mais pas chez Rutherford.
« Je n’étais pas inquiet. Lors de ces quatre matchs, Marc-André Fleury et Kristopher Letang manquaient à l’appel. Ce n’est pas rien de sortir ces deux joueurs de l’équation. Avec une formation en santé, les résultats suivraient. »
« Comme plusieurs équipes dans l’Est, nous sommes en position pour compétitionner en vue des éliminatoires. Nous voyons des signes encourageants et nous sommes un club plus difficile à affronter que plus tôt cette année. Avec un peu de chance et quelques séries victorieuses, nous allons améliorer encore plus notre sort. »