Un grand honneur pour Shea Weber après une fin de carrière difficile
Shea Weber a été admis parmi le prochain groupe d'intronisés au Temple de la renommée dès sa première année d'admissbilité, mardi.
L'ancien capitaine du Canadien de Montréal est le premier porte-couleurs de l'organisation à être honoré ainsi depuis Guy Carbonneau en 2019 et le premier défenseur depuis Chris Chelios en 2013.
« Je suis toujours sous le choc. Je reçois plein de messages et j'ai de la difficulté à y croire, a déclaré Weber lors d'une visioconférence jeudi. Je n'avais aucune idée que ça s'en venait. Quand je regarde les joueurs qui sont passés avant moi et ceux et celle avec qui je serai intronisé, je suis stupéfait et c'est un grand honneur.
« Je n'ai même jamais vraiment pensé à ça. Quand tu es jeune, tu rêves à la LNH et c'est le but suprême. J'ai été assez chanceux de jouer avec d'excellentes équipes internationales et de la LNH qui sont allées en séries et même en finale avec Montréal. Mais même à la fin, je n'y ai jamais vraiment pensé. C'est pourquoi j'étais aussi surpris de recevoir cet appel. »
Weber détient encore un contrat valide dans la LNH avec l'Utah et est devenu admissible à faire son entrée au Panthéon lorsque les blessures l'ont forcé à mettre un terme à sa carrière de joueur, des blessures qui laissent leurs traces encore aujourd'hui d'ailleurs.
Il a disputé sa dernière rencontre lors du match no 5 de la finale de la Coupe Stanley, le 7 juillet 2021, au terme duquel le Lightning de Tampa Bay a été couronné champion. C'était la première fois en 28 ans que le CH s'y retrouvait.
Depuis ce temps, l'homme de 38 ans a tenté de garder un pied dans le monde du hockey, mais il a admis que l'après-carrière a été très difficile.
« Ma première année sans jouer hockey a été extrêmement difficile, en particulier mentalement. J'avais l'impression de pouvoir encore jouer, mais mon corps ne me le permettait pas. Ce n'était plus possible pour moi de continuer. La première année a été très difficile et j'ai essayé d'aider un peu Montréal du côté du dépistage. Puis j'ai été échangé à Vegas et j'ai aussi tenté de les aider au niveau du développement des joueurs et de la défense. J'étais dans mes valises sans pouvoir jouer. Je vais me présenter au camp de développement de l'Utah la semaine prochaine et voir de quelle façon je peux contribuer pour demeurer dans ce milieu. »
Weber s'est fait un nom en ayant l'un des tirs les plus craints de la part d'un défenseur et grâce à son leadership qui lui a d'ailleurs valu le trophée Mark-Messier en 2016. Il a été nommé finaliste pour le Norris à trois reprises (2011, 2012, 2014) et a été choisi deux fois sur la première équipe d'étoiles de la ligue (2011-2012).
Encore des liens à Montréal et Nashville
Ses qualités de leader font sa fierté et c'est un « sentiment très satisfaisant » pour lui d'avoir été le mentor de plusieurs jeunes, incluant Nick Suzuki, qui lui a succédé comme capitaine du CH en 2022-2023.
« Je garde contact avec Suzuki, je lui parlais hier justement. C'est cool de voir ces jeunes grandir et pas que sur la glace. Leur jeu parle de lui-même, mais leur leadership en dehors est aussi remarquable. »
« J'avais la sensation que ça allait arriver pour Nick (d'être capitaine, NDLR). Tu peux le voir de la façon que certains se comportent. Il était jeune et je ne savais pas que ça se passerait si vite, mais il était intelligent, respectueux et il n'avait pas peur de poser des questions. Il avait les qualités d'un bon meneur en devenir. Il va encore continuer à grandir dans ce rôle, tu prends en confiance avec le temps. »
En parlant d'un autre ancien coéquipier du Bleu-blanc-rouge, Weber est convaincu que le gardien Carey Price sera le prochain représentant du CH à être intronisé.
« Il n'y a aucun doute dans mon esprit qu'il y sera un jour », dit-il.
Sélectionné par les Predators au 49e rang au total à l'encan 2003, Weber a pris part à 1038 parties du calendrier régulier. Il a cumulé 224 buts et un total de 589 points, tout en passant en moyenne 24 minutes et 3 secondes sur la glace.
« Nashville, c'est là que j'ai grandi dès mes 20 ans. J'ai été chanceux d'être repêché à un endroit où les vétérans ont su montrer la voie aux jeunes et avec un entraîneur comme Barry Trotz. J'y ai été ancré pendant 12 ans et j'ai un lien fort avec cette ville qui m'a tellement donné. »
Weber n'a jamais eu le plaisir de soulever la coupe Stanley, mais a remporté deux médailles d'or olympiques lors des Jeux de 2010 et 2014. Il a aussi triomphé à la Coupe du monde en 2016, au Championnat du monde en 2007 et au Mondial junior en 2005.
La cérémonie d'intronisation du Panthéon aura lieu à Toronto, le 11 novembre prochain.