Plus de trois ans après la transaction qui a mis fin à son association avec le Canadien, Max Pacioretty se retrouve avec la formation montréalaise et quelques anciens coéquipiers dans ses pattes.

Pacioretty a été repêché par le Canadien en 2007, au 22e rang. Il a fait ses débuts dans la LNH dans l'uniforme tricolore le 2 janvier 2009, marquant un but dans revers de 4-1 face aux Devils du New Jersey. Il est devenu le 29e capitaine de l'histoire de l'équipe le 18 septembre 2015.

Il a passé 10 saisons avec le Canadien et a marqué 226 buts en 626 matchs de saison régulière, avant d'être échangé aux Golden Knights de Vegas dans la nuit du 9 au 10 septembre 2018, quand le divorce semblait inévitable et que le principal intéressé semblait dû pour un changement d'air.

Aujourd'hui en demi-finale de la Coupe Stanley pour une deuxième saison de suite, revoilà le Canadien dans le chemin de Pacioretty.

« Je ne crois pas que cela change quoi que ce soit lors des séries. Nous abordons chaque match de la même façon », a-t-il insisté en visioconférence dimanche, à un peu plus de 24 heures du premier match de la série entre les deux équipes.

Si Pacioretty n'a pas voulu en faire un plat, ses coéquipiers ont noté que la série aura un cachet particulier pour l'Américain âgé de 32 ans.

« J'ai affronté mon ancienne équipe huit fois cette saison. Je sais ce que c'est », a mentionné le défenseur Alex Pietrangelo, qui a mis fin à une association de 12 saisons avec les Blues de St. Louis en signant un contrat avec les Golden Knights cet automne en tant que joueur autonome.

« Nous voulons être à notre meilleur pour lui. Je ne veux pas parler à sa place, mais je suis certain qu'il est fébrile. Même moi, j'ai deux anciens coéquipiers dans leur camp. Ce sera amusant de les affronter. »

Pietrangelo retrouvera le gardien Jake Allen et le défenseur Joel Edmundson, avec qui il a remporté la coupe Stanley dans l'uniforme des Blues en 2019.

En ce qui concerne Pacioretty, il reste chez le Canadien moins de 10 joueurs qu'il a côtoyés à sa dernière saison avec l'équipe en 2017-18. Les entraîneurs ont changé, mais pas le directeur général et les employés de soutien dans les coulisses.

« Je considère que toutes mes saisons dans la LNH ont été bonnes, peu importe ce qui s'est produit, a raconté Pacioretty. Si la saison a été plus difficile, c'était une expérience d'apprentissage. Si elle s'est mieux déroulée, c'était quelque chose sur quoi je pouvais bâtir pour l'avenir. »

« Les gens aiment s'imaginer que la vie est plus facile à Las Vegas qu'à Montréal. J'ai connu de bonnes années avec le Canadien et je suis très content de mon séjour avec l'équipe. C'est la même chose ici à Vegas. Est-ce qu'il y avait plus de pression externe? Ça ne change rien. Vous vous mettez la même pression sur les épaules tous les jours. Tous les bons joueurs le font. Je ne considère pas le fait d'être plus sous les projecteurs comme une pression supplémentaire. »

Plus loin des projecteurs, peu importe s'ils amenaient une lourdeur au quotidien ou non, Pacioretty a vite fait sa niche chez les Golden Knights. Ces derniers venaient alors d'atteindre la finale de la Coupe Stanley à leur première année d'existence et se préparaient à commencer leur deuxième campagne dans la LNH.

« Nous étions une équipe déjà établie. Nous n'avions pas besoin de leadership. Nous n'étions pas un groupe jeune et perdu, a rappelé l'attaquant William Carrier. Nous revenions après une grosse saison. (Pacioretty) était un morceau en plus, un franc-tireur. Personne ne lui a mis de pression sur les épaules. Son travail était d'utiliser son lancer soir après soir. Je crois que ça l'a aidé à revenir aux sources, à ne pas penser à la pression qui vient avec le fait d'être capitaine. »

Trois saisons et 78 buts en 185 matchs plus tard, Pacioretty n'a toujours pas de lettre sur son chandail chez les Golden Knights. Ça ne signifie toutefois pas qu'il n'a pas sa place dans le vestiaire de l'équipe ou qu'il ne veut plus se retrouver dans un rôle de meneur.

« Comme avec n'importe quel gars qui arrive dans une nouvelle équipe, il a pris ça mollo au début, a mentionné l'attaquant Jonathan Marchessault. Mais avec le temps et ses performances, il a démontré sa confiance et son bon leadership. »

« Il est un gars sur qui nous pouvons compter lors des gros matchs et nous voulons être là pour lui. Nous voulons l'aider à bien paraître contre son ancienne équipe. »

Après tout, les Golden Knights sont habitués aux retrouvailles. Tous leurs joueurs l'ont vécu lors de la première campagne de l'équipe après l'expansion. Cela n'a pas dû être une très grosse distraction puisqu'ils ont surpris le monde du hockey en atteignant la grande finale.

« Il a été capitaine (du Canadien). C'est certain que ce sera spécial de retourner au Centre Bell ou même de revoir l'uniforme sur la glace dans le camp adverse », a conclu Carrier.