Il y a trois ans déjà, plus de 1000 jours qui se sont écoulés depuis ton départ Luc.

Je publie ce billet de blogue à 12h30, heure à laquelle nous avons appris ton décès il y a exactement trois ans. La scène est encore très claire dans ma tête. Je terminais mon deuxième mois à l’emploi de RDS.

Michel Laprise m’a annoncé la nouvelle après avoir raccroché le téléphone. Près de la photocopieuse, Stéphane Leroux, estomaqué, n’en revenait pas. Le temps s’est arrêté quelques secondes…



Hier, ta province natale t’a honoré en t’intronisant au Temple de la renommée du sport du Nouveau-Brunswick. En juillet, il y aura encore la classique de golf qui porte ton nom qui sera jouée. Ton chum Kristopher Letang sera encore du rendez-vous.

Quelques semaines plus tard, une statue en ton honneur sera dévoilée près du centre sportif Rhéal-Cormier. Trois ans plus tard, les gens du N.-B. se rappellent encore de toi…



Mercredi, tes Canucks amorceront la série finale de la coupe Stanley. Tu aurais pu y être toi aussi. Dans un article cette semaine, je lisais qu’Alexandre Burrows pense souvent à toi lors des hymnes nationaux. Vancouver ne t’a pas oublié non plus…

Dans quelques semaines, si les Canucks viennent à soulever la coupe Stanley vers le ciel en guise de célébration, ils vont la tendre vers toi et, à ton tour, tu pourras la lever à bout de bras. Peu importe le résultat, tu peux tout de même déjà te considérer comme un champion.



En terminant, revoici quelques passages de l’hommage que je t’avais écris il y a trois ans. Incapable de m’endormir, j’avais des mots plein la tête. Je m’étais levé dans la nuit du 29 au 30 pour les mettre sur papier, sans savoir vers quoi je m’en allais.

« Même si tu venais du Nouveau-Brunswick, le Québec t’avais adopté comme un des leurs à la suite de ton arrivée dans la LHJMQ. J’ai été choyé de pouvoir te voir évoluer dès tes débuts avant que le reste du monde puisse te voir enfiler un chandail des Canucks de Vancouver en 2005. Étant natif de Val-d’Or, j’ai pu te voir dès tes premiers coups de patins dans le junior.

Je me rappelle, à l’école secondaire, alors que tu venais d’arriver de Shippagan. Même si j’étais plus jeune que toi, je savais qui tu étais. Les Foreurs sont à Val-d’Or ce que les Canadiens sont à Montréal. À la Polyvalente, tout le monde savait qui était Luc Bourdon, ce défenseur imposant venu directement de l’autre bout du monde.

À 16 ans déjà, tu étais vu comme un futur choix de première ronde. Ce n’est pourtant pas ça qui t’a empêché de rester terre à terre avec les Foreurs. Puis l’année suivante, le Big Three est apparu, toi avec Sébastien Bisaillon et Kristopher Letang. L’un des trios de défenseurs les plus puissants du circuit Courteau. Si Sébastien et Kristopher s’occupaient des points, ta présence physique et ton lancer-frappé auront donné la frousse à tous tes adversaires.

Durant le temps des Fêtes, au Championnat mondial junior, on était fier de pouvoir dire que ce défenseur là, en parlant de toi, jouait pour notre équipe. Le gros numéro 6, c’était pour nous qu’il allait jouer après avoir gagné la médaille d’or avec le Canada.

Malheureusement, aux Fêtes de 2005, les partisans de Val-d’Or t’en voulaient car tu avais demandé d’être échangé, sachant très bien que les Foreurs n’avaient pas de chances de gagner la Coupe du Président. Ton souhait a finalement été exaucé.

La dernière fois que j’aurai pu te voir en vrai aura été en demi-finale au printemps 2007. Les Screaming Eagles menaient la série 3–1 mais, finalement, les Foreurs ont été capables de remonter la pente pour faire 3–3 et forcer un match ultime à Val-d’Or. À travers tout le stress entourant un septième match, tu avais une dose supplémentaire de nervosité en jouant devant tes anciens coéquipiers et des partisans encore fâchés de ton départ. En résumé, ce qui m’a marqué, c’est la rencontre entre toi et Kristopher lors de la poignée de mains.

Certainement l’un des moments sportifs les plus touchant auquel j’ai pu assister et tous les partisans réunis ce soir là au Centre Air Creebec peuvent en témoigner. Une vraie poignée de mains entre chums, l’accolade entre deux coéquipiers d’Équipe Canada qui auront écrits une page d’histoire en devenant les deux premiers défenseurs ayant fait l’équipe nationale junior tout en appartenant au même club.



Un an plus tard, j’ai repris goût à aimer Luc Bourdon. Non pas Luc Bourdon le junior; Luc Bourdon le joueur qui allait bientôt faire le saut avec les pros.

Je ne peux dire que je t’ai vraiment connu mais, comme tu peux le voir, je t’ai analysé et suivi dès ton repêchage dans la LHJMQ jusqu’à Shippagan, l’endroit qui t’as vu naître et c’est à ce même endroit que le destin a décidé de frapper, comme d’habitude, beaucoup trop tôt.

Si je te rends hommage, ce n’est pas pour faire plaisir à qui que ce soit. Ça me fait plaisir de partager avec les autres mon expérience que j’ai eue avec toi sans qu’on ait eu la chance de se parler l’un en face de l’autre.

Ton départ si prématuré m’aura touché plus que je ne le pensais au moment où j’ai appris la triste nouvelle. Cette terrible annonce restera en moi comme les nouvelles qui nous ont marqué à un tel point que nous nous rappellerons à quel endroit nous étions quand cela s’est produit.

Tu demeureras une inspiration pour tous les hockeyeurs de l’Acadie, un exemple de leadership pour les partisans et un héros pour toute ta famille.

Un triste destin pour un cœur si jeune, si prometteur et si dévoué.

Maxime Morin – 29 mai 2008 »

Continue de veiller sur ceux que tu aimes…