VANCOUVER - Depuis sa première journée à titre de directeur général des Canucks de Vancouver, Mike Gillis a fait les choses différemment.

Le statu quo, ce n'est pas assez bon pour Gillis. Il croit que ce n'est pas parce que quelque chose a fonctionné dans le passé que ça veut dire qu'elle ne peut pas être améliorée.

En trois ans à Vancouver, Gillis en a dérangé quelques-uns et on s'est moqué de ses idées. Mais puisque les Canucks se préparent à jouer contre les Bruins de Boston dans leur première participation à la finale de la Coupe Stanley en 17 ans, il est difficile de débattre des résultats.

«Nous avons essayé d'y aller d'une approche aussi scientifique que possible dans le développement et l'interaction avec les joueurs, a expliqué Gillis alors qu'il observait un récent entraînement des Canucks du haut des estrades du Rogers Arena.

«Je n'ai aucune idée à quel point ç'a influencé le cours des choses, mais je pense certainement que ç'a eu de l'influence.»

La finale de la Coupe Stanley commencera mercredi à Vancouver. Le deuxième match aura lieu samedi.

Gillis et son personnel ont réussi à travailler malgré les contraintes du plafond salarial pour bâtir une équipe pleine de talent et de profondeur.

Le gardien Roberto Luongo a accepté une entente de 12 ans d'une valeur de 64 millions $. C'est un contrat qui satisfaisait Luongo et qui ne compte que pour 5,33 millions $ par année sur la masse salariale.

Gillis a convaincu d'autres joueurs comme Daniel et Henrik Sedin, Alex Burrows et Ryan Kesler de signer de nouvelles ententes pour moins d'argent que s'ils avaient quitté pour une autre équipe.

Les Canucks ont la réputation d'être une organisation qui veut gagner et qui prend soin de ses joueurs, ce qui a attiré des joueurs autonomes comme le défenseur Dan Hamhuis et le joueur de centre Manny Malhotra, qui ont préféré Vancouver à d'autres équipes qui leur offrait des contrats plus alléchants.

Des joueurs traités aux petits oignons

Quelques-unes des innovations de Gillies à l'extérieur de la patinoire en ont fait sourciller plusieurs.

Un médecin spécialiste du sommeil conseille les joueurs à savoir à quel moment ils devraient faire une sieste et aide même à déterminer qui devrait partager les chambres à l'étranger. Gillis a fait des retouches à l'horaire de voyagement de l'équipe. Les joueurs sont donc parfois restés à l'hôtel après des matchs à l'étranger au lieu de prendre l'avion pour revenir immédiatement à la maison.

«C'est l'une des raisons pour lesquelles nous avons encore un niveau d'énergie assez élevé», a souligné Gillis.

L'équipe compte sur une nutritionniste. Le vestiaire des Canucks a aussi été rénové.

Henrik Sedin a dit que cela avait fait toute la différence.

«De la manière qu'on nous traite dans le vestiaire, lors des voyage, tout cela, ça fait en sorte que les gars veulent vraiment jouer ici, a indiqué le capitaine de l'équipe.

«Et tu veux redonner. Nous adorons nous côtoyer. Les gars sont ici trois ou quatre heures avant les entraînements, juste pour passer du temps ensemble.»

Les détracteurs ont dit que Gillis avait hérité d'une équipe avec un noyau de joueurs bâti par les directeurs généraux précédents Brian Burke et Dave Nonis.

«On avait autant de chances de tout foutre en l'air que de rendre l'équipe meilleure», a dit Gillis, avec un rare sourire aux lèvres.

Rick Bowness, l'entraîneur-adjoint des Canucks, a soulevé que Gillis avait ajouté des joueurs clés comme Hamhuis, Malhotra, Raffi Torres et Maxim Lapierre, des éléments qui manquaient à la formation.

«C'est l'une des tâches les plus importantes d'un d.g. Il a ajouté ce qu'il nous avait manqué au cours des dernières années. Tout ce qu'il a fait a eu un impact positif», a dit Bowness.

Lorsque Gillis s'est amené avec les Canucks, ils étaient une bonne équipe qui avait souvent échoué et qui n'avait pas atteint son plein potentiel. Ils ont maintenant la chance de remporter la première coupe Stanley de leur histoire.