Quarante joueurs ont porté les couleurs des Bruins de Boston cette saison, et ce manque de stabilité va peut-être coûter leur participation aux séries éliminatoires.

Le directeur général recrue des Bruins, Peter Chiarelli, préconise une philosophie tout à l'opposé de celle de Bob Gainey, du Canadien. Si des observateurs, ainsi que plusieurs partisans du Tricolore, reprochent à Gainey son inaction, on ne peut pas en dire autant de Chiarelli.

L'ancien de l'organisation des Sénateurs d'Ottawa, âgé de 41 ans et natif d'Ottawa, réalise que trop bouger peut avoir des conséquences néfastes.

Après avoir mis sous contrat le talentueux joueur de centre, Marc Savard, et le défenseur vedette Zdeno Chara, avant le début de la saison, Chiarelli a passablement refaçonné le visage des Bruins en effectuant trois transactions

à la date limite, fin février.

Il a amené pas moins de quatre nouveaux joueurs, en n'incluant pas Brandon Bochenski qu'il a obtenu des Blackhawks de Chicago le 3 février. Il s'agit des défenseurs Aaron Ward (Rangers de New York), Andrew Ference (Flames de Calgary) et Dennis Wideman (Blues de St.Louis) ainsi que de l'attaquant Chuck Kobasew (Flames). Les défenseurs Paul Mara (Rangers) et Brad Stuart (Flames) ainsi que les attaquants Brad Boyes (Blues) et Wayne Primeau (Flames) ont quitté. Milan Jurcina, un défenseur, était passé aux Capitals de Washington, quelques semaines plus tôt.

Pendant ce temps, Gainey envoyait le défenseur Craig Rivet aux Sharks de San Jose, en plus de réclamer au ballottage le gardien réserviste Michael Leighton.

Identité

Les Bruins ont mis du temps avant de se souder en début de saison. A moins de deux semaines de la fin, et en pleine course vers une place en séries éliminatoires, ils sont encore à la recherche de leur identité. Au total, 17 joueurs de la formation actuelle n'étaient pas là, à la conclusion de la saison 2005-06.

Jeudi matin, on a eu un sentiment de "déjà entendu" en s'entretenant avec Patrice Bergeron. Le jeune Québécois relevait le manque de cohésion sur la glace, en raison de l'arrivée de plusieurs joueurs dernièrement. Exactement les propos qu'il a tenus, le 26 octobre, à l'occasion de la première visite du Tricolore à Boston.

"On fait toujours des changements dans le but d'améliorer l'équipe, mais une période de temps est nécessaire avant qu'on trouve une bonne cohésion tous ensemble, a affirmé Bergeron, qui a été affecté par le départ de son bon ami Boyes. On doit faire vite parce que le temps presse."

Le nouveau venu Andrew Ference a soulevé le problème, dans un quotidien de Boston en fin de semaine dernière.

"Il y a plusieurs nouveaux joueurs et plusieurs jeunes, et c'est le moment de créer cette identité pour les saisons à venir, a-t-il argué. Peu importe ce qui va se passer d'ici la fin de la saison, on doit commencer tout de suite à la forger. C'est le temps pour l'équipe de montrer sa force de caractère, pour chacun des joueurs de montrer ce qu'il a dans le ventre."

Aaron Ward, qui a goûté au champagne de la victoire dans l'uniforme des Hurricanes de la Caroline en juin dernier, fait appel au sens du devoir de ses coéquipiers.

"Il n'y a qu'un mot qui me vient à l'esprit quand on se retrouve dans une situation précaire comme la nôtre, et c'est fierté", a-t-il résumé.