Martin St-Louis et l’effet boule de neige
LNH lundi, 28 mars 2022. 13:18 dimanche, 24 nov. 2024. 01:02COLLABORATION SPÉCIALE
Cet enthousiasme bien senti dans le vestiaire du Canadien depuis l’arrivée de Martin St-Louis à la barre s’explique par le respect de chaque joueur en lien avec sa propre identité et surtout par la volonté de St-Louis d’éviter de dénaturer les aptitudes de chacun. Voilà pourquoi on assiste à ce « buy in » collectif chez le CH et pourquoi on voit des performances sportives très encourageantes pour la suite des choses.
On remarque un grand respect dans les décisions, dans la gestion des effectifs et dans les actions laissant chaque joueur s’exprimer selon ses forces. Malgré ce court échantillon, depuis son embauche au début du mois de février dernier, St-Louis dirige comme il a toujours aimé être dirigé en tant que joueur. Voilà peut-être une des raisons qui explique certains accrochages qu’il a pu avoir avec certains entraineurs dans le passé.
Une approche avec ses bons côtés et ses moins bons, mais une approche qui mérite curiosité en raison de la grande confiance que le nouvel entraineur du Canadien insuffle à sa propre formation. L’entraîneur recrue a accepté d’adopter cette position et de laisser de la liberté à ses joueurs, alors que plusieurs instructeurs de carrière auraient peut-être opté pour des systèmes et des structures de jeu plus rigoureux en laissant très peu de place aux habiletés offensives de certains.
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Faire ce choix, en assumant les conséquences, demande de l’audace et une grande croyance en ses propres moyens. Cela exige autant de l’entraineur que du personnel de joueurs de tracer cette mince ligne entre l’acceptable et l’inacceptable dans certaines concessions potentielles à certains endroits sur la surface glacée.
Il s’agit d’une réalité d’aujourd’hui, avec des hockeyeurs de la nouvelle génération qui évoluent à vitesse grand V dans le développement de leurs habiletés individuelles, soit par la vitesse des pieds ou des mains et dans la prise décisionnelle dans le feu de l’action.
Aseptisée par les systèmes de jeu dans un passé pas si lointain, cette nouvelle Ligue nationale demande et exige une production offensive minimale de trois buts par partie pour espérer remporter la victoire. Cela démontre des signes évidents d’une nouvelle approche de certains entraineurs de carrière et des nouveaux venus voulant y demeurer ou y accéder.
Oui, il doit y avoir un minimum de structures, de cadres de référence, de schémas et de concepts, mais la différence se situe dans la mise en application de ces éléments. Or, il faut laisser la place aux jeunes pour s’exprimer dans ce que l’on considère du sport-spectacle. Le meilleur exemple chez le CH est Cole Caufield, qui est un joueur transformé depuis l’arrivée de St-Louis.
Une approche à l’effet domino sur le hockey québécois!
Cette approche aura sans doute un effet boule de neige dans les rangs inférieurs. Croyez-moi, ça commence déjà à se faire sentir dans le langage utilisé par certains entraineurs québécois sur le terrain, autant dans l’approche mentale que dans le message véhiculé.
Il s’agit en fait de respecter les forces de tous et chacun en évitant de les dénaturer en lien avec leurs dominantes. Les laisser s’exprimer au meilleur de leurs aptitudes jusqu’à un certain niveau, en traçant toujours cette ligne, aussi mince soit-elle.
Cela veut aussi dire de respecter les joueurs d’habiletés pour ce qu’ils représentent, des joueurs de 200 pieds efficaces des deux côtés de la rondelle. Des joueurs d’énergie, des défenseurs offensifs, stabilisateurs, défensifs. C’est le minimum requis pour maximiser le potentiel de tous et chacun, là où ils se sentent en confiance afin de s’exprimer pleinement.
Bref, c’est assurément un discours rafraichissant qui, espérons-le, réussira à recentrer certains hommes responsables de l’encadrement, du cheminement et du développement de notre belle jeunesse pour les années futures et pour le bien-être de la pratique de ce sport.
Ligue nationale de hockey : Pendant que la poussière retombe!
La poussière retombe, lentement mais sûrement, après la dernière période de transactions, alors que chaque formation du circuit Bettman avait la responsabilité de gérer son propre agenda.
Seul le temps influencera le jugement final sur certains directeurs généraux en lien avec les orientations organisationnelles qui ont été prises au cours des dernières semaines.
Oui, à court terme il y aura des grincements de dents chez certaines formations aux grandes ambitions, des formations qui ont cru bon céder choix au repêchage et/ou jeunes espoirs pour les années futures pour acquérir des joueurs de type location.
L’exemple parfait : les Panthers de la Floride, qui aujourd’hui n’ont plus de choix de 1re et de 2e rondes en 2022, de choix de 1re et de 3e rondes en 2023, et de choix de 1re et de 2e rondes en 2024. Clairement, la fenêtre d’opportunité est pour maintenant et pour les trois prochaines saisons!
Plusieurs autres formations, dans le camp des vendeurs, ont su profiter de l’offre vis-à-vis de la demande pour tout simplement mieux se positionner pour les années futures. Elles ont ainsi pu regarnir leur banque de choix et clarifier les orientations davantage axées sur le moyen et le long terme.
Comme il est plus facile de manœuvrer à titre de vendeur que d’acheteur dans ce business qui laisse très peu de place à l’erreur, la pression de bien sélectionner le moment venu servira d’une meilleure unité de mesure pour mieux évaluer les gagnants et les perdants de cette dernière période de transaction.
Certaines équipes acheteuses et plus audacieuses que d’autres auront cette lourde responsabilité d’ici le début de la danse du printemps de bien intégrer certains nouveaux venus au sein de la formation et bien gérer leur charte de profondeur.
Comme diraient plusieurs experts, au bout du compte, il y aura un seul vainqueur, mais cela n’aura pas empêché certains DG d’y rêver et d’étirer le cou davantage dans le but de se donner la meilleure des chances pour une conquête éventuelle du Saint-Graal.
À suivre!