BOCA RATON - Dix-huit mois après la transaction qui l’a envoyé de Montréal à Las Vegas, Max Pacioretty vient d’atteindre le plateau des 30 buts pour la sixième fois de sa carrière.

 

Sa récolte de 63 points lui permet de partager le premier rang des marqueurs des Golden Knights avec son compagnon de trio Mark Stone. Alex Ovechkin, Evgeni Malkin et la jeune sensation des Canucks de Vancouver, Elias Pettersson, revendiquent eux aussi 63 points jusqu’ici cette saison au 17e rang des pointeurs de la LNH.

 

À quelques heures du match qui opposera son équipe aux Devils du New Jersey, mardi soir, à Las Vegas, le directeur général des Golden Knights, Kelly McCrimmon, s’est dit impressionné par la contribution de Pacioretty qui est aussi le meilleur franc-tireur de son équipe et affiche un différentiel de plus-16.

 

« Max nous donne cette année tout ce qu’on espérait obtenir de lui lorsque nous avons conclu la transaction avec le Canadien. Ses statistiques personnelles sont éloquentes. Mais sa contribution aux succès de l’équipe dépasse les buts et les points qu’il affiche », a lancé McCrimmon qui n’a jamais remis en cause la décision des Golden Knights de payer chèrement l’acquisition de l’ancien capitaine du Canadien, même si ses statistiques (22 buts, 40 points, différentiel de moins-13) étaient plus timides l’an dernier.

 

Sans oublier que les Knights avaient consenti un contrat de quatre ans et 28 millions $ à Pacioretty dès son arrivée dans le désert du Nevada.

 

« Max est arrivé mieux préparé lors du dernier camp. Il est normal que la première saison suivant une transaction soit plus difficile. Surtout que Max a été acquis à quelques jours de l’ouverture du camp d’entraînement. Ce n’est jamais évident de partir sans préavis, de déménager son épouse et ses quatre enfants et de les installer dans une nouvelle ville alors que tu dois toi-même composer avec une nouvelle réalité. Le fait que Max et Mark Stone soient tous les deux en mesure de s’imposer comme ils le font pour nous cette saison est directement relié à la période d’adaptation qu’ils ont vécu l’an dernier. Elle a été plus courte pour Mark qui est arrivé à la date limite des transactions, mais quand même. Vous êtes en mesure de voir quel genre de complicité ils ont développée », a poursuivi le DG des Golden Knights.

 

Pression moins accablante

 

En plus de mener son équipe pour les buts et les points, Pacioretty domine aussi au chapitre des buts en avantage numérique (7). Ses quatre buts gagnants le laissent au deuxième rang derrière Reilly Smith (6).

 

Au-delà de la période d’adaptation, Kelly McCrimmon reconnaît que l’attention moins oppressante dont Pacioretty fait l’objet à Las Vegas est de nature à l’aider également.

 

L’ancien capitaine du Canadien tenait tellement à remplir son rôle avec sérieux qu’on l’a souvent senti affecté par les insuccès de l’équipe et par la pression qui lui incombait de répondre aux questions associées aux insuccès du club. Une pression qui a certainement miné son jeu d’une façon ou d’une autre. Surtout vers la fin de son aventure avec le Tricolore.

 

« Je ne peux parler pour ce que Max a vécu à Montréal en raison de son titre de capitaine. Je peux toutefois te dire qu’à mes yeux, Max est un joueur qui est respecté autour de la LNH et certainement dans notre vestiaire en raison de ses habiletés. C’est aussi un vétéran qui peut se lever et prendre la parole et je sais qu’il l’a fait et le fera encore lorsqu’il en sentira le besoin. Et bien que nos partisans soient très attentifs à ce qui se passe avec l’équipe, l’attention est bien différente à Vegas qu’elle devait l’être à Montréal », de nuancer McCrimmon.

 

Représentant des Golden Knights au match des étoiles – une première en carrière – et élu première étoile de la semaine (16 décembre) de la LNH avec une récolte de cinq buts et huit points en quatre matchs, Pacioretty tentera de relancer les Golden Knights vers la victoire mardi soir face aux Devils. Dimanche, les Knights ont mis un terme à leur séquence de huit gains alors que les Kings de Los Angeles sont venus les surprendre (4-1) au T-Mobile Arena.

 

Production en séries

 

Cette séquence a permis aux Knights de connaître un mois sensationnel de 10 victoires en 13 matchs (10-2-1). Ils se sont approchés à un gain du meilleur mois de leur histoire (11-1-1) en décembre 2017 alors qu’ils avaient pris la LNH d’assaut.

 

Elle a surtout propulsé Vegas au premier rang de la division Pacifique. Une première place qui est toutefois très menacée puisque les Knights, avec 80 points récoltés en 67 matchs, ont une avance de deux points seulement devant les Oilers d’Edmonton qui ont aussi un match en main.

 

Les Flames de Calgary (75 points en 67 matchs) sont troisièmes et les Canucks de Vancouver sont aussi très menaçants malgré leurs 74 points puisqu’ils ont deux matchs de plus à disputer que les Knights qui auront toutes les raisons au monde de ne pas échapper la partie les opposant aux Devils, qui sont éliminés depuis longtemps.

 

Parlant de séries, Max Pacioretty a souvent été critiqué, à Montréal, pour ses baisses de régime dès que son équipe disputait des matchs éliminatoires. Une récolte de 10 buts et 19 points en 38 matchs de séries avec le Canadien a certainement contribué à mousser les critiques à l’endroit du Canadien.

 

L’échantillonnage est encore insuffisant, mais l’an dernier, à ses premières séries dans l’uniforme des Golden Knights, Pacioretty a marqué cinq fois et récolté 11 points dans les sept matchs que Vegas a disputés face aux Sharks de San Jose. N’eut été l’erreur de jugement des arbitres qui ont ouvert la porte à une remontée gagnante des Sharks en troisième période alors que les Knights ont été frappés par une pénalité majeure de cinq minutes pour une infraction aux dépens de Joe Pavelski – la LNH a d’ailleurs changé les règlements pour éviter pareille méprise dans le futur – Pacioretty aurait pu mousser, ou non, cette récolte. On ne le saura jamais.

 

Mais si les Knights maintiennent leur rythme et qu’ils évitent les pièges associés au fait qu’ils termineront la saison en disputant 10 de leurs 14 dernières parties – dont les quatre dernières – sur la route, Max Pacioretty aura l’occasion de se reprendre dans un peu plus d’un mois.

 

Tatar et Suzuki dans tout ça?

 

S’il est vrai que Max Pacioretty donne satisfaction aux Golden Knights, il est impératif de souligner que les joueurs acquis en retour de ses services par le Canadien offrent un rendement tout aussi satisfaisant.

 

Tomas Tatar est premier marqueur du Canadien avec ses 61 points. Il campe un rôle de premier plan au sein du premier trio du Canadien en compagnie de Phillip Danault et Brendan Gallagher. Il vient d’ailleurs d’atteindre des sommets personnels pour le nombre de passes (39) et de points (61). Il a besoin de sept buts pour égaler son record personnel établi avec les Red Wings, à Detroit, en 2014-2015.

 

Nick Suzuki connaît une première saison du tonnerre. Ses 27 passes sont un sommet chez les attaquants recrus et ses 40 points lui permettent de partager le quatrième rang des marqueurs chez les recrues avec Victor Olofsson. L’attaquant des Sabres a toutefois marqué six buts de plus que les 13 de Suzuki.

 

Sans oublier que le choix deuxième ronde acquis pour compléter la transaction a ensuite été échangé en retour de deux sélections plus tardives au repêchage de 2019. Le Canadien a alors sélectionné les défenseurs Mattias Norlinder et Jacob Leguerrier.

 

« Nous étions très conscients du prix à payer lorsque nous avons acquis Max. Tomas Tatar était et est toujours un très bon joueur. Il fait de l’excellent travail avec le Canadien. Nick était un jeune très prometteur et il le prouve cette année. Quand tu conclus une transaction de ce genre, tu souhaites d’abord et avant tout que le joueur que tu obtiens te donne ce que tu espères obtenir. Et Max nous donne ce qu’on anticipait. Si les deux clubs sont heureux, c’est tant mieux », a conclu Kelly McCrimmon.