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LAS VEGAS - Sidney Crosby demeure à mes yeux le meilleur joueur de hockey au monde. Sa troisième coupe Stanley et son deuxième trophée Conn Smythe lui ont d’ailleurs permis de devancer son propriétaire Mario Lemieux et d’ainsi se tailler une place au sein des meilleurs joueurs de l’histoire de la LNH.

Mais aussi bon soit Crosby, et il occupe une classe à part dans tous les aspects du jeu, sa place de meilleur joueur au monde est menacée par Connor McDavid.

Bon! Le jeune capitaine aura fort à faire pour soulever trois coupes Stanley et obtenir deux titres de joueur par excellence des séries éliminatoires.

Mais en mettant la main sur les trophées Hart et Ted Lindsay en plus d’avoir déjà acquis le Art Ross à titre de champion marqueur de la saison régulière, McDavid a prouvé deux fois de plus qu’il est non seulement le dauphin de Crosby, mais qu’il est maintenant prêt à lui ravir son titre de meilleur joueur de la LNH, voire de la planète hockey.

J’étais convaincu que McDavid remporterait le Hart. Je lui avais d’ailleurs donné mon vote de première place. De plus, j’avais la conviction que plusieurs de mes collègues partageaient mes prétentions selon lesquelles le capitaine des Oilers avait accompli davantage que le capitaine des Penguins qui était beaucoup mieux entouré que lui.

Là où j’ai été surpris, et très agréablement je dois ajouter, c’est lorsque j’ai réalisé que les joueurs de la LNH ont aussi préféré McDavid à Crosby dans la course au titre du joueur le plus exceptionnel de la dernière saison.

Et c’est là toute la portée du trophée Ted Lindsay.

On savait tous que McDavid avait connu une brillante saison. Une saison qui lui permettait de devancer Crosby dans la course au trophée Hart. Mais en obtenant également le Ted Lindsay, on peut maintenant conclure que McDavid, malgré son jeune âge, a convaincu non seulement les journalistes, mais une majorité des joueurs de la LNH. Mieux encore, sa sélection devant Crosby indique clairement qu’il a su gagner leur respect.

Et ça, c’est énorme.

Dans la salle de presse où il est venu faire un tour après la remise des trophées, Sidney Crosby - il a gagné le Ted Lindsay à trois reprises, mais la première fois il portait toujours le nom de Lester B Pearson - a rendu hommage à McDavid.

« Il mérite pleinement les honneurs qu’il a reçus ce soir. Il a connu une saison phénoménale et il en connaîtra encore plusieurs », a indiqué le capitaine des Penguins qui était bien plus préoccupé par l’arrivée de son copain et coéquipier Marc-André Fleury avec les Golden Knights de Las Vegas qu’avec les deux honneurs individuels qui lui ont glissé entre les mains pour se retrouver dans celles de McDavid ou par son trophée Maurice-Richard à titre de meilleur franc-tireur de la dernière saison.

« Je n’ai pas vraiment la tête aux trophées ce soir... », a convenu Crosby lorsqu’un journaliste lui a demandé de commenter son trophée Maurice-Richard.

Bergeron assure sa place dans l’histoire

Si Sidney Crosby a déjà une place de choix réservée dans la grande histoire de la LNH et que Connor McDavid est en voie de s’en façonner une, Patrice Bergeron s’est lui aussi assuré une place dans l’histoire de la LNH.

Finaliste pour le trophée Frank Selke pour une sixième année de suite - un record qu’il partage avec le retraité Pavel Datsyuk des Red Wings de Detroit - Patrice Bergeron a gagné le titre de meilleur attaquant défensif de la LNH pour une quatrième fois.

Il a ainsi rejoint Bob Gainey qui est le seul autre joueur de l’histoire de la Ligue à compter quatre trophées Selke à son palmarès. Un trophée que la LNH a d’ailleurs créé pour reconnaître le travail de Gainey alors qu’il dominait le circuit avec ses coéquipiers du Canadien de Montréal.

Concours de circonstances, Patrice Bergeron a reçu ce quatrième trophée des mains de Bob Gainey.

« C’est vraiment un grand honneur de recevoir le trophée directement de monsieur Gainey qui est une des légendes de la LNH. Un des 100 meilleurs joueurs de l’histoire. J’ai toujours voulu jouer au hockey de la façon dont Bob Gainey jouait au hockey. C’était un modèle à copier. »

Patrice Bergeron assurait mardi qu’ajouter un quatrième trophée Selke ne changerait rien à sa carrière. À sa vie. Maintenant qu’il l’a remporté pour la quatrième fois, il réalisera peut-être l’ampleur que ces quatre honneurs représentent puisqu’ils confirment sa place au sein d’une élite très particulière dans la LNH. Celle des joueurs les plus complets du circuit.

« Peut-être qu’une fois la poussière retombée je réaliserai l’importance réelle de ce trophée. Mais ce que je voulais surtout dire, c’est que le fait d’avoir quatre trophées Selke ou de ne pas en avoir du tout ne changerait rien à ma façon d’aborder le hockey. Je joue au hockey de la façon dont je joue, pas pour gagner un trophée, mais bien plus simplement parce que c’est la façon dont je dois jouer pour aider mon équipe à gagner. Et ma façon de jouer l’an prochain ne changera pas parce que je suis rendu à quatre trophée. Je vais toujours jouer de la même manière », a indiqué Bergeron qui a salué ses parents et amis en français à la fin de son discours, leur donnant rendez-vous très bientôt dans sa ville natale de Québec.

Malgré tout le respect que j’ai pour Patrice Bergeron, j’avais donné mon vote de première place au capitaine du Wild du Minnesota Mikko Koivu cette année. Il a terminé troisième derrière Bergeron et Ryan Kesler qui a terminé deuxième pour une deuxième année de suite et une troisième fois en carrière.

Burns devant Karlsson

Ceux qui croyaient que la fin de saison d’Erik Karlsson lui permettrait de coiffer Brent Burns au « photo finish » ont eu une très mauvaise surprise mercredi.

Car Karlsson a dû se contenter du deuxième rang. Vrai que Karlsson méritait sans doute davantage le trophée Norris cette année que lors des deux saisons qu’il l’a remporté, mais Burns était dans une classe à part. Oui il a ralenti en fin de campagne, mais je l’avais quand même gardé en première place sur mon bulletin de vote.

Je n’ai pas été le seul puisque Burns a obtenu 96 votes de première place contre 63 pour Karlsson.

Victor Hedman a terminé troisième.

Shea Weber du Canadien a terminé au sixième rang. Je n’avais pas réservé de vote au défenseur du Canadien dans mes cinq sélections. Je ne suis pas surpris toutefois qu’il termine sixième. Je m’explique très mal par contre qu’il ait pu obtenir un vote de première place.

Quant à P.K. Subban - gagnant du Norris en 2013 - il n’a pas obtenu un seul vote cette année.

Sergei Bobrovsky a devancé Braden Holtby et Carey Price dans la course au trophée Vézina.

Johnny Gaudreau a reçu le trophée Lady Bing. Je l’avais octroyé à Marian Hossa.

John Tortorella a gagné le trophée Jack-Adams remis à l’entraîneur-chef de l’année dans la LNH. Un honneur qui allait de soi considérant les succès inespérés des Jackets et surtout leur séquence de 16 victoires consécutives.

David Poile a obtenu le titre de directeur général de l’année. Un honneur grandement mérité pour cet américain qui a bâti les Predators de Nashville avec patience au doigté au fil des 19 dernières années.

Le gardien Craig Anderson a hérité du trophée Bill Masterton. Un très bel honneur pour le gardien des Sénateurs, mais aussi pour son épouse Nichole qui a combattu, avec succès, un cancer au cours de la saison. « Vivons dans le présent », a lancé Anderson en guise de conclusion au message de remerciement qu’il a livré.

Le plus bel hommage de la soirée a toutefois été rendu à Bryan Bickell qui a été contraint à mettre un terme à sa carrière en raison de la sclérose en plaques dont il souffre depuis quelques mois. Cet hommage concentrée autour du dernier match de Bickell en carrière, dernier match qu’il a disputé avec les Hurricanes de la Caroline sous les yeux de sa petite fille trop jeune pour comprendre l’importance de la rencontre, dernier match au terme duquel il a marqué un but en tir de barrage, a été, et de loin, le plus beau moment de la soirée.

Maudite maladie...