MONTREAL - Vincent Lecavalier savait dans quel tourbillon médiatique il se retrouverait en se pointant à Montréal, en vue du match des étoiles. Le joueur vedette du Lightning de Tampa Bay était prêt à faire face à la musique et il a répété sur tous les tons que la pression d'évoluer à Montréal ne l'effraierait pas du tout, s'il devait être échangé au Canadien.

Lecavalier ne sait trop ce que l'avenir lui réserve à Tampa. Il est de toute évidence aigri par l'attitude que le Lightning a adoptée à son endroit, en laissant savoir qu'il n'est pas un intouchable. Il a refusé de répondre à la question, mais le lien de confiance a été rompu.

"Je viens de passer au travers de moments difficiles, a-t-il simplement avoué. L'équipe était en Californie, la semaine dernière, et ça été de folles journées pour moi. Je suis habitué de composer avec les rumeurs, mais celles-là avaient plus de mordant. Ca été le seul aspect négatif de toute l'histoire: de ne pas réellement savoir ce qui se passait."

Dans ce contexte, est-ce qu'il s'attend d'être échangé avant la date limite du 4 mars?

"Je ne sais pas, a-t-il répondu. Je ne sais plus quoi penser. On ne peut pas prédire l'avenir, mais je ne crois pas quitter avant la fin de la saison. On m'a dit que si on devait bouger, on m'en parlerait avant. Je l'apprécie. Le Lightning n'est pas dans l'obligation d'agir de cette façon parce que la clause de non-échange incluse dans mon contrat n'entre en vigueur que le 1er juillet."

Lecavalier a expliqué que c'est la crainte du changement qui l'a gagné dernièrement, lui qui est à Tampa depuis 10 ans.

"Je suis heureux en Floride et loyal envers le Lightning. Mes parents habitent à Tampa pendant la moitié de l'année. Ma soeur et ses enfants sont aussi à Tampa. Ce n'est pas l'éventualité de me retrouver à Montréal ou ailleurs qui m'effraie, mais davantage la possibilité de partir."

Cela dit, Lecavalier a assuré qu'il accepterait volontiers de joindre les rangs du Canadien.

"Je suis né ici (Ile-Bizard). Le Canadien est une grande organisation et Montréal une superbe ville de hockey. J'aime jouer à Montréal. C'est toujours une expérience incroyable. Les amateurs ont toujours été derrière moi, à l'exception du dernier match qu'on a joué au Centre Bell. On m'a hué en raison d'un incident qui s'est produit avec Tomas Plekanec, mais j'ai trouvé ça le 'fun'. Toute l'attention médiatique me motive davantage."

Il a plusieurs fois souligné que la pression ne serait pas un facteur qui le ferait hésiter.

"La pression, il y en a pour tous les athlètes, peu importe qu'ils fassent carrière à Tampa, Atlanta, New York ou Montréal. Je n'ai jamais craint la pression, je m'en impose moi-même. C'est une pression positive. Ça ne me dérangerait pas de vivre ça."

En attendant, il a dit avoir hâte de se retrouver dans l'équipe que les amateurs vont encourager au match des étoiles, aux côtés des joueurs du Tricolore. Il doit s'attendre de recevoir un bel accueil des partisans du CH, qui vont tenter de le charmer.

"Je vais être dans le vestiaire du Canadien. C'est quelque chose que j'ai toujours voulu faire", a-t-il résumé.

À l'hôpital Sainte-Justine

Lecavalier a accepté avec empressement une invitation des dirigeants de la ligue, de l'Association des joueurs et de l'ex-joueur Pat LaFontaine pour assister vendredi matin au dévoilement d'une salle de jeu ultramoderne offerte à l'Hôpital Sainte-Justine par l'organisme caritatif fondé par Pat LaFontaine.

"Je voulais voir la réaction des jeunes, a-t-il dit. En Floride il y a le football et le baseball, il y a le hockey aussi, mais de rentrer dans un hôpital et de voir tous ces jeunes et les joueurs de hockey qui signent des autographes..."

Pour l'occasion, il portait le même chandail que Mike Komisarek et Alex Kovalev, qui participaient également à l'événement, soit celui des joueurs de l'Association de l'est, en vue du match des étoiles.