Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Merci pour ce grand match!

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL - Même si Matthew Tkachuk, Sergei Bobrovsky et les Panthers ont finalement battu les Hurricanes pour mettre un peu de plomb dans ma prédiction sur l'issue de la finale de l'Est, il est impossible de bouder le plaisir offert par ces deux clubs.

Non, mais quel match ont disputé les Panthers et les Canes! En fait, je devrais écrire quels matchs ils nous ont offerts puisqu'ils en ont disputé deux complets et que le but vainqueur a été marqué avec 13 secondes à écouler à la quatrième période de prolongation.

Débuté à 20 h 10, le match a pris fin à 1 h 54, soit 5 h 44 minutes plus tard lorsque Matthew Tkachuk, plutôt discret au cours des six premières périodes a déjoué Frederik Andersen avec un tir dans la lucarne qu'il n'a pu capter avec sa mitaine.

La partie a donc duré 139 min 47 s, dont 79 min 47 s en prolongation.

C'est le sixième match le plus long de l'histoire de la LNH. Le quatrième de l'histoire moderne derrière les duels Ducks-Stars (80 min 48 s de prolongation) en 2003, Blue Jackets-Lightning (90 min 27 s de prolongation) en 2020 et Flyers-Penguins (92 min 1 s de prolongation) en 2000.

Les Maroons de Montréal et les Red Wings de Detroit ont disputé, en 1936, le match le plus long de l'histoire de la LNH avec une prolongation de 116 min 30 s. Ils ont battu le précédent record – 104 min 46 s de prolongation – établi trois ans plus tôt par les Bruins et les Maple Leafs.

Bien au-delà des simples considérations historiques, ceux et celles qui sont restés accrochés au match ne devraient pas trop le regretter ce matin. 

Du moins je l'espère.

Car les joueurs des Canes et des Panthers sont loin, très loin même, de s'être contentés de faire acte de présence au fil des quatre prolongations. Ils ont disputé du hockey intense à l'image de ce qu'ils avaient offert lors des trois premières périodes.

C'était sensationnel. Rien de moins.

Bien que cinq joueurs aient passé plus de 50 minutes sur la patinoire – Brandon Montour a dominé les joueurs des deux clubs avec un temps d'utilisation de 57 min 17 s et Brent Burns a été le plus occupé chez les Canes avec 54 min 33 s – ils avaient tous les jambes moins lourdes que mes paupières au cours de la septième et dernière période.

Ça nous a donné des attaques, des contre-attaques, de très bons tirs au but et d'excellentes occasions de marquer. Il y a eu un but refusé – avec raison – des rondelles qui ont frappé poteaux et barres horizontales. Il y a même eu trois attaques massives : une à chaque équipe en première prolongation et une autre aux Canes en début de septième période.

C'était fascinant de voir ces joueurs, même les plus utilisés, puiser dans leur ressource pour arriver à maintenir le niveau de jeu nécessaire afin de se donner des chances de gagner.

On était loin des cinq minutes à trois contre trois disputées en saison régulière.

Ce type de prolongation est parfait pour la saison régulière. Et elles offrent souvent du jeu spectaculaire même si on doit encore avoir recours trop souvent aux séances de tirs de barrage.

Mais en séries, des batailles comme celles livrées au fil des quatre prolongations nécessaires pour sceller l'issue du premier match ont beaucoup plus de valeur à mes yeux.

Elles rendent des séries déjà très difficiles, plus ardues encore.

Oui! Il est possible qu'un match aussi long puisse avoir des répercussions sur la prochaine rencontre. Sur le reste des séries. Il est possible aussi que les Canes ou les Panthers sortent plus meurtris de la finale de l'Est que les Stars ou les Golden Knights sortiront de la finale de l'Ouest.

Avec les conséquences que cela pourrait avoir sur la grande finale de la coupe Stanley.

C'est l'une des raisons qui expliquent que la coupe Stanley est le trophée le plus difficile à gagner du sport professionnel.

C'est aussi l'une des nombreuses beautés des séries. 

Des louanges du roi Henrik

S'il a fallu attendre un voyage Montréal-New York en voiture avant de connaître un gagnant, c'est que les deux gardiens ont été majestueux – et un brin chanceux – devant leur filet respectif.

Sergeï Bobrovsky a réalisé 63 arrêts sur les 65 tirs qu'il a affrontés. Il a été parfait en prolongation avec 34 arrêts consécutifs. Dont plusieurs vraiment pas commodes.

Quand « Bob the Goalie » est tombé sur le dos après qu'un coéquipier lui eut sauté sans les bras pour célébrer la victoire, je croyais qu'il ne se relèverait jamais.

Bobrovsky est en état de grâce en ce moment. On n'a jamais douté de son talent. Ça non. Mais la volonté de gagner n'a pas toujours été au rendez-vous. Là, elle rayonne. Comme le gardien qui vient de disputer deux matchs consécutifs avec au moins 50 arrêts.

À l'autre bout, Frederik Andersen a peut-être encaissé la défaite, mais il a été tout aussi bon avec les 39 arrêts réalisés en prolongation avant que Matthew Tkachuk ne mette fin à ce marathon.

« C'est tout une démonstration que les deux gardiens nous offrent ce soir », que le grand Henrik Lundqvist a d'ailleurs témoigné sur Twitter au cours de la troisième ou de la quatrième prolongation.

Twitter a d'ailleurs permis à plusieurs observateurs de partager des gazouillis rigolos pour aider à composer avec la fatigue.

« Les Hurricanes jouaient à Hartford lorsque ce match a commencé » a été l'un de mes préférés. Comme les photos, côte à côte, d'un Brent Burns pratiquement imberbe et du barbu d'aujourd'hui soulignant à quel point il avait changé au fil du match.

Et que dire de cette idée géniale des Panthers qui ont proposé un formulaire officiel sur Twitter pour permettre à leurs partisans de justifier un retard ou une absence au bureau parce qu'ils se sont couchés trop tard.

Comme quoi ça peut vraiment être beau Twitter... des fois!

Le mot d'ordre dans les deux camps aujourd'hui sera sans l'ombre d'un doute : repos! Car les deux clubs se croiseront à nouveau dès demain et qu'il semble acquis que ces deux belles équipes ne ménageront aucun effort pour niveler les chances ou prendre ou doubler leur avance dans cette finale d'association qui en est déjà une grande.

Même si ma prédiction a déjà une prise contre elle, je crois qu'il est de mise de remercier les joueurs des deux équipes et de baisser la tête en signe de respect devant les gardiens Bobrovsky et Andersen pour le grand match qu'ils nous ont offert en soirée jeudi et en début de nuit vendredi…

J'espère qu'ils seront en mesure de nous offrir un autre match sensationnel samedi. Et on se contentera de trois périodes : promis!

Stars-Knights : tout un défi

Dans l'Ouest, les Stars et les Golden Knights auront fort à faire pour nous offrir un début de finale d'association aussi endiablé, aussi intense, aussi grandiose que celui offert par leurs rivaux de l'Est.

Mais ils pourraient y arriver.

Ils le pourraient, car ces deux équipes sont solides sur plusieurs fronts en plus d'être très bien dirigées par Pete DeBoer, qui croise l'un de ses anciens clubs – il fera de même en grande finale si les Stars se retrouvent face aux Panthers – et par Bruce Cassidy.

Comme Paul Maurice derrière le banc des Panthers, DeBoer et Cassidy terminent leur première saison à la barre des Stars et des Knights. C'est plus qu'un concours de circonstances. L'histoire nous a démontré plusieurs fois que des coachs arrivent à tirer le meilleur de leur troupe dès le début de leur règne. Des règnes qui perdent ensuite trop souvent de leur lustre.

Ma fibre patriotique devrait me pousser vers les Knights qui ont plus de Québécois au sein de leur formation, de Québécois impliqués dans les succès quotidiens du club, que toute autre formation de la LNH. Jonathan Marchesseault, Nicolas Roy et William Carrier remplissent des rôles importants. Surtout les deux premiers qui ont disputé tous les matchs.

Mais bien au-delà de cette fibre patriotique, les grandes performances de Jack Eichel, la grande qualité du jeu d'Alex Pietrangelo et le grand leadership de Mark Stone justifient pleinement la sélection des Knights comme représentants de l'Ouest en grande finale.

Et je leur souhaite.

Car ce n'est pas parce que je crois les Stars un brin ou deux mieux nantis pour faire face aux aléas de la finale – principalement devant le filet avec Jake Oettinger qui m'inspire plus confiance que tous les gardiens des Knights – que je suis entièrement convaincu que c'est à Dallas que je me retrouverai pour couvrir les matchs disputés dans l'Ouest lors de la finale de la coupe Stanley.

C'est pour ça que je les ai favorisés en sept.

Peu importe qui des Stars ou des Knights gagnera, j'espère que cette finale de l'Ouest sera à la hauteur de celle qui vient de commencer sans l'Est.

Si c'est le cas, tout le monde sera content sans égard aux prédictions!