BUFFALO, États-Unis - Le gardien des Sabres de Buffalo Ryan Miller en avait beaucoup sur le cœur quand il a rencontré les journalistes pour la première fois depuis qu'il a été diagnostiqué d'une commotion cérébrale après avoir été frappé par l'attaquant des Bruins de Boston Milan Lucic. Cependant, Carey Price ne partage pas le même avis.

Contrairement à Miller, Price ne croit pas que le geste méritait de suspension même s'il n'approuve pas ce qui s'est produit.

«Ça ne devrait pas arriver, mais je ne crois pas qu'il méritait une suspension. J'ai déjà un reçu un coup semblable de la part de Cam Janssen (des Blues en 2010) et il n'avait pas été suspendu non plus», a raconté Price.

Le gardien du Canadien est conscient des risques de son métier et il espère que les joueurs n'en profiteront pas pour se ruer sur lui et ses homologues.

«En tant que gardien, il faut toujours se méfier de ces situations. Ryan venait justement de réussir son jeu donc il ne pouvait pas vraiment en faire davantage. On ne peut pas le blâmer. Ce n'est simplement pas un très bon jeu de Milan», a commenté Price mardi.

«En espérant que la LNH ne voit pas cette décision comme le feu vert pour foncer sur les gardiens», a-t-il ajouté en esquissant un sourire.

Symptômes post-commotion

Des maux de tête récurents n'ont pas empêché Ryan Miller d'exprimer sa déception au sujet de la décision de la LNH de ne pas suspendre Milan Lucic.

Le gardien des Sabres de Buffalo est très insatisfait de cette décision de la LNH. L'attaquant des Bruins de Boston n'a pas écopé d'une amende après être entré en contact avec Miller dans un gain de 6-2.

«Je ne suis pas content, mais je ne vais pas le dénoncer, a dit Miller. Nous allons aller de l'avant et nous allons jouer au hockey. Espérons que je serai de retour plus tôt que tard.»

Miller a dit mardi qu'il ne savait pas quand il pourrait revenir au jeu, ajoutant qu'il souffre d'une douloureuse hyperextension cervicale et démontre toujours des symptômes post-commotion.

Il ne croit pas l'explication de Lucic, qui a dit qu'il jouait la rondelle et n'avait pas pu éviter la collision avec lui dans la défaite de 6-2 des Sabres, samedi. Miller s'est aussi dit déçu par la LNH, qui a décidé de ne pas suspendre Lucic.

«Je pense qu'il a dit ce qu'il devait dire pour éviter une suspension. Il s'agit de la Ligue nationale ici: le gars sait patiner, il sait arrêter, il sait tourner et il est capable de lever la tête.»

Shanahan a défendu sa décision lundi, disant qu'il était «irresponsable» de la part des Sabres d'avoir suggéré que la saison de la «chasse aux gardiens» était lancée.

À son premier entretien avec les journalistes à la suite de l'entraînement de mardi — auquel il n'a pas participé — Miller a été très prudent. Il n'a pas donné de date possible de retour, spécifiant qu'il éprouve encore des douleurs au cou et qu'il est aux prises avec des symptômes post-commotion.

Blessé dans la 14e minute de jeu du premier vingt, Miller a indiqué qu'il se sentait bien après la mise en échec, mais qu'il a commencé à ressentir des douleurs au cou et de la fatigue en deuxième. Le substitut Jhonas Enroth a pris la relève au début de la troisième.

Le vainqueur du trophée Vézina en 2010 est demeuré dans les parages pour s'entretenir avec les médias après le match, alors qu'il a traité Lucic de lâche. Il a révélé que l'équipe et lui ont décidé d'annoncer immédiatement qu'il souffre d'une commotion dans l'espoir que Lucic soit suspendu.

C'est la deuxième commotion cérébrale subie par Miller en huit mois. Il a raté quatre rencontres en mars dernier après avoir été touché au masque par un tir lors de deux matchs consécutifs. Il a aussi raté 13 matchs à la fin de la saison 2008-09 en raison d'une blessure à la cheville subie quand il a été renversé par Scott Gomez, alors avec les Rangers, derrière son filet.

Les joueurs des Sabres ont également été vertement critiqués pour ne pas s'en être pris à Lucic après la mise en échec, ce dernier ajoutant avoir été surpris qu'ils ne tentent pas de se faire justice pendant le reste de la rencontre.

Pour Miller, ces critiques sont injustifiées.

«Lucic est un dur. Qu'allez-vous faire? Tenter de lui donner un coup bâton, le darder, lui asséner un coup salaud? Alors vous n'êtes pas mieux que lui, a dit le gardien. Je suis certain que mes coéquipiers sont derrière moi, alors il n'y a pas d'histoire là.»