Jim Montgomery et Rod Brind’Amour accomplissent un travail colossal
LNH mardi, 7 mai 2019. 07:00 mercredi, 11 déc. 2024. 04:24C’est dans l’adversité qu’on peut découvrir ce que l’on vaut. C’est l’art de se retrousser les manches et de s’associer aux différentes difficultés du moment au lieu de se laisser abattre par celles-ci et ainsi baisser la garde.
L’adversité du moment est un concept vital dans le monde du sport; soit elle t’aide à bâtir, soit elle te détruit tout simplement. Dans le cas de l’entraîneur-chef des Stars de Dallas, Jim Montgomery, peu importe le résultat final de la série les opposant aux Blues de Saint-Louis, on peut dire qu’il aura réussi haut la main à vendre et faire passer son message dans ce vestiaire.
Personne ne doute dans le milieu qu’il l’a appris à la dure, et c’est peut-être mieux ainsi. Il s’agit en quelque sorte d’un passage obligatoire pour celui qui à sa première saison à titre d’entraîneur-chef dans la Ligue nationale de hockey a retiré de grands bénéfices dans cette période d’apprentissage dans le meilleur circuit de hockey au monde.
Dans un cercle aussi fermé que celui de la LNH où un entraîneur fait davantage ce qu’il peut que de ce qu’il veut, Montgomery retient l’attention dans la manière dont il a réussi à redresser la barque d’une formation à la dérive.
Trouver le juste milieu entre rigueur et souplesse, entre ses patrons et son propre vestiaire et tirer les ficelles au bon moment suite à la sortie publique du président Jim Lites à la fin du mois de décembre 2018 sur le rendement inacceptable des joueurs de premier niveau Jamie Benn et Tyler Séguin, voilà tous des éléments qui auront fait partie de la liste d’exploits de l’entraîneur montréalais.
Tous les ingrédients étaient sur la table pour un éclatement potentiel du vestiaire des Stars, qui étaient dans un sérieux contexte de zone de turbulence, mais Montgomery aura réussi avec brio à sa gestion de crise 101.
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Critiqués à plusieurs niveaux la saison dernière en raison de leur non-participation aux séries éliminatoires (19e rang du classement général), les Stars ont été impressionnants en première ronde, alors qu’ils ont vaincu les Predators de Nashville en six parties et n’ont accordé que douze petits buts marqués. Tout cela reflète assez clairement l’attitude et l’engagement collectif de cette formation.
Depuis le début des séries 2019, les Stars ne tentent pas de surjouer, d’impressionner ou de forcer le talent inutilement. Ils se limitent plutôt à jouer du hockey où le souci du détail est plus qu’omniprésent et où tout le monde accepte de faire les sacrifices individuels en jouant du hockey de nécessité pour connaitre du succès.
En jouant avec autorité et intelligemment, avec quatre trios assez bien répartis qui sont supportés par une brigade défensive revampée au goût du jour et qui réunit les ingrédients de cette nouvelle LNH axée sur le jeu de transition, Dallas a une belle équipe sous la main. En plus, ils ont aussi un gardien de but en pleine confiance depuis le début de cette valse du printemps et comptent sur ce beau mélange entre jeunes et moins jeunes.
Les Stars ont terminé la saison régulière au deuxième rang de la LNH dans la colonne des buts alloués (2,18), en plus de présenter le meilleur taux d’efficacité en infériorité numérique (93,5%). Au-delà des différentes statistiques individuelles et collectives, en créant et en appliquant ce cadre de référence de façon rigoureuse et systématique, la formation de Jim Montgomery s’offre actuellement cette opportunité de rêver aux plus grands honneurs.
Présentement, c’est au niveau de l’«attitude » en situation de compétition que les Stars ont su apporter les plus gros ajustements ce qui a tendance à expliquer cet intéressant parcours en séries éliminatoires jusqu’ici, eux qui auront maintenant l’occasion de disputer un match numéro sept face aux Blues.
Hurricanes de la Caroline: Rod Brind'Amour un être humain très authentique !
Rod Brind'Amour n’est peut-être pas le plus grand stratège et tacticien, mais personne ne pourra contredire l’authenticité de cet homme qui nous donne l’impression qu’il serait prêt, encore aujourd’hui, à renouer avec la compétition en tant que joueur pour faire la différence au besoin.
Loin des X et des O, le langage corporel et la passion de l’entraîneur-chef des Hurricanes donnent le goût aux joueurs de jouer pour lui, ou encore mieux de tout donner pour lui.
Il représente le leader, le 7e joueur de cette formation, et ce, même si la foule du PNC Arena a été électrisante depuis le début des séries. Les joueurs de la Caroline ont réussi, à leur mérite, de se servir de la passion de leur entraîneur comme point d’ancrage pour se propulser à un autre niveau. Or, il faut aussi dire que les propos controversés du très controversé Don Cherry, qui avait qualifié cette équipe de « bunch of jerks », ont également été une source de motivation supplémentaire.
Cela peut paraitre banal pour monsieur et madame Tout-le-Monde, mais pas dans le cas de cette bande d’athlètes professionnels qui en auront fait leur cheval de bataille. Ces déclarations malicieuses, qui avaient pour but de rabaisser ceux-ci dans la façon dont ils avaient choisi de célébrer les victoires devant leurs propres partisans, auront eu l’effet contraire.
Non seulement les Hurricanes sont déjà qualifiés pour la finale de la conférence de l’Est, mais ils ont également une des plus faibles masses salariales de la LNH et sont garnis de cinq choix dans les trois premières rondes de la prochaine séance de repêchage de 2019, ainsi que lors de la sélection de 2020. Bref, l’avenir est prometteur à Raleigh.
Il y a certainement de quoi réjouir le nouveau propriétaire de cette franchise dans la quête de redonner vie à un marché pas nécessairement des plus naturels pour le hockey sur glace. Un genre de « buzz » qui pourrait donner de l’oxygène pour les années futures.
Bruins de Boston : Brad Marchand ne laisse personne indifférent !
Controversé pour certains et adulés par d’autres, Brad Marchand représente le genre de joueur que tous aimeraient avoir dans sa formation, et ce, peu importe ce que les gens disent. Je ne connais pas une organisation qui n’aimerait pas avoir au sein de son équipe le type de joueur que représente Marchand, surtout dans les moments de grandes chaleurs.
Certes, il peut représenter à l’occasion une source de distraction pour sa propre formation. Or, le moment venu il est aussi le type de joueur « style délinquant » qui a cette grande capacité de faire « LA » différence lorsqu’il y a enjeu.
Ce profil d’athlète veut tout simplement faire partie de la solution et veut être sur la ligne de feu, tout comme Brendan Gallagher chez le Canadien de Montréal.
Tu te dois de repêcher ces joueurs et les élever au sein même de ton organisation, car ils représentent une rareté et sont très difficiles à acquérir par voie de transaction.
À l’intérieur d’une chambre considérée forte, chez les Bruins de Boston, avec la présence de certains vétérans fortement respectés (Bergeron, Chara, etc.), Marchand est entre bonnes mains, car ces derniers sont là pour les rappels à l’ordre, question de recentrer le principal concerné.
Or, une réalité demeure, l’ailier gauche de 30 ans est un amoureux de la pression et de la relation qu’il entretient avec celle-ci. Au lieu de la subir, il développe en lui ce réflexe, cette excitation et cette adrénaline de vouloir se surpasser.
Marchand représente, à sa façon, cette bête de scène, ce joueur tant détesté par l’adversaire, cet animal qui a la facilité d’agir et de se faire confiance quand le jeu devient de plus en plus un enjeu dans les moments critiques.
Détestable à sa façon, mais assez intelligent pour reconnaître quand il traverse la ligne et devient une épine en dessous du pied de ses propres coéquipiers, l’attaquant des Bruins prouve encore une fois durant les présentes séries qu’il fait partie de l’élite de la LNH.