MONTRÉAL (PC) - Evoquez le phénomène de la "guigne de la deuxième année" devant Dion Phaneuf et les traits du visage de l'imposant défenseur des Flames de Calgary, sévères pour un jeune de 21 ans, se durcissent davantage.

"Je ne veux pas entendre parler de ça", a-t-il sèchement lâché en tournant la tête, mardi, avant d'affronter le Canadien pour la première fois au Centre Bell.

De toute évidence, on a dû changer de sujet. On nous avait pourtant prévenus. Phaneuf n'entend pas à rire et il n'est pas le plus affable des athlètes en entrevue. Le jeune homme, par ailleurs fort poli, impose le respect, tant sur la glace qu'à l'extérieur.

"Physiquement, on dirait un gars de 30 ans, a dit de lui l'ailier gauche Alex Tanguay. Il est bâti très fort, et c'est tout un défenseur. Il est dominant dans tous les aspects du jeu, et le meilleur est à venir pour lui."

L'entraîneur du Wild du Minnesota, Jacques Lemaire, a déclaré, la saison dernière, que si on peut "cloner" Phaneuf, il veut qu'on lui envoie la "copie". Un compliment qui montre à quel point il suscite l'admiration à travers la LNH.

Et il est effectivement peu probable que l'athlète d'Edmonton connaisse une deuxième saison plus difficile que la première, une situation appelée "sophomore jinx" à laquelle plusieurs athlètes sont confrontés, après avoir amassé 49 points en 2005-06. Les 20 buts qu'il a réussis représentent le troisième meilleur total de l'histoire pour un défenseur recrue, derrière Brian Leetch (23, 1988-89) et Barry Beck (22, 1977-78).

"Tout ce que je veux, c'est de continuer de progresser, a mentionné Phaneuf à quelques reprises. Il n'y a jamais rien d'acquis, on doit toujours essayer de s'améliorer."

Jusqu'à maintenant, il ne trouve pas les choses plus ardues à sa deuxième saison, même s'il n'avait avant mardi qu'une passe en cinq matchs à son dossier. Il était, et de loin, le joueur le plus utilisé de l'équipe, ayant passé en moyenne plus de 27 minutes par match sur la glace.

Phaneuf, qui mesure six pieds trois pouces et qui pèse 210 livres, a avoué retirer autant de satisfaction sur le plan personnel à appliquer une percutante mise en échec que de réussir un but.

"Je dois préconiser un style physique afin d'être efficace. Je ne veux pas me faire prendre hors position, mais je saisis l'occasion de frapper un adversaire dès qu'elle se présente."

Comme Denis Hamel des Sénateurs d'Ottawa l'a appris à ses dépens, la semaine dernière. Hamel s'est retrouvé les quatre fers en l'air après avoir été frappé par le "train Phaneuf" en entrée de zone. La séquence a été montrée à répétition à la télévision.

"Je ne tiens pas de palmarès de mes plus solides mises en échec, mais c'est assurément une de mes meilleures", a-t-il mentionné sans broncher.

Premier choix des Flames en 2003, Phaneuf vient d'une grande cuvée de la relève qui fait déjà sa marque dans la LNH. Neuvième joueur réclamé au total, il est un des quelque 20 joueurs qui ont amorcé la saison dans la ligue. Marc-André Fleury (Pittsburgh), Eric Staal (Caroline), Nathan Horton (Floride), Nikolai Zherdev (Columbus), Thomas Vanek (Buffalo), Milan Michalek (San Jose), Ryan Suter (Nashville) ont été les sept premières sélections. Les Thrashers d'Atlanta doivent se mordre les doigts d'avoir opté pour le défenseur Braydon Coburn au huitième rang.

Et le Canadien, qui a repêché tout juste après les Flames en 2003, a choisi l'ailier bélarusse Andrei Kostitsyn.