TAMPA - Mike Babcock venait à peine de féliciter son vis-à-vis Jon Cooper alors que ses joueurs échangeaient toujours des poignées de main avec leurs adversaires victorieux que les questions fusaient de toutes parts : Mike Babcock vient-il de diriger son dernier match derrière le banc des Red Wings de Detroit?

Parce qu’il deviendra « joueur autonome » en juillet, la question mérite d’être posée.

Parce qu’il y a des postes intéressants de disponibles à Toronto, San Jose, Buffalo, Philadelphie et peut-être bientôt Edmonton et Pittsburgh, la question est plus que pertinente.

Et parce que Backcock a lui-même laissé poindre l’idée qu’il pourrait être tenté par un changement d’air après 10 ans à Detroit, il est normal que ces spéculations se soient mises à déferler aussitôt les Wings éliminés après leur revers de 2-0 aux mains du Lightning de Tampa Bay.

« Je suis ici pour parler du match de ce soir. Nous aurons dans quelques jours une rencontre pour faire le point sur la saison et je parlerai alors volontiers de toute cette merde », a sèchement répondu Mike Babcock lorsqu’un collègue de Detroit lui a demandé de clarifier sa situation. Ou de donner quelques précisions quant à son avenir.

S’il s’est bien gardé de parler de lui, Babcock a parlé de l’avenir de son équipe et de tout ce que les Wings ont accompli au cours de la dernière année.

« Nous sommes l’équipe que nous sommes. Personne ne nous donnait de chance d’accéder aux séries cette année, nous l’avons fait. Personne ne nous donnait de chance de battre Tampa en première ronde, nous avons poussé la série à la limite. Nos joueurs ont déployé efforts et énergie toute l’année. Nos partisans ont raison d’être fiers de notre groupe », a d’abord indiqué Babcock avant de reconnaître que les Wings sont en période de transition.

« Trois de nos meilleurs joueurs ont 34, 35 et 37 ans », a souligné Babcock en faisant référence au défenseur Niklas Kronwall et aux attaquants Henrik Zetterberg et Pavel Datsyuk.

« Nous avons ajouté des tas de jeunes joueurs au cours des dernières saisons et d’autres s’en viennent. Nous avons bien repêché, nous développons bien nos jeunes, mais contrairement à une équipe comme le Lightning qui a connu des années difficiles et qui a été en mesure d’obtenir de très bons espoirs au repêchage, nos succès nous ont limités à ce chapitre. On a de très bons jeunes, mais qui dans ce groupe sera en mesure de remplacer “Pav” - Pavel Datsyuk - lorsqu’il partira. Ça n’arrivera pas tout de suite, mais nous aurons besoin de renfort. Nous aurons besoin de gros joueurs au centre pour assurer la relève. Pour le moment, nous sommes jeunes et c’est la raison pour laquelle personne ne nous identifie comme un club qui peut prétendre à la coupe », a poursuivi l’entraîneur-chef des Wings avant d’ajouter que lui et son patron – le directeur général Ken Holland – allaient devoir échanger sur les stratégies à adopter pour s’assurer d’améliorer les Wings en vue des prochaines saisons.

Comment analyser ces commentaires de Babcock?

Pas évident!

Est-ce que cette profession de foi à l’endroit des Wings se voulait un aperçu du défi qu’il entend relever à la barre de cette équipe?

Était-ce plutôt un aperçu des motifs qui pourraient justifier sa décision de tourner le dos aux Wings pour aller relever des défis ailleurs?

Allez savoir.

Ce qui est clair, c’est que Babcock aura l’embarras du choix. Non seulement plusieurs postes intéressants sont disponibles – et peut-être déjà offerts – au sein d’organisations très riches qui pourraient donc faire de lui l’entraîneur-chef le mieux payé de la LNH – on parle d’un contrat recherché de 5 millions $ par saison – mais il serait bête de rayer immédiatement les Red Wings et leurs chances de conserver leur coach actuel.

Car en plus d’être une organisation très bien rodée, les Wings par le biais de leur propriétaire Mike Illitch sont parmi les équipes les plus fortunées de la LNH. S’ils décident d’ouvrir leur coffre-fort pour convaincre Babcock de demeurer avec eux, les Red Wings pourraient donc peut-être y arriver.

À la lumière de ses commentaires d’après-match, Mike Babcock ne tardera pas longtemps avant de dévoiler ses intentions. S’il décide de se faire courtiser, le rouquin diplômé de l’Université McGill aura l’embarras du choix. S’il décide de jeter l’ancre à Detroit pour de bon, la valse des embauches s’amorcera pas longtemps après. Car avant de se lancer dans ce processus d’embauche – à Toronto, Philadelphie, Buffalo et San Jose – ou de décider de larguer un coach actuellement en danger, il est clair que les formations de la LNH attendent de connaître ses intentions.

Une histoire à suivre...