COLLABORATION SPÉCIALE

Nous y sommes finalement. Ce grand rendez-vous entre les Oilers d’Edmonton et l’Avalanche du Colorado en finale de l’association de l’Ouest était attendu par plusieurs, et ce, même en lever de rideau, en octobre dernier. La LNH doit se réjouir grandement de la confrontation entre ces deux formations axées sur l’attaque et toutes deux dotées de joueurs électrisants.

Cela ne veut pas dire que nous n’assisterons pas à des parties à bas pointage, mais une chose est claire, le talent et les habiletés de haut niveau vont parler, que ce soit par des attaquants surdoués et créatifs ou des défenseurs hors pairs, experts dans le rôle de quatrième attaquant grâce à leur flair offensif. Connor McDavid, Nathan MacKinnon, Leon Draisaitl, Mikko Rantanen, Cale Makar, bref ce ne sont pas les gros noms qui manquent.

Certes, les deux gardiens, Darcy Kuemper (Colorado) et Mike Smith (Edmonton), représentent probablement les plus gros points d’interrogation de leur formation respective. Malheureusement pour ces deux équipes, aucune d’elle ne compte sur la présence d'un Andrei Vasilevskiy, qui aura été le joueur clé du Lightning jusqu’ici, particulièrement face aux Panthers de la Floride.

Pour revenir aux Oilers et à l’Avalanche, il s’agit de deux organisations qui au cours des dernières années, avec des hommes de hockey expérimentés en Ken Holland et Joe Sakic dans les chaises de directeur généraux, auront réussi à bien faire les choses par leur style de gestion. Les deux formations ont fait preuve de rigueur dans l’ajout de compléments pour bien entourer leurs meilleurs joueurs et fournir les ingrédients « sel et poivre » manquants à leur franchise respective dans l’objectif d’aller le plus loin possible en séries.

Chez les Oilers, l’arrivée de joueurs de complémentarité, de caractère, de style « papier sablé » comme Evander Kane (12 buts, 3 passes, 15 points, différentiel de + 7) et Zach Hyman (8 buts, 4 passes, 12 points et différentiel de + 6 ), en attaque et de Duncan Keith et Brett Kulak en défense, qui tous les deux évoluent sur une base de +/- 18 minutes par partie, a fait une énorme différence.

Idem chez l’Avalanche, qui a réussi à venir combler des lacunes importantes afin de devenir une formation plus complète grâce aux acquisitions de Nazem Kadri (5 buts, 5 passes, 10 points et différentiel de + 5), qui dérange fortement l’adversaire, d’Artturi Lehkonen (4 buts, 1 passe, 5 points et différentiel de + 5), avec sa polyvalence, et de Josh Manson, joueur expérimenté et défenseur très physique. 
 
La prochaine génération qui se pointe le bout du nez !

Que ce soit la prochaine ou la nouvelle génération qui se pointe le bout du nez, cette série opposera deux athlètes d’exception, nourris par de grandes ambitions et d’attente en raison de leur statut de premier choix au total, en 2015 pour Connor McDavid, et en 2013 pour Nathan MacKinnon.

ContentId(3.1407588):Oilers-Avalanche : Voir plus loin que le duel Connor McDavid c. Nathan MacKinnon (L'Antichambre)
bellmedia_rds.AxisVideo

Si dans un sport d’équipe le collectif demeure le nerf de la guerre, il faut aussi reconnaitre que pour l’atteindre, le tout doit se construire et se bâtir par de bonnes performances individuelles à l’intérieur de ce même collectif pour obtenir le succès escompté. Et cela, ça s’appelle du talent.

Ce duel opposant ces deux formations en sera un de clarifications dans le cheminement et la motivation de ces deux professionnels, qui depuis leur bas âge transportent cette étiquette de joueur franchise, et qui tôt ou tard, devront surmonter cette barrière de « bon joueur » à « joueur d’exception » dans leur rôle de leader.

La façon dont ils compétitionnent et performent ne laisse personne indifférent depuis le début de cette danse du printemps. Ils sont en mission, et sont bien centrés sur l’objectif organisationnel. MacKinnon et McDavid, par leur passion respective et leur envie pressante de se surpasser, démontrent clairement qu’ils ont réussi à se réapproprier le plaisir perdu dû à certains échecs du passé. Ils ont retrouvé le goût d’être des professionnels et ils veulent faire la différence, alors que leurs performances deviennent de plus en plus importantes plus on s’approche de la Coupe Stanley.

Deux perfectionnistes et deux amoureux de la pression évoluant pour des équipes qui arrivent de plus en plus à maturité. Deux joueurs exceptionnels pour qui la pression, au lieu de devenir stressante et paralysante, devient un élément de motivation supplémentaire. Les deux joueurs d’exception se servent de cette pression pour atteindre de nouveaux sommets et c’est franchement très beau à voir.

Ils sont en train de démontrer qu’ils sont en mesure de composer avec cette chaleur sur leurs épaules et avec ces responsabilités qui leur demandent un grand leadership nécessaire.

Encore plus important, ils sont en mesure d’afficher cette force de caractère afin de rendre leurs propres coéquipiers meilleurs, comme l’a si souvent fait Sidney Crosby chez les Penguins de Pittsburgh. Cela prouve bien à ce jour que ces deux hockeyeurs font partie des rares joueurs d’exception de cette nouvelle génération et qu’ils veulent la victoire à tout prix. Ils feront absolument tout en leur pouvoir pour amener leur équipe le plus loin possible.

L’objectif de ces deux grands, outre la Coupe Stanley, est fort possiblement la reconnaissance du milieu sur les mesures à prendre pour mener leur franchise respective aux grands honneurs. Cela passe souvent par le fait de s’oublier comme personne pour le bien-être du collectif.

Oui, ces deux athlètes sont entourés de plusieurs bons éléments à leurs côtés, mais rares sont ceux qui ont le mandat d’agir comme chef de file. Cela leur appartient.

Comme le dit le vieil adage : « Le désir de progresser est à l’origine de la réussite des plus grands. » 

Et se contenter d’être bon, c’est en quelque sorte refuser l’excellence, et cela, Nathan MacKinnon et Connor MacDavid l’ont compris depuis bien longtemps.