Oilers-Kings : de la consternation aux célébrations
EDMONTON – On s'attendait à ce que Connor McDavid s'inscrive à la feuille de pointage après avoir été blanchi lors du premier match de la série opposant ses Oilers aux Kings.
Il l'a fait en offrant une passe parfaite à Leon Draisaitl qui a donné les devants 2-0 aux Oilers au cours du seul avantage numérique qu'ils ont obtenu au cours du match.
Parlant de Draisaitl, on s'attendait à ce qu'il soit à nouveau un pilier pour son équipe. Il l'a été comme en témoignent son but, les deux passes qu'il a ajoutées, les six tirs qu'il a décochés, les nombreuses batailles qu'il a gagnées au cours des 31 présences qu'il a effectuées, dont quelques-unes, à l'aile alors qu'il a souvent été utilisé au sein de deux trios puisque les Oilers ont décidé de disputer le match à 11 attaquants et sept défenseurs.
Ce qu'on n'attendait pas, mais alors là pas du tout, c'est qu'au sein d'un club comptant autant de vedettes, que ce soit Klim Kostin qui joue les héros en marquant le but de la victoire en troisième période. Un but qui a permis aux Oilers d'éviter une catastrophe.
Le mot n'est pas trop fort! Car après avoir pris les devants 2-0, comme ils l'avaient fait lundi soir, les Oilers ont bousillé cette avance. Comme ils l'avaient fait lundi. Le spectre de les voir perdre, comme lundi, s'est mis à flotter dans l'amphithéâtre.
Cela dit, après 40 minutes, seul le score était égal dans ce match. Car au-delà du pointage, les Oilers dominaient plus encore que lundi. Non seulement ils dominaient outrageusement, mais les Kings semblaient accepter tout bêtement d'être autant dominés.
Ils ont obtenu leur premier tir du match alors qu'il restait moins de deux minutes à faire au premier tiers.
Leurs deux premières attaques massives ont été si anémiques que ce sont les Oilers qui ont le plus menacé.
Et ce n'est pas parce qu'ils ont marqué deux fois en période médiane que les Kings peuvent prétendre avoir beaucoup mieux joué.
Que non! Ils étaient encore dominés.
Phillip Danault, un des très rares de son camp à voir offert une performance solide, a marqué son but à la suite d'un deuxième effort déployé autour du filet des Oilers. Le deuxième but, marqué par Gabriel Vilardi, n'aurait jamais dû être accordé. Oui Vilardi a démontré la grande précision des mains qu'il cache sous ses gants en effectuant de très belles feintes avant de glisser la rondelle derrière le gardien des Oilers qui s'est montré bien trop généreux.
«Je ne veux rien enlever à la qualité de son jeu, mais j'aurais dû avoir la lame de mon patin bien appuyée contre le poteau. J'ai laissé la porte ouverte et il a su en profiter», a reconnu Stuart Skinner après le match.
Qui donc est Kim Klostin?
Ce but de Vilardi, marqué avec 44 secondes à écouler au deuxième tiers, a semé la consternation aux quatre coins du Rogers Place. Et même sur la galerie de presse où le directeur général Ken Holland, l'air inquiet et l'œil inquiet, est venu ramasser un peu de chocolat avant de retraiter vers sa loge. Les journalistes qui tentaient de comprendre la déconfiture des Oilers au deuxième tiers, tout en dressant des scénarios catastrophiques en cas de deuxième revers se sont tus quand Holland est passé au milieu d'eux.
Et lorsqu'ils sont remontés du vestiaire quelques minutes avant le début de la troisième période, les adjoints de Jay Woodcroft avaient l'air tout aussi inquiets que leur directeur général.
Et il y avait de quoi : si les Oilers avaient déjà un patin dans le carré de sable après leur défaite de lundi, ils se seraient retrouvés les deux patins dans la vase à la suite d'un deuxième revers.
Mais ils ont finalement gagné!
Ils ont ramené la série à la case départ et pourront mettre le cap sur Los Angeles, jeudi, avec beaucoup plus d'entrain et afficher beaucoup plus de confiance à l'aube du troisième match qui sera disputé vendredi.
Tout ça à cause de Klim Kostin.
Son nom ne vous dit rien? Ne soyez pas gênés. Car ce jeune Russe de bientôt 24 ans, un choix de première ronde en 2017 – sélectionné au 31e rang, il a ensuite été échangé aux Oilers – est loin d'aimer attirer l'attention.
C'est d'ailleurs la tête doublement couverte d'une casquette aux couleurs des Oilers et du capuchon gris du survêtement qu'il portait qu'il s'est entré en salle d'entrevue à titre de première étoile de la rencontre.
Après une victoire, les rideaux de cette grande salle vitrée donnant sur une 104e avenue bondée de partisans quittant le Rogers Place sont ouverts afin de permettre aux amateurs de s'entasser devant les grandes fenêtres et de célébrer la victoire du début à la fin des points de presse du coach.
Et ça célèbre fort!
C'est donc dans un concert tonitruant de «Let's Go Oilers» et de «On veut la coupe» entrecoupés de bruits de klaxon et de grands cris de joie que Klim Kostin s'est présenté dans la salle en compagnie de Leon Draisaitl.
«C'est juste sensationnel», que la première étoile a lancé en riant quand on lui a demandé de partager ses impressions de voir les partisans l'ovationner comme ils le faisaient.
L'apport des joueurs de soutien
Quand est venu le temps de commenter son but, Kostin a démontré une fois de plus sa grande discrétion.
«Je ne suis pas vraiment un grand marqueur alors quand je me suis retrouvé en zone ennemie, je l'ai tout de suite cherché – en pointant Draisaitl – pour lui donner la rondelle, car il a de bien meilleures chances que moi de marquer», que le héros de la rencontre a témoigné.
Finalement, Kostin a tiré. Il a déjoué Joonas Korpisalo qui a accordé trois buts sur 36 tirs pour marquer le but gagnant. Un but qui a été suivi d'un autre, en toute fin de rencontre, alors qu'Evander Kane a scellé l'issue du match en tirant dans un filet désert.
«On ne gagne pas 16 matchs de séries éliminatoires afin de soulever la coupe Stanley quand les buts viennent toujours des mêmes joueurs. Pour se rendre jusqu'au bout, il faut la contribution de tout le monde. Et ce soir, c'est ce que nous avons eu», a plaidé Leon Draisaitl.
Outre son but, Klim Kostin a asséné une solide mise en échec au terme d'un replie efficace, mise en échec qui a permis à Draisaitl d'amorcer une relance vers la zone ennemie et de préparer le but de Derek Ryan. Un autre joueur de soutien.
Parlant de joueurs de soutien, Nick Bjugstad, le centre du quatrième trio, s'est lui aussi signalé. Il n'a pas récolté de point, -- il s'est fait voler un but en fin de deuxième par Joonas Korpisalo – mais a gagné 10 des 13 mises en jeu qu'il a disputées en plus d'être très efficace en désavantage numérique.
«Vous accolez le titre de joueurs de quatrième trio aux gars qui se sont signalés ce soir, mais ce sont de bons joueurs de hockey. Ils sont des rouages importants de notre organisation», que l'entraîneur-chef des Oilers a tenu à préciser.
Une fois cette précision apportée, Woodcroft s'est lancé dans un hommage à l'endroit de Leon Draisaitl. «Il a non seulement disputé une autre grosse partie pour nous ce soir, mais il est, et de loin, le meilleur joueur sur la patinoire depuis le début de cette série. Leon présente les caractéristiques accolées aux attaquants de puissance d'aujourd'hui. En plus, il a un talent remarquable. Un talent et une manière de jouer qui font de lui un joueur redoutable, peu importe que je l'emploie au centre où à l'aile.»
Kings : autre très mauvais début de match
Dans le camp des Kings, on s'expliquait mal un deuxième très mauvais début de match en deux rencontres.
«J'aimerais mettre le doigt sur le bobo, mais il y a sans doute une série de facteurs. On était beaucoup trop sur les talons, mais en même temps il faut leur donner le crédit qui leur revient : ils sont très rapides et amorcent les matchs en force. La bonne nouvelle, c'est que nous avons mis moins de temps que lors du premier match pour revenir de l'arrière», a plaidé Phillip Danault.
Le Québécois et ses coéquipiers devront amorcer les prochains matchs à la même heure que leurs rivaux s'ils veulent prendre les devants à un moment donné. Ce qu'ils n'ont pas fait encore depuis le début de la série.
«On n'a pas encore disputé un match complet et malgré tout on rentre à la maison avec l'avantage de la patinoire parce que nous venons de diviser les honneurs des deux premiers matchs. Si vous m'aviez dit qu'on reviendrait à Los Angeles sur une égalité de 1-1, je l'aurais accepté peu importe la manière que nous avons joué pour y arriver. Mais il faudra rapidement connaître un match de 60 minutes si nous voulons reprendre le dessus dans la série», a conclu Adrian Kempe.
Entre les lignes
- Tel qu'anticipé, Mattias Janmark a dû déclarer forfait avant le match numéro deux. Il avait reçu congé d'entraînement, mercredi matin, afin de composer avec une blessure à un pied résultat d'un tir bloqué…
- Stuart Skinner est devenu le premier gardien recru des Oilers à signer une victoire en séries éliminatoires depuis l'entrée en scène de Grant Fuhr en 1982…
- Stuwart Skinner a une fois de plus démontrer son flegme à l'égard des mauvais buts qu'il accorde. «J'en ai accordé des tonnes des mauvais buts depuis que je joue au hockey. Ça m'a permis d'apprendre à composer avec ces mauvais buts et de les oublier le plus rapidement possible...