TORONTO - Redresseur de torts un jour, redresseur de torts toujours. Moins de deux ans après avoir été contraint de prendre sa retraite au terme d’une carrière consacrée à faire régner l’ordre sur la patinoire, George Parros remplira cette année un rôle similaire. Mais il le fera pour le compte de la LNH et du département de sécurité des joueurs.

« Je suis très content d’avoir pu embaucher George. C’est un gars qui connaît l’aspect physique du jeu et c’est surtout un gars qui a toujours été respecté pas simplement sur la glace, mais aussi à l’extérieur de la patinoire », a indiqué Stéphane Quintal croisé sur la galerie de presse du Air Canada Centre par RDS.CA lors de la récente Coupe du monde.

Parros sera en pays de connaissance dans son nouveau rôle puisqu’il rejoint Quintal et Chris Pronger, deux anciens défenseurs considérés comme des durs au cours de leur carrière. Parros remplace Rob Blake qui a fait le saut au sein de l’équipe de direction des Kings de Los Angeles. Dans l’ombre des trois anciens hommes forts, Pat Lafontaine complète le groupe responsable d’analyser les coups dangereux assénés sur la patinoire et d’imposer les sanctions lorsque nécessaire.

Parros s’est fait la main avec son nouvel emploi lors de la Coupe du monde à Toronto. Si les joueurs des huit clubs en lice affichaient du jeu propre, Parros et son nouveau patron se sont penchés sur la mise en échec par-derrière asséné par Andrew Shaw. Une mise en échec illégale qui lui a valu une suspension mineure limitée aux matchs préparatoires.

Jamais suspendu

Bien qu’il ait passé 1092 minutes au banc des pénalités au cours de sa carrière de 474 matchs dans la LNH, Parros assure avoir toujours été un joueur propre sur la glace.

« Si tu reviens sur ma carrière de neuf saisons dans la LNH, tu retraceras beaucoup de bagarres et de solides mises en échec. Mais tu ne retraceras jamais de suspension, car je n’ai jamais fait l’objet de discipline supplémentaire par la LNH. J’ai toujours joué du hockey dur. J’ai toujours défendu l’importance des bagarres dans le hockey et la présence de joueurs de mon style. Mais j’ai toujours fait mon travail à l’intérieur des limites », m’a mentionné Parros rencontré à Toronto pendant le premier entracte du match qui a couronné le Canada champion de la Coupe du monde 2016.

Selon le site spécialisé Hockeyfights.com, George Parros a livré 161 combats en neuf saisons régulières dans la LNH. Neuf saisons passées dans les uniformes des Kings de Los Angeles, de l’Avalanche du Colorado, des Ducks d’Anaheim, des Panthers de la Floride et du Canadien de Montréal avec qui il a disputé sa dernière saison dans la LNH en 2013-2014.

Malgré cette feuille de route très garnie et contrairement à son patron Stéphane Quintal et son collègue Chris Pronger, George Parros n’a effectivement jamais été suspendu par la LNH.

S’il n’a marqué que 18 buts et récolté un total de 36 points en 474 parties, il a soulevé la coupe Stanley en 2007 au terme d’une grande finale opposant les Ducks d’Anaheim aux Sénateurs d’Ottawa.

Dans le hockey pour y rester

Diplômé en économie de la très réputée université Princeton, George Parros tenait malgré tout à demeurer dans le hockey.

« Le hockey était mon rêve. C’est devenu ma vie. Je dois tout au hockey et dès que j’ai été contraint à prendre ma retraite – aucune équipe ne lui a offert de contrat après la saison 2013-2014 – j’ai indiqué à mon épouse que je voulais me trouver un job dans le hockey. Je ne savais pas où je me retrouverais, mais le rôle que j’occupe maintenant me semblait prédestiné. Et c’est pour cette raison que je suis entré en communication avec Stéphane lorsque j’ai su que Rob (Blake) quittait pour les Kings. »

L’économie? « J’ai étudié dans ce domaine très intéressant. Mais je suis à l’écart depuis tellement longtemps en raison de ma carrière, que je ne vois pas comment je pourrais y revenir et être en mesure d’y avoir du succès. Si je n’avais pas été en mesure de percer au hockey, je serais dans le domaine de la finance aujourd’hui. Mais je tiens à demeurer dans le hockey. »

Premier responsable du bureau de la sécurité des joueurs lorsqu’il a été créé par Gary Bettman, Brendan Shanahan est maintenant président des Maple Leafs de Toronto. Rob Blake est l’un des adjoints du directeur général Dean Lombardi avec les Kings de Los Angeles.

George Parros voit-il son nouvel emploi comme un tremplin qui pourrait le propulser dans un rôle de direction au sein de l’un des 30 clubs de la LNH. Voire le 31e puisque Parros et sa famille sont installés à Las Vegas depuis la fin de sa carrière?

« Je n’ai aucune idée. Je suis simplement heureux d’obtenir cette chance avec la LNH. Je vais me concentrer à bien remplir le rôle qu’on m’a donné et le reste viendra en temps et lieu », a indiqué Parros qui supervisera les matchs disputés dans l’Ouest.

Et les bagarres? Ouvertement contre l’idée d’abolir les bagarres dans la LNH, Parros ne se sent pas dans une position délicate au sein du bureau responsable de la sécurité des joueurs.

« Mon opinion sur les bagarres est connue. Elle est documentée. Je ne suis pas en conflit d’intérêts, car mon rôle sera de faire appliquer les règles de la LNH et de sévir contre ceux qui dépassent les limites », a conclu le nouveau membre du bureau régissant la sécurité des joueurs de la LNH.