Les joueurs du Canadien commencent à quitter l’infirmerie pour donner quelques coups de patin sur la patinoire. Lars Eller est de plus en plus près d’un retour au jeu. Quelqu’un devra écoper. Les plus vulnérables à mon avis sont Sven Andrighetto et Michaël Bournival.

Dans le cas d’Andrighetto, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il marque à tous les matchs. Il doit forcer la main des entraîneurs afin de demeurer dans la formation. C’est de la façon qu’il va jouer qu’il va dicter le choix des entraîneurs.

De son côté, Bournival ne devrait pas être automatiquement étiqueté comme le joueur en danger. Il apporte une belle dimension avec sa vitesse et il est premier sur la rondelle. C’est une question de confiance dans son cas. En quatre matchs depuis le début de la saison, il a une mention d’aide, qu’il a récoltée lors du match contre les Kings sur le but d’Andrighetto. Sauf que lui, il n’a pas le droit à l’erreur. Il n’est pas dans la même situation que d’autres joueurs de la formation.

Même si le premier trio a présenté une fiche de moins -1 à la fin du match de samedi contre les Kings, on ne peut pas y toucher. Si Alex Galchenyuk connaît un mauvais match, il ne se retrouvera pas dans les gradins. Mais Bournival, lui, n’a pas le droit à l’erreur. Il le sait et il est conscient que ça fait partie du métier.

Si l’équipe continue de bien jouer, je ne crois pas que Michel Therrien sera prêt à apporter des changements à sa formation alors qu’une semaine importante se présente devant le Canadien.

Semaine cruciale

Le Canadien dispute trois matchs à la maison cette semaine. Les deux premiers duels les opposent à deux équipes à l’opposé au classement. Les Hurricanes croupissent dans les bas-fonds de l’Association de l’Est alors que les Ducks sont au sommet dans l’Ouest. C’est sûr que d’affronter les Hurricanes ça pourrait être un piège. On se rappellera que le Canadien a joué contre Buffalo il y a deux semaines et il a été piégé.

Je pense par contre que la direction, l’équipe d’entraîneurs et les joueurs le savent. Tout se jouera sur la préparation et la concentration. Ce n’est pas parce que les Hurricanes sont derniers qu’ils ne peuvent pas les battre. Après une victoire contre les Kings où Price a été dominant, le Canadien ne peut pas trébucher contre la Caroline pour débuter sa semaine.

Un bon test se présente ensuite au Canadien avec les Ducks. La formation de Michel Therrien n’est pas aussi petite qu’avant, mais elle n’est pas encore, en termes de  grosseur, à la portée des équipes comme les Ducks, les Kings ou les Sharks. Contre Los Angeles, si Price n’était pas là, on n’aurait pas eu le droit au même genre de match. Il faut positionner des joueurs devant le filet, lancer et prendre les retours. Le Canadien est une équipe de patineurs. Les joueurs se doivent d’être en mouvement, mais en mouvement avec la rondelle pour lancer au filet. Donc c’est par la vitesse, la discipline dans leur jeu et sur la patinoire qu’ils vont pouvoir battre les Ducks.

Le Canadien doit profiter de son séjour de trois matchs à la maison pour aller chercher le plus de points possible. Ce sont des matchs à leur portée et quand on peut aller chercher des points, on doit le faire. Surtout qu’après cette séquence, un voyage de cinq matchs sur la route attend le Canadien et les deux points sont souvent difficiles à aller chercher. Je ne doute pas que Michel Therrien va mettre en garde son équipe. Il faut bien jouer à la maison pour ensuite aller chercher les points sur la route, mais les trois prochains matchs, ce sont des matchs à leur portée.

Un honneur mérité

Michel Therrien a reçu une bonne nouvelle alors qu’il sera intronisé au Temple de la renommée de la LHJMQ en avril prochain. Je trouve que c’est amplement mérité dans son cas.  Il a ramené la coupe Memorial au Québec alors qu’il dirigeait les Prédateurs de Granby.

C’est lui qui a ramené le cycle de vainqueurs de la LHJMQ. C’est un honneur qui lui revient parfaitement avec tout ce qu’il a accompli alors qu’il était dans le junior et aujourd’hui alors qu’il est derrière le banc dans la LNH. C’est un honneur qu’il aurait même pu recevoir avant.

Besoin d’une transaction majeure

Le congédiement de Dallas Eakins n’est pas une réelle surprise. Ses jours étaient comptés depuis l’appui qu’il a reçu de Craig MacTavish. Un vote de confiance dans le hockey ça n’existe pas, si tu reçois un vote de confiance, c’est qu’on parle de congédiement.

Quand tu ne gagnes pas, ça va mal et la pression est forte. On disait beaucoup de bien de lui, mais sa méthode n’était peut-être pas la bonne. Dans la LNH, c’est une autre paire de manches. On a accusé l’entraîneur, mais il n’est pas le seul à porter le blâme. Il y a aussi les joueurs sur la patinoire et le directeur général. Dans le cas d’Edmonton, je pense que ça passe par une transaction majeure, impliquant des jeunes joueurs ou de bons vétérans.

On a une équipe jeune et qui se dit en développement. C’est bien beau d’avoir les premiers choix, sauf qu’à un moment il faut participer aux séries. Je pense qu’éventuellement il va falloir de l’expérience derrière le banc des Oilers.

*Propos recueillis par Maxime Tousignant