Ce qui semblait inévitable est maintenant confirmé : Phillip Danault poursuivra sa carrière ailleurs qu'à Montréal.

 

Le Québécois de 28 ans a accepté une offre de six saisons avec les Kings de Los Angeles quelques heures après l'ouverture du marché des joueurs autonomes, mercredi. Son nouveau contrat lui rapportera un salaire annuel moyen de 5,5 M$.

 

Danault avait, selon plusieurs informations, refusé un contrat de six ans pour 30 M$ avec le Canadien avant la dernière saison. Le directeur général Marc Bergevin avait par la suite retiré cette offre et Danault a préféré regarder ailleurs pour la suite de sa carrière.

 

« C’est une question de business, c’est une question de plafond salarial, c’est une question de valeur que tu mets à un joueur pour une position, pour ce qu’il apporte à une équipe, a énuméré le directeur général du Canadien Marc Bergevin. On se sentait vraiment confortable avec les chiffres qu’on avait mis de l’avant [en septembre dernier]. Los Angeles a vu une chose complètement différente et ça leur appartient. »

« C’est de la pure business, complètement, des deux côtés, a lui aussi exprimé Danault dans une conférence vidéo organisée par les Kings. Le Canadien est venu me voir en septembre l’année dernière avant la pandémie, on m’a offert quelque chose, on a fait une contre-offre et on n’a jamais reçu de réponse. C’est de la business. Sans rancune. »

 

Danault a affirmé que les Kings étaient l’équipe qui lui avait démontré le plus d’amour depuis l’ouverture de la fenêtre de négociation en début de semaine. Le directeur général Rob Blake semble lui avoir fait miroiter de belles opportunités pour développer le côté offensif de son jeu sur lequel comptait de moins en moins le Canadien. Danault a notamment évoqué la possibilité d’être utilisé en avantage numérique ou d’être appelé à prendre des mises en jeu en zone offensive, des circonstances dans lesquelles on le voyait rarement à Montréal.

 

Danault a d’ailleurs admis avoir eu « de la misère à comprendre » pourquoi le Canadien avait toujours été réticent à lui confier davantage de responsabilités en attaque.

 

« Ça devenait frustrant, c’est sûr, mais j’ai appris à travailler avec ça. À ma première année, j’ai fait 50 points [NDLR : il en a fait 40] et je n’avais pas d’avantage numérique. Je ne me battais plus contre ça, je savais que ça n’allait pas venir. C’était le rôle que Montréal voulait me donner. C’était correct dans ce temps-là, mais maintenant, j’étais dû pour une nouvelle étape dans ma carrière. Je souhaite exploiter mon potentiel à 100% avec une équipe qui croit en mes habiletés offensives. »

 

Le Canadien perd un élément important de son organigramme à la position de centre. Malgré sa faible production offensive, Danault a joué un rôle de premier plan dans le récent parcours éliminatoire du Canadien. Mandaté de museler les plus dangereux trios adverses, il a réduit les gros canons des Maple Leafs, des Jets et des Golden Knights au silence avant que son équipe ne s'avoue vaincue en finale.

 

Danault aura donc joué pour le Tricolore pendant six saisons durant lesquelles il a démontré qu’il pouvait assumer un rôle important dans le circuit Bettman. Il a terminé sixième au scrutin visant à élire le gagnant du trophé Selke, remis au meilleur attaquant à caractère défensif de la LNH, en 2021.

 

À Montréal, on a jugé que l'éclosion des jeunes Jesperi Kotkaniemi, Nick Suzuki et Jake Evans ne justifiait pas de briser la banque pour le retour de Danault.

 

À Los Angeles, Danault se retrouve présentement au sein d'une ligne de centre complétée par Anze Kopitar, Gabriel Vilardi et Blake Lizotte. Les jeunes Quinton Byfield et Alex Turcotte, deux choix de première ronde, aspirent toutefois à s'y greffer dans un avenir rapproché.

 

« Il y avait aussi la question de son rôle ici, s'est d'ailleurs permis de noter Bergevin. Je pense que Phillip, son rôle était important, il était bien défini. Je ne vois pas une grande différence chez les Kings qui ont beaucoup de jeunes, comme Turcotte et Byfield, comparativement à KK et Nick ici. »

 

« À un moment donné, tu ne peux pas aller à l’infini avec une offre. Phil a décidé autrement, ça lui appartient et on respecte ça. »

 

Edler signe lui aussi à Los Angeles

Les Kings ont aussi embauché le vétéran défenseur Alexander Edler pour un an, selon ce que rapporte notre collaborateur Pierre LeBrun.

Le Suédois de 35 ans touchera 3,5 millions $.

Il portait les couleurs des Canucks de Vancouver depuis le début de sa carrière dans la LNH.

Il a été limité à huit mentions d’aide en 52 matchs, la saison dernière.

En 15 saisons à Vancouver, il a amassé 409 points en 925 matchs.

« J'étais ouvert à ce que le Canadien revienne »
Point de presse de Marc Bergevin