MONTRÉAL – John Tavares savait bien qu’une visite à Montréal impliquerait des questions sur son avenir. Même si le marché des joueurs autonomes demeure attrayant, le capitaine des Islanders de New York pourrait respecter sa fidélité considérant l’évolution de l’équipe.

 

Tavares ne le dirait peut-être pas ouvertement, mais une saison 2017-2018 empruntant une tangente négative aurait sans doute sonné le glas de son association avec les Islanders.

 

À quelques mois de pouvoir se laisser courtiser par les autres équipes de la LNH, l’attaquant de 27 ans profite enfin d’un entourage offensif intéressant avec la contribution de joueurs tels Mathew Barzal, Josh Bailey, Anders Lee, Jordan Eberle et Andrew Ladd. Il n’a jamais pu en dire autant.

 

« Offensivement, il n’y a aucun doute », a reconnu Tavares, lundi, dans le vestiaire des visiteurs au Centre Bell.

 

« Notre équipe est très dynamique, on peut marquer plus facilement même si parfois, on aimerait se débrouiller un peu mieux défensivement. On a encore beaucoup de jeunes qui apprennent les exigences d’un calendrier de 82 matchs. D’ailleurs, je suis encore en train de m’habituer, je n’ai pas tout assimilé. Chaque année comporte des défis, mais on a clairement une belle profondeur autant en attaque qu’en défense. »

 

Ce contexte plaît encore plus à son entraîneur Doug Weight qui aurait de la misère à se remettre de la perte du cœur de son équipe. Lentement, mais sûrement, Weight croit que son organisation dispose des ressources pour le convaincre de s’associer de nouveau à long terme avec l’équipe qui l’a repêché au premier rang en 2009.

 

« J’ai un bon feeling à ce sujet, on est sur la même longueur d’onde que John. Ce qui peut aider, c’est de gagner maintenant et être une équipe de séries. On n’est pas stupide, on comprend la situation.

 

« Je fais confiance aux propos de John, je crois qu’il veut rester avec nous. Il a gagné le droit de réfléchir à ses options. Il a tellement fait de choses pour les Islanders. On sait que ça provoque une intrigue, mais je suis positif quant à l’évolution de notre équipe et la relève qui se dessine. La chose la plus importante, c’est qu’il veut être un champion et on veut tous que ça arrive avec nous », a détaillé confié Weight.

 

Difficile de connaître son discours – ou celui de son agent – derrière de portes closes, mais Tavares, a tenu des propos allant dans ce sens.

 

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« J’espère demeurer avec les Islanders, il n’y a pas de doute dans mon esprit. Plusieurs choses positives se produisent avec l’équipe, je n’ai pas vraiment pensé à aller jouer ailleurs. La seule fois que le sujet revient sur le plancher, c’est quand vous m’en parlez », a-t-il indiqué.   

 

L’auteur de 54 points en 45 matchs surveillera de près les décisions des Islanders jusqu’à la date limite des transactions alors que l’équipe bataille pour remonter parmi les élus en vue des éliminatoires.

 

« Je sais que les dirigeants veulent améliorer l’équipe avant tout, on veut rivaliser pour la coupe Stanley », a noté Tavares.

 

Le déménagement possible des Islanders au convoité site Belmont Park favorise également l’union contractuelle entre les deux clans.

 

« C’est un facteur qui influencera ma décision, mais je ne m’y attarde pas trop au quotidien parce qu’on se concentre sur la saison. On veut avant tout bâtir sur nos succès. Je vais laisser les choses se placer et je prendrai une décision quand je serai prêt », a admis celui qui a surmonté plusieurs incertitudes en neuf saisons avec les Islanders.

 

Tavares et Barzal, à l’opposé du spectre

 

Coéquipier de Tavares pour ses deux premières saisons dans la LNH, Weight peut aisément comparer l’entrée en scène de celui-ci à celle de Mathew Barzal, le nouveau phénomène des Islanders.

 

Weight ne cache pas que les similitudes sont rares entre les deux personnalités.

 

« Tous les joueurs sont différents. John est si concentré, je l’ai incité à être plus détendu même si ça ne paraît pas toujours. J’ai voulu l’aider à penser à autre chose que le hockey quand il peut se le permettre. C’est un gars qui réfléchit beaucoup, mais les années sont longues et ça peut devenir épuisant », s’est rappelé Weight.

 

« Barzal est probablement à l’autre extrémité du spectre. Il a quand même une très bonne éthique de travail et il veut être excellent. Il a une personnalité différente, mais il est également une éponge dans le sens qu’il veut devenir bon dans tous les aspects », a comparé l’entraîneur des Islanders.

 

C’est connu, Barzal affiche une belle assurance et il ne se gêne pas pour partager son point de vue. Ce ne sont pas tous les jeunes joueurs qui osent en faire autant.

 

« Leur point en commun, c’est leur manière d’apprendre quand ils font une erreur. Ils se reprennent très rapidement. C’est plaisant de voir un joueur progresser quand tu le mets au défi », a ajouté Weight.

 

Élogieux, Tavares a déjà dit qu’il aimerait pouvoir exécuter tout ce que Barzal parvient à accomplir sur la patinoire. Ils ont chacun leur arsenal et leur personnalité, mais ils ne déçoivent pas sur la patinoire.

 

« Il a été très bon pour nous, il a tellement d’atouts et sa confiance ne cesse de grandir. Il comprend bien les choses graduellement. Il est définitivement très déterminé, il adore jouer et il veut réussir. Je sais aussi qu’il est prêt à investir les efforts nécessaires pour obtenir du succès. Il croit en ses moyens et ça lui rapporte. Il a une vision assez exceptionnelle, mais il ne se gêne pas pour des questions non plus », a conclu Tavares.