Après un séjour de quatre ans au Minnesota, Jason Pominville est de retour à Buffalo. Il est de retour chez lui; au sens propre comme au sens figuré.

Il a installé sa famille dans un quartier voisin de celui où il habitait avant d’être échangé au Wild au cours de la saison écourtée de 2012-2013. Et il a retrouvé sa place dans le vestiaire des Sabres avec qui il a fait le saut dans la LNH en 2005.

Bien qu’il baigne à nouveau dans un environnement familier, Pominville retrouve une organisation dont la philosophie a changé. Pour le mieux.

Après avoir laissé filer les Jean-Pierre Dumont, Daniel Brière et autres Chris Drury parce qu’ils refusaient de leur verser les salaires qu’ils allaient toucher une fois au marché des joueurs autonomes, les Sabres dépensent des gros sous pour attirer et garder des joueurs de qualité à Buffalo. La mise sous contrat de Jack Eichel pour huit ans et 80 millions $ est une preuve éloquente de cette nouvelle philosophie.

« L’implication du nouveau propriétaire – Terrence Pegula – est évidente. Regardez ce qu’ils ont fait avec le vestiaire. C’est maintenant un des plus beaux de la Ligue. Il a tout rénové. Il a surtout donné les moyens à l’équipe d’aller chercher des joueurs. C’est vraiment encouragent de revenir jouer ici », a convenu le vétéran de 34 ans après l’entraînement des Sabres mercredi.

Avec Eichel et Kane

Visiblement heureux sur le plan personnel, Pominville l’est tout autant sur le plan hockey. L’ailier droit retrouvera un rôle de premier plan avec les Sabres alors qu’il complètera, ce soir, contre le Canadien, un premier trio en compagnie de Jack Eichel et d’Evander Kane. Il sera aussi du premier avantage numérique.

Tout un changement pour Pominville qui a dû se contenter d’un rôle de soutien l’an dernier au Minnesota où il a marqué 13 buts et récolté 47 points. Une production timide dont le Québécois est pourtant assez fier.

« Quand tu analyses ma saison, ces 47 points sont malgré tout satisfaisant considérant que je jouais sur les troisième et quatrième trios et que j’évoluais très rarement sur les attaques massives. Ma production à cinq contre cinq en fonction du temps d’utilisation que j’ai obtenu était solide », a insisté Pominville.

Les 13 buts marqués par Pominville l’ont tous été à forces égales et sept de ses 27 mentions d’aide sont venues lors de supériorités numériques.

Dans ces circonstances, Pominville a raison de défendre ses statistiques de la saison dernière qui ont partiellement racheté celles beaucoup moins éloquentes de la saison 2015-2016 au cours de laquelle il s’est contenté de 11 buts et 36 points.

À l’aube de son premier match avec son ancien club et surtout ses premières présences à la droite de Jack Eichel, Pominville affiche déjà de l’admiration à l’endroit de son jeune centre.

« Je le découvre un peu plus chaque jour et c’est vraiment incroyable de voir tout le talent qui l’habite. Ce qui m’impressionne le plus c’est son coup de patin. Il a une capacité de changer de vitesse sur la glace. Des fois, il est derrière la rondelle et en deux coups de patin il réussit à exploser et à reprendre le contrôle. Ces changements de vitesse laissent les défenseurs sur les talons et lui permettent de se faire de l’espace sur la patinoire. C’est un excellent passeur, mais il a aussi un très bon tir. D’ailleurs, je crois qu’il devrait parfois l’utiliser davantage », a analysé Pominville en parlant de son jeune leader.

Gorges sur la voie de service

Si Jason Pominville a retrouvé le sourire à Buffalo, le vétéran défenseur Josh Gorges l’a perdu un brin ou deux. L’arrivée du défenseur québécois Marco Scandella – il a été échangé aux Sabres avec Jason Pominville l’été dernier en retour de Tyler Ennis et Marcus Foligno –  et de Nathan Beaulieu l’ont chassé de la brigade défensive régulière.

C’est d’ailleurs du haut de la galerie de presse que le vétéran de 33 ans suivra le premier match de la saison. Car même s’il n’a pas disputé un seul match préparatoire en raison d’une opération à la hanche qu’il a subie l’été dernier, Scandella a été préféré à Gorges. Même l’absence de Zach Bogosian, blessé vendredi dernier, n’a pu lui ouvrir la porte.

Si ce message n’était pas assez clair quant à l’avenir de l’ancien défenseur du Canadien avec les Sabres, celui de son nouvel entraîneur-chef Phil Housley l’a été davantage. « Josh est dans une situation difficile. Il doit travailler très fort et se garder en forme pour être prêt à sauter dans la mêlée si nous devons composer avec des blessures. Une situation que nous espérons bien sûr éviter », a lancé Housley après l’entraînement des Sabres mercredi.

À la dernière saison d’un contrat de six ans (23,4 millions $) qu’il a signé avec le Canadien, Gorges se retrouve dans la même situation qu’il occupait à son arrivée avec le Tricolore. Il doit se battre pour se faire une place au sein de la formation.

« Dans le temps, je savais que ça viendrait. J’étais plus jeune, j’avais du temps pour prouver que je pouvais aider l’équipe. Les années ont passé et bien que je sente que je suis encore capable d’aider cette équipe, il est clair que j’ai moins d’années devant moi. Je suis un gars d’équipe. Je ne suis pas du genre à me plaindre. Je vais donc travailler aussi fort que je le peux tout en attendant mon tour et voir comment les choses vont évoluer », a convenu le défenseur qui portait un A sur son chandail la saison dernière.

Loin de vouloir devenir une distraction pour les Sabres qui devraient s’améliorer au cours des prochaines saisons, Gorges reconnaît qu’il pourrait peut-être réclamer une transaction s’il n’est pas en mesure de jouer avec les Sabres.

Avec un salaire de 3,9 millions $ sous le plafond et le fait qu’il deviendra joueur autonome à la fin de l’année, Gorges, malgré ses 33 ans et le fait qu’il a un brin ralenti, pourrait effectivement aider une équipe en manque d’expérience à la ligne bleue.