MONTRÉAL - À l’aube de sa deuxième saison dans la LNH, Nathan MacKinnon se retrouve dans un contexte différent autant sur la glace qu’à la maison, mais personne ne s’attend à ce qu’il soit frappé par la guigne de la deuxième année.

Après avoir épaté le milieu du hockey la saison dernière, l’attaquant de 19 ans est maintenant ancré au poste de centre alors qu’il a surtout évolué à l’aile durant sa campagne recrue. Avec un talent aussi éclatant et une confiance qui ne dégage pas d’arrogance, le récipiendaire du trophée Calder vise haut, très haut.

« Je veux définitivement passer au prochain niveau. Je suis encore jeune, mais je crois que je possède les outils pour m’établir comme un joueur d’impact dans la LNH. Je ne veux pas attendre à 22-23 ans pour y arriver et ça commence avec les matchs préparatoires », a révélé avec conviction l’ancien des Mooseheads de Halifax.

« PA n'aurait pas joué sur les 2 premiers trios »

Année après année, de talentueux joueurs sont frappés cette « célèbre » guigne de la deuxième saison, mais MacKinnon ne semble pas un candidat propice à ce passage creux.

« Je ne suis pas quelqu’un de superstitieux donc si je connais une mauvaise saison, ce ne sera pas parce qu’il s’agit de ma deuxième année », a-t-il répondu.

Le danger aurait pu s’avérer plus réel dans une formation aussi jeune que celle de l’an dernier, mais il sera maintenant épaulé par un imposant contingent de vétérans avec les ajouts de Jarome Iginla, Daniel Brière et Brad Stuart.

« Ils ont des influences apaisantes, ils sont si détendus et rien ne les affecte. Iggy est merveilleux, j’ai pu lui parler un peu et je comprends pourquoi il a été le capitaine des Flames pendant tant d’années », a fait remarquer MacKinnon à propos du meneur de 37 ans qui a lui-même éprouvé un ralentissement à la suite de sa saison recrue.

« Même s’il a le double de mon âge, on peut connecter en tant que joueurs de hockey. Il a tout vécu dont la finale de la coupe Stanley, des saisons de 50 buts... C’est vraiment génial de pouvoir leur parler comme c’est le cas avec Danny qui s’illustre toujours en séries. Je crois que nous avions besoin d’ajouter ce bagage et leur ajout est majeur », a-t-il poursuivi.

Giguère, le père, Talbot, le parrain

Accueilli à bras ouverts par la famille de Jean-Sébastien Giguère la saison dernière, MacKinnon a déménagé chez son coéquipier Maxime Talbot. Inutile d’être un fin connaisseur du hockey pour comprendre que MacKinnon découvre un tout autre environnement.

« C’est assez différent comme ambiance », a avoué le locataire en riant de bon cœur.

C’est encore plus vrai puisque Talbot est le nouveau papa d’un garçon de six mois. Énergique comme il est, Max ne laisse cependant pas sa place dans la maison et les journalistes se demandaient qui était le plus bruyant entre lui et le poupon. Nathan MacKinnon et Maxime Talbot

« Ça dépend de l’état d’esprit du bébé, je dirais », a rigolé MacKinnon.

Talbot est le premier à rire de la situation de son pensionnaire.

« On est content de l’accueillir. Jean-Sébastien était plus son père alors que je joue davantage le rôle du parrain », s’est-il esclaffé. « C’est un jeune qui pense tellement au hockey et mon fils Jackson pourra apprendre à parler anglais avec lui. »

Talbot a enchaîné en confirmant que son jeune allié était tout aussi naturel avec un bâton de hockey qu’avec un biberon dans les mains. Mais plus sérieusement, l’ancien des Flyers et des Penguins adore le potentiel de MacKinnon au centre.

« C’est sa position naturelle, il a bougé un peu la saison dernière, mais il est tellement fort avec la rondelle qu’il peut contrôler les matchs. C’est vraiment plaisant de voir son évolution, il a explosé à partir de janvier et il a encore cette confiance de pouvoir dominer », a déclaré Talbot qui s’assurera de pouvoir son influence de leader énergique.

« Notre rôle sera l’épauler dans cette mission pour lui permettre de jouer avec confiance. Quand il traversera des périodes plus difficiles, il faudra communiquer avec lui pour s’assurer qu’il est confortable », a rassuré Patrick Roy qui a instauré une ambiance de partenariat avec ses troupiers. 

Un meilleur contexte pour Brière?

Le combatif hockeyeur de 30 ans partagera une partie de ce rôle avec une panoplie de joueurs dont Brière qui devait trouver particulier de revenir au Centre Bell dans un autre uniforme aussi rapidement.

À propos de Brière, Talbot imagine un portrait intéressant au sein de l’Avalanche.

« Je le vois jouer un rôle offensif avec toute son expérience et il se présente toujours pour les plus grands matchs », a évalué Talbot sur celui à qui Roy confiera plusieurs minutes sur le jeu de puissance.

Les échos de l'entraînement

Brière admettait qu’il était encore trop tôt pour présumer du rôle dont il héritera avec sa cinquième formation dans la LNH.

« C’est encore tôt pour discuter de cela, mais j’espère que j’obtiendrai davantage de responsabilités », a-t-il mentionné avec sa nature compétitive.

Heureux d’avoir été associé au Tricolore, Brière s’est empressé de le souligner.

« Je tiens à remercier les partisans et l’organisation. Je me sens privilégié d’avoir pu endosser cet uniforme pendant une saison. C’est un souvenir que je n’oublierai jamais et c’était merveilleux de pouvoir évoluer devant de tels partisans particulièrement avec notre long parcours éliminatoire », a conclu Brière qui sera de la partie à Québec vendredi.