L’échantillon est maintenant suffisant pour l’affirmer : Carey Price est de retour au sommet de ses capacités. Peu importe l’issue de cette saison difficile pour le Canadien, le jeu du gardien est revenu au niveau supérieur auquel on s’attendait dès le départ.

À Long Island, jeudi, Price méritait non seulement la victoire, mais certainement un jeu blanc. Le premier but des Islanders, marqué tard en troisième et en supériorité numérique, aurait tout aussi bien pu être refusé par les officiels tandis que le deuxième est survenu à la suite d’erreurs bêtes en territoire défensif. Le gardien du Canadien a été particulièrement brillant en début de deuxième période alors qu’il a anéanti pratiquement à lui seul le jeu de puissance des Islanders, l’un des meilleurs du circuit. Ce fut certainement l’un des moments importants de la rencontre. Un moment qui s‘ajoute à une suite intéressante depuis le début de l‘année 2012.

Il serait tentant de jeter une partie du blâme sur Price relativement à la position décevante du Canadien au classement. Mais ce serait injuste. S’il avait été mieux appuyé par ses attaquants, si le jeu de puissance lui avait donné un coussin de temps en temps, si on avait pu utiliser Budaj un peu plus souvent pour lui permettre de souffler un peu, son rendement global aurait beaucoup mieux paru et ses chiffres seraient bien supérieurs à ce qu’ils sont présentement. Pendant trop longtemps, cette saison, il a mis tout le poids de l’équipe sur ses épaules. Depuis que Randy Cunneyworth lui a dit de se concentrer strictement sur ce qu’il a à faire, on a immédiatement observé une différence dans son jeu. On le voit beaucoup plus confiant et serein, globalement.

C’est un juste retour des choses pour lui que de voir ses coéquipiers contribuer aussi aux récents succès de l’équipe!

Cole, le tuteur

Puisqu’on parle de coéquipiers qui contribuent à la cause, n’est-il pas agréable de voir Max Pacioretty éclore d’aussi belle façon aux côtés d’Eric Cole?

Notre position avantageuse au Nassau Coliseum (relativement basse comparativement aux autres amphithéâtres) nous a permis d’apprécier davantage l’évolution du jeune homme de 23 ans, jeudi soir. À un certain moment, on a vu de sa part quelques répliques exactes du style de jeu de son coéquipier, qui excelle dans l’art de couper vers le filet.

On savait de Pacioretty qu’il était un bon marqueur naturel mais allait-il pouvoir devenir cet attaquant puissant et intimidant qu’on espérait? Son jeu hésitant après sa suspension de trois matchs et son propre aveu de confusion sur la patinoire ont jeté un certain doute chez les observateurs. Mais depuis plusieurs matchs, on voit une progression sensible dans toutes les facettes de son jeu, progression qui s’explique en partie par l’influence positive de son compagnon de trio d’expérience.

Voilà un autre facteur qui vient endosser la signature de Cole par le Canadien l’été dernier.

Punir, même en fusillade

J’ai entendu plusieurs commentaires et questions à la suite de la ruée de Kristofer Letang sur P.K. Subban à la fin de la prolongation, mardi dernier, au Centre Bell. Plusieurs ont été surpris qu’il n’ait pas été puni, voire même chassé du match. D’autres ont soulevé le fait que c’est trop facile pour un joueur de commettre un geste répréhensible et dangereux alors qu’il n’y a pas vraiment de conséquences fâcheuses pour son équipe, lorsque la période de prolongation est terminée.

Je dois admettre que j’endosse parfaitement ces remarques et je crois que la Ligue nationale devrait trouver éventuellement une façon de punir l’équipe qui est en faute. Pourquoi ne pas tout simplement soustraire un tir de barrage sur trois à la formation fautive, lors de la première vague? Cela ne dicterait pas nécessairement l’issue de la rencontre et aurait comme résultat net de faire réfléchir davantage les joueurs qui se croient immunisés à cette étape d’un match.

Les situations semblables à celle de mardi sont plutôt rares, direz-vous, mais qui sait si un jour, on ne verra pas des débordements bien plus graves…