Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Ken Hitchock aura été fort possiblement congédié pour les mêmes raisons qu’il a été embauché. Au final, il aura été l’agneau sacrifié chez les Blues de St Louis au cours des derniers jours, un deuxième en moins de deux semaines dans la LNH.

La haute direction des Blues aura fort possiblement été influencée par les succès instantanés de Doug Weight à la barre des Islanders de New York, en remplacement de Jack Capuano. Ce regain d’énergie et de positivisme dans la lutte pour une place en séries éliminatoires chez les New Yorkais.

Hitchcock, l’homme de hockey d’expérience, reconnu davantage pour sa grande rigueur, son obsession pour le jeu défensif et le respect des structures, ne faisait visiblement plus l’unanimité. Un changement de vocalise semblait de plus en plus nécessaire dans cet environnement où un malaise était de plus en plus palpable dans les activités quotidiennes suite à l’élimination en finale de conférence la saison dernière face aux Sharks de San Jose.

Plusieurs joueurs semblaient de plus en plus faire la sourde oreille aux différentes directives reliées au plan de match de l’entraîneur Hitchcock. Par leurs efforts sélectifs, les joueurs auront prouvé qu’ils étaient en attente de certaines décisions de la part du directeur général, Doug Armstrong.

Disons que la saison aura commencé sur de drôles de bases chez les Blues. Durant l’entre-saison, on avait mentionné qu’Hitchcock en était à sa dernière saison derrière le banc de l’organisation; une prise de position très difficile à comprendre. De plus, la présence de son digne successeur à ses côtés à titre d’entraîneur associé faisait également en sorte qu’à la moindre zone de turbulences, on voyait un vestiaire fragile.

Même si cela était à prévoir en raison de l’absence de résultats positifs au cours des dernières semaines, il est clair qu’il y avait de moins en moins d’acheteurs du message véhiculé par Hitchcock et que celui-ci vivait sur du temps emprunté selon plusieurs observateurs. Or, il faut reconnaître que malgré son côté peu communicateur, il demeure tout de même un des meilleurs de sa profession.

En contrepartie, cet entraîneur chevronné avait à composer avec une profondeur moindre, suite aux départs des attaquants David Backes et Troy Brower, reconnus autant par leur vécu, que leur leadership. Ajoutons à cela la perte du vétéran gardien de but Brian Elliot (23-8-6), MBA de 2,07 et pourcentage de ,930 lors de la campagne 2015-2016), qui en quelque sorte assurait une certaine compétition à l’interne.

La situation n’aura pas été facile pour Armstrong, qui a dû procéder au congédiement de celui qu’il considérait comme un ami de longue date, mais le sport professionnel est parfois un monde cruel.

Lors de son point de presse très émotif de la semaine dernière, Armstrong aura fait connaître son mécontentement face à la situation et face aux principaux acteurs sur le 85 x 200. Il a tenu a rectifié l’acceptable du non acceptable, et il en a profité pour suggérer à chaque joueur de faire son propre examen de conscience.

Or, comme le dit le vieil adage, il est plus facile de remplacer un seul homme, que d’en remplacer 23.

Connaissant les risques de la profession et étant en connaissance de cause, ce congédiement pourrait représenter le chant du cygne pour cet entraîneur de carrière, à moins que, comme plusieurs de ses confrères (Jacques Martin, entre autres), accepte éventuellement de devenir un mentor aux côtés des entraîneurs de la nouvelle génération.

Pendant ce temps, contrairement à Ken Hitchock, Paul Maurice (Winnipeg) et Willie Desjardins (Vancouver) auront profité d’une confiance de leur DG, et malgré de fortes périodes de turbulences, la patience de leur employeur pourrait leur donner raison. Dans le même ordre d’idées, la patience de Marc Bergevin avec son entraîneur Michel Therrien suite à une saison des plus difficiles en 2015-2016 semble aussi porter fruit.

Comme quoi le remède de cheval n’est pas toujours la meilleure des prescriptions face à l‘adversité. Même si plusieurs avaient souhaité le départ de Michel Therrien durant l’entre saison.

Parlez-en aux dirigeants des Rangers de New York, qui au lieu de réévaluer le travail d’Alain Vigneault à la fin de la présente saison seulement – après une élimination hâtive la saison dernière – ont profité de la dernière semaine pour prolonger le contrat de leur entraîneur pour les deux prochaines saisons.

Plusieurs maux de tête pour Steve Yzerman et le Lightning de Tampa Bay!

26e au classement général au moment d’écrire ces lignes et loin d’être assuré d’une place en séries éliminatoires, le Lightning de Tampa Bay déçoit, et ce, grandement.

Steve YzermanCertes, l’équipe est privée de quelques éléments clés, en raison du facteur blessure, mais il n’en demeure pas moins que plusieurs ne répondent pas aux attentes fixées en lever de rideau.

Finalistes de la conférence de l’Est en 2015-2016 et éliminés par les récipiendaires de la Coupe Stanley, les Penguins de Pittsburgh, les hommes de Jon Cooper inquiètent par cette absence de motivation et d’engagement dans un moment où ils luttent pour leur survie.

Sans âme et sans émotion dans la défaite face aux Sénateurs d’Ottawa il y a quelques jours à peine, il y a de quoi s’inquiéter au deuxième étage de cette franchise.

En contrepartie il serait gratuit en affirmant que l’entraîneur-chef John Cooper et le seul et unique responsable et qu’il faut le remplacer par l’entraîneur-chef de la filiale du Crunch de Syracuse, Benoit Groulx.

Or, malgré l’absence de Steve Stamkos (pas une première) et du joueur de caractère Ryan Callahan, en raison de blessures, le malaise semble plus profond au moment actuel. Le Lightning représente pourtant une formation qui regorge de joueur talentueux aux habilités offensives au-dessus de la moyenne.

À la base confrontée à la possibilité d’un heureux problème à la position de gardien de but, l’équipe se retrouve plutôt avec un gros problème. Le duo Ben Bishop (MBA de 2,79 et pourcentage de ,904 et il deviendra agent libre sans compensation à la fin de la présente saison), et du jeune Andrei Vasilevskiy (MBA de 2,84 et pourcentage de ,909) inquiète grandement. Tout ça, au moment où le directeur général Steve Yzerman devra éventuellement se positionner sur le statut de Bishop avant le 1er mars prochain, soit la date limite des transactions dans la Ligue nationale de hockey.

Au-delà d’une forte possibilité d’exclusion des présentes séries en raison de cette absence d’urgence du peu de flexibilité sur l’enveloppe salariale, les décisions organisationnelles pourraient devenir difficiles dans les prochaines semaines/mois pour le Lightning.

Bishop et Brian Boyle flirteront donc avec l’autonomie complète à la fin de la présente saison sans oublier la présence d’un repêchage d’expansion suite à l’arrivée de Las Vegas au sein du circuit en 2017-2018.

Pendant ce temps, les statuts de Tyler Johnson, Jonathan Drouin et Ondrej Palat, en attaque, interpellent au plus haut point, eux qui deviendront agents libres avec restriction à la fin de la présente saison.

Ces derniers voudront inévitablement obtenir leur part du gâteau lors de la prochaine négociation contractuelle.

Bref, un contexte qui, à l’occasion de façon inconsciente chez les athlètes, les emmène malheureusement à prioriser le « Je » au détriment du « Nous » dans ce genre de situation. Cela pourrait devenir une sérieuse source de distraction dans des moments où il y a absence de résultats et urgence d’en obtenir.