QUÉBEC - La performance financière moins bonne que prévu du Centre Vidéotron augmente la pression pour que Québec obtienne une équipe de la Ligue nationale de hockey (LNH), a déclaré mardi l'opposition à l'hôtel de ville.

Paul Shoiry, chef de l'opposition officielle, a déclaré que le manque à gagner de 729 167 $ que les contribuables devront éponger montre que l'impact financier de l'absence d'équipe a été sous-estimé.

« On a minimisé l'absence d'une équipe de hockey sur les états financiers des opérations de l'amphithéâtre et on a minimisé la contribution des taxes de la Ville de Québec sur le déficit de l'amphithéâtre », a-t-il dit dans une mêlée de presse.

À la veille de l'annonce d'une décision de la LNH sur son processus d'expansion, pour lequel Québecor, gestionnaire de l'amphithéâtre, a déposé sa candidature, M. Shoiry a estimé que les perspectives ne sont pas positives.

« Ne pas avoir d'équipe de hockey fait en sorte que la Ville de Québec va être privée de revenus et même doit débourser pendant quelques années, a-t-il dit. Parce qu'on sait maintenant qu'il n'y aura pas d'équipe, on attend la réponse demain. »

L'opposition a révélé mardi que les quatre premiers mois d'activités au Centre Vidéotron laissent entrevoir des pertes plus importantes que le montant de 600 000 $ prévu par le maire Régis Labeaume dans le scénario où l'amphithéâtre n'a pas d'équipe de la LNH.

En vertu du contrat conclu en 2011 entre Québec et l'organisme sans but lucratif créé par Québecor pour gérer l'amphithéâtre, la Ville doit éponger la moitié des pertes d'exploitation de l'entreprise, jusqu'à concurrence de 2,5 millions $, soit le montant du loyer qu'elle reçoit.

Selon M. Shoiry, les données préliminaires sur le déficit de 729 167 $, qui laissent entrevoir un manque à gagner de 2,2 millions $ pour la première année d'exploitation, augmentent la pression pour que Québec réussisse à convaincre la LNH.

« La pression est énorme sur le maire Labeaume et je pense que la population devra porter son jugement sur les engagements et les promesses du maire sur la rentabilité et les coûts de l'amphithéâtre », a-t-il dit.

Lors d'une séance des élus municipaux pour étudier la situation financière du dernier exercice de la Ville, M. Labeaume a reconnu que Québec a surestimé la vente de billets dans son amphithéâtre.

« On a surestimé, je pense, le nombre de billets, mais on n'a jamais pensé qu'ils seraient capables de payer leur loyer en ce sens parce qu'ils ne feraient pas de profit, c'est tout à fait normal pour nous, a-t-il dit. On peut en faire une nouvelle politique, tant mieux pour tout le monde, mais les gens qui savent compter un peu savent que c'est tout à fait normal. »

Plus tôt en conférence de presse, M. Labeaume a écarté l'hypothèse que l'absence d'une équipe de la LNH plombe les résultats.

« Ben non, ben non, on se calme », a-t-il dit.

En vertu d'une entente de confidentialité conclue en février avec Québecor, M. Labeaume a refusé de détailler davantage les raisons qui obligeront les contribuables à éponger un manque à gagner plus important que prévu.

M. Labeaume a affirmé que les prévisions laissent entrevoir que pour sa première année, le Centre Vidéotron, inauguré en septembre, devrait accueillir 1,1 million de personnes lors d'environ 100 événements.

En vertu du bail avec Québecor, l'entreprise verse 4 $ par billet vendu.

M. Labeaume a attribué mardi l'intérêt pour la situation financière du Centre Vidéotron à un nouvel « épisode de la guerre médiatique ».

« Qu'on décide que ça va mal après quatre mois, je trouve ça complètement interplanétaire », a-t-il dit.