TAMPA - Lors des dernières séries éliminatoires, la rivalité entre le Canadien et les Sénateurs d’Ottawa a vu naissance et a été élevée à un haut niveau dès l’incident entre Eric Gryba et Lars Eller. Un an plus tard, il sera intéressant de constater l’évolution de celle contre le Lightning.  

« On ne change rien »

« Durant la saison, on affronte des équipes avec lesquelles nous entretenons une très grande rivalité. Pour l’instant, je ne peux pas dire que nous avons atteint ce niveau avec le Lightning et le temps déterminera le statut de cette rivalité », a confié Michel Therrien quelques heures avant le deuxième chapitre de la confrontation.  

La robustesse n’a pas accaparé l’histoire de la première rencontre, mais le spectacle s’est avéré fertile en rebondissements. Par contre, Therrien et son homologue (Jon Cooper) espèrent voir leur formation respective corriger les lacunes défensives constatées dans ce match.

« On est prêt pour leurs ajustements et nous faisons beaucoup de vidéo durant les séries », a expliqué Therrien.

Les défenseurs Josh Gorges et Francis Bouillon ont été plus volubiles sur ce point important.  

« On doit resserrer nos couvertures défensives dont en zone neutre. Nous étions parfois placés du mauvais côté de la rondelle pour contrer leurs attaques et on a vu que c’est une équipe très opportuniste alors on ne peut pas se permettre de commettre ces erreurs », a relevé Gorges.  

« On s’est bien ajusté à leur vitesse et il faudra encore le faire. On sait qu’ils auront apporté des ajustements en étudiant la première rencontre et ce sera aussi important pour nous de bien réagir aux changements venant de leur part. Leur quatrième homme aime s’impliquer dans l’attaque ce qui leur procure beaucoup d’occasions », a indiqué Bouillon.

Le travail défensif implique obligatoirement le dossier Steven Stamkos qui a encore trouvé une façon de s’illustrer dans la défaite des siens.  

« C’est un joueur de calibre international qui est difficile à contrer. Même en ayant un plan préparé pour ces joueurs, ils parviennent à créer des chances et à en profiter. C’est ce qui est arrivé avec Stamkos, il a eu deux chances et bang!, deux buts », a convenu Therrien qui espère voir ses joueurs limiter son temps de réaction.

Coupables de quelques erreurs l’autre du duel initial, Brandon Prust pourrait justement contribuer à compliquer la vie de Stamkos et son entraîneur prévoit une performance plus convaincante de sa part.

« Je m’attends à ce qu’il soit meilleur de match en match. Il faut dire que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas joué (le 18 mars) et son dernier retour avait été bref (4 matchs). Il va donc s’améliorer dans certains aspects, mais le plus important demeure qu’il est un « gamer » et on veut que tous nos joueurs adoptent cette attitude », a dit Therrien en se faisant rassurant.

Avant-goût du 2e match

Malgré de petites coquilles, le Canadien a démontré une grande force de caractère dans son triomphe de 5 à 4 en prolongation. De l’extérieur, c’est facile de percevoir que le CH contrôlait bien ses émotions dont en répliquant sans tarder aux buts de l’adversaire.

« Nous avons eu cette qualité pendant la plupart de la saison parce que peu importe ce qui nous est arrivé, nous avons continué à aller vers l’avant », a vanté Gorges.  

« C’est un énorme plus pour notre équipe, nous avons un grand leadership dans ce groupe et ça permet de garder les pieds sur terre; on ne panique pas vraiment », a renchéri Dale Weise.  

Quant à Therrien, il est d’avis que son club a grandi à ce sujet au cours des derniers mois.

« On s’est amélioré durant la saison et j’ai aimé notre façon de finir celle-ci. C’est pourquoi nous avons entamé les séries avec une grande dose de confiance. Cependant, la deuxième partie sera un défi complètement différent », a tenu à préciser l’entraîneur.

Loin du bouton panique

En déficit 0-1, le Lightning de Tampa Bay n’a nullement l’intention de céder à la panique même si tous les joueurs reconnaissent que se présenter à Montréal sans une victoire en poche serait très difficile comme situation.

L’entraîneur Jon Cooper a dû répondre à la fameuse question de savoir s'il s’agit d’un « must win » et il a encore su naviguer habilement sur ce sujet.  

Jon Cooper«  Je ne sais pas si l’on peut dire cela, ce serait le cas si nous étions sur le point de disputer le quatrième match avec un retard de 0-3 dans la série. Mais c’est certainement une victoire dont nous avons vraiment besoin », a confié l’intéressant interlocuteur.

« C’est évidemment un match extrêmement important et il faut surtout mieux jouer parce que la première rencontre était loin d’être notre meilleure. Oui, il y a un peu de pression sur nos épaules, mais ce doit être ainsi en séries », a commenté, de son côté, le défenseur Victor Hedman qui n’a pas joué à la hauteur de sa saison mercredi.

Le Québécois Cédric Paquette avait aussi une vision intéressante sur ceci.

« Bien sûr, c’est toujours important de gagner l’une des deux premières parties quand tu commences une série à domicile, mais on n’appuie pas sur le bouton de panique », a dit Paquette en admettant la nervosité de certains joueurs.

Si cette question était prévisible, Cooper a dû s’aventurer sur un sujet pour le moins farfelu en ce matin de match. En effet, un journaliste l’a questionné sur le fait qu’il mâchait intensément de la gomme pendant les rencontres …

« Je ne me vois pas derrière le banc donc je ne sais pas à quoi ça ressemble, mais je fais cela depuis très longtemps. C’est probablement une habitude ou une superstition selon ce que vous préférez et la gomme devient parfois difficile à mâcher quand on se rend loin en prolongation », a-t-il conclu, sur cette défaite difficile à avaler, en faisant rire l’audience.

Sur un propos plus sérieux, Cooper a révélé qu’Ondrej Palat sera probablement absent pour cette partie. Ainsi, il ne serait pas impossible que le Lightning ait recours à une formation de sept défenseurs ce qui a été le cas à l’occasion cette saison.

Les indices étaient difficiles à déceler étant donné que l’entraînement matinal était optionnel et que seulement 10 joueurs et le gardien Kristers Gudlevskis y ont participé.

Peu importe la formation qui sera déployée par Cooper, ce dernier désire surtout que l’exécution atteigne un niveau plus satisfaisant. Par exemple, il souhaite voir un meilleur travail d’équipe pour aider ses défenseurs à soutenir la pression appliquée par le Canadien.

« C’est difficile de bien réagir dans ce contexte quand les joueurs du Canadien s’amènent à grande vitesse donc nos attaquants aussi doivent mieux travailler dans la zone neutre pour donner un coup de main à nos défenseurs », a soutenu Cooper.

Maintenant que le stress du baptême éliminatoire est passé pour plusieurs jeunes joueurs du Lightning, Cooper a résumé en une seule phrase ce qui a cloché mercredi.

« Nous avons directement joué dans les cordes du Canadien… Nous sommes une équipe qui doit contrôler la rondelle », a-t-il lancé.