Redéfinir la mise en échec
LNH mardi, 22 oct. 2013. 11:53 mercredi, 11 déc. 2024. 06:31Dans mon dernier billet, je vous ai entretenu sur la possibilité d’amender la réglementation des mises en échec par-derrière afin d’encourager les joueurs à changer leurs comportements.
Les suspensions aux Brad Stuart, Alexander Edler, Maxim Lapierre, Patrick Kaleta, Teemu Pulkkinen, Adam Erne, Dale Weise, Cody McLeod, Michael Grabner et probablement Ryan Garbutt après moins d’un mois du début de la saison me laissent croire que les joueurs ne comprennent pas et que nous arrivons au point où il faudrait peut-être revoir les paramètres de la mise en échec.
Jeu de plus en plus rapide
Après le lock-out de 2004, la LNH a décidé entre autres d’appliquer de façon rigoureuse les règles relatives à l’obstruction et l’accrochage en plus d’enlever la ligne rouge centrale dans le but de favoriser l’attaque.
À regarder des parties avant le lock-out, je pense que l’on peut dire que c’est réussi. La ligue vend maintenant un spectacle axé sur la rapidité, les habiletés et la robustesse et c’est franchement plus intéressant à regarder.
La contrepartie de tout ça, c’est que les joueurs sont maintenant plus exposés aux contacts et de façon évidente le respect n’est pas une priorité pour tous.
L’équipement, un problème?
Les joueurs portent maintenant de véritables armures et ne se font plus mal lorsqu’ils donnent une mise en échec. Je suis conscient que la technologie évolue sans cesse et qu’il est impossible de faire un retour en arrière, mais à l’époque où les épaulettes étaient plus petites, les joueurs devaient frapper épaule à épaule pour éviter de se blesser. Les épaulettes aujourd’hui ont une protection qui couvre entièrement l’épaule et c’est pour cela que plusieurs mouvements de mise en échec se font du bas vers le haut, en explosion, sans crainte de se faire mal, causant ainsi des coups à la tête.
Bien que se soit une utopie, si les joueurs avaient à jouer un mois sans casque protecteur et avec de petites épaulettes, je vous garantis que ceux-ci se garderaient une petite gêne avant d’essayer de passer leur adversaire à travers la bande.
Les jeux à risque
Beaucoup d’incidents se produisent lorsque la rondelle est lancée en fond de territoire. Les joueurs en échec avant prennent alors de la vitesse afin d’aller récupérer le disque. Certains joueurs (souvent les mêmes) termineront leur mise en échec avec un peu trop d’intensité et nous voyons malheureusement des joueurs sortir de la patinoire sur une civière. Les joueurs sont punis et suspendus pour ce genre d’infraction, mais ces gestes se reproduisent à un rythme inquiétant.
Limiter le nombre de « dump in » pourrait être une piste de solution. Mais comment faire? Limiter la durée où les cinq joueurs en défensive peuvent se retrouver en même temps en zone neutre afin de décongestionner la ligne bleue. Ça inciterait les joueurs à transporter le disque en territoire au lieu de la lancer. Ce n’est pas facile à appliquer, mais comme le hors-jeu hybride, on pourrait l’essayer dans la Ligue américaine afin de voir si ça fonctionne!
Redéfinir les paramètres de la mise en échec
Je l’ai mentionné plusieurs fois, la mise en échec sert à séparer le joueur de la rondelle et non la tête du corps.
Il est vrai que la grosse mise en échec est parfois spectaculaire, mais elle n’a pour but que de faire mal. Deux spécialistes de la grosse mise en échec sont Niklas Kronwall et P.K. Subban. Et je veux être très clair avant que les partisans du défenseur du CH me fustigent, il n’y a rien d’illégal quand P.K. effectue un 180 degrés pour frapper un adversaire avec le dos de son corps. Ça prend beaucoup de talent et de coordination pour réussir ce genre de mise en échec. Mais souvent, il y a un risque accru de coude à la tête. Un coup épaule à épaule donnerait le même résultat, c’est-à-dire de stopper l’adversaire et de récupérer la rondelle, mais de façon beaucoup moins spectaculaire!
Pourquoi ne pas forcer un joueur à essayer de jouer la rondelle avant de frapper un adversaire? Ça limiterait peut-être les contacts trop violents.
Le jeu physique fait partie du hockey et loin de moi le désir de voir cet aspect du jeu disparaître. J’aime le jeu physique, mais je suis d’avis que tous les intervenants devront s’asseoir ensemble tôt ou tard afin de trouver des pistes de solutions avant que quelqu’un y laisse sa peau!