COLLABORATION SPÉCIALE

 

À seulement quelques semaines du début des présentes séries éliminatoires, on peut dire que la LNH a retrouvé une forme de normalité quasi-totale, à l’exception peut-être d’un début de saison tardif et d’une fin de saison tardive.

 

Malgré quelques luttes intéressantes et intenses dans l’Association de l’Ouest, un fait demeure : plusieurs des formations déjà assurées d’une place en séries devront prendre la difficile décision de trancher entre éviter de surcharger certains actifs dans les dernières semaines du calendrier régulier ou se battre jusqu’à la fin pour l’avantage de la glace.

 

Mais à quoi ça sert, dans cette ère de grande parité dans le meilleur circuit de hockey au monde, de se placer dans cette position vulnérable de surtaxer ses effectifs au moment où les compteurs seront tout simplement remis à zéro au début du mois prochain en direction d’un marathon de plusieurs semaines? Est-ce que l’avantage de la glace en vaut vraiment la peine?

 

À la lecture de certaines formations déjà assurées de participer aux séries éliminatoires 2022, cette logique dans la gestion des effectifs semble avoir été bien comprise dans le moment actuel et fort possiblement en raison de certaines expériences du passé.

 

Pour certaines autres équipes, la question se pose, avec plus ou moins dix parties à compléter d’ici la fin du calendrier régulier. Faut-il continuer de presser sur le citron dans l’espoir de terminer le plus haut possible au classement, sachant que cela pourrait représenter un certain effet boomerang lorsque le jeu deviendra de plus en plus un enjeu?

 

En date de dimanche, les Bruins de Boston et les Capitals de Washington occupaient les deux positions d’équipes repêchées (wild card) dans l’Association de l’Est. Les deux formations semblent bien avoir compris ce principe de gestion du repos dans le contexte actuel, tout comme certaines autres équipes du circuit qui en quelque sorte ont renoncé à l’importance du rang au classement, question d’être le mieux outillées possible le moment venu.

 

Les séries éliminatoires devraient, comme à chaque année, représenter leur lot de surprises et de fortes déceptions, dans un contexte où la parité est encore une fois au rendez-vous.

 

Sénateurs : bien terminer la saison

 

Un peu comme lors de la fin de la précédente saison, l’importance de livrer le bon message au niveau de la performance sportive doit demeurer au centre des priorités des Sénateurs d’Ottawa dans ce dernier droit du calendrier.

 

Même si l’équipe se retrouve présentement dans du hockey sans pression, la grille d’évaluation pourrait être biaisée là où l’enjeu n’est plus au rendez-vous. Or, un fait demeure, l’environnement doit se nourrir de certains indicateurs positifs pour la suite des choses.

 

Oui, on doit procéder à certaines expériences dans l’évaluation des plus jeunes, question de leur permettre de goûter au produit de la LNH et de se familiariser avec l’environnement auquel ils peuvent s’attendre dans un futur pas si lointain.

 

Par contre, il faut aussi tenir compte du comportement dans l’action des vétérans face à cette adversité du moment dans cette autre exclusion des présentes séries, et ce, pour une 5e saison consécutive, là où l’attitude de certains pourrait être passablement révélatrice sur leur futur dans la capitale nationale.

 

Une lecture de l’intérieur serait nécessaire de la part du directeur général Pierre Dorion et de ses principaux lieutenants dans une saison morte qui s’annonce encore une fois fortement occupée pour la haute direction des Sénateurs. Il y aura plusieurs actions à entreprendre question d’atteindre l’objectif d’une qualification en séries éliminatoires au printemps 2023.

 

Canadien : une fin de saison intéressante

 

Les choses vont bien à Montréal, ou bien beaucoup mieux, à la lueur de ce que l’on est en mesure de constater depuis un certain temps et de ce grand désir de compétitionner chez la troupe de Martin St-Louis.

 

Malgré le contexte actuel, autant dans la gestion des effectifs que du grand nombre de blessures qui affligent le Canadien, il n’en demeure pas moins que la formation montréalaise est en train de laisser une très bonne impression aux yeux de plusieurs sur la nouvelle culture organisationnelle qu’on veut se donner pour les années futures.

 

L’une de ces cultures est celle de devenir une formation qui n’abandonne jamais, à l’image de l’ADN de celui qui la dirige. Pour cela, il faudra aussi des orientations bien senties du 2e étage.

 

Les gestionnaires de la Sainte-Flanelle auront droit à une importante banque de données pour les réflexions qui s’imposeront d’elles-mêmes dans les semaines et les mois à venir, question de poser les bons gestes pour atteindre l’objectif sur le moyen et long terme, dans ce processus de relance de la franchise sur des bases solides.

 

Certes, jouer du hockey avec une pression différente en raison de cette exclusion des présentes séries fausse en quelque sorte une partie des données, mais dans un milieu où les professionnels doivent se comporter comme des professionnels, le rendement des dernières semaines du CH démontre des signes encourageants pour la suite des choses.

 

Or, les partisans et la haute direction devront tout de même faire preuve d’une grande patience avant de voir cette équipe retrouver ses lettres de noblesse.