Repêchage 2003 à Nashville : Marc-André Fleury se souvient
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Connor Bedard sera propulsé vers la LNH dans le cadre du repêchage qui s'ouvrira ce soir à Nashville.
Sélectionné, sans surprise aucune, au tout premier rang de la cuvée 2023, il atterrira à Chicago avec le mandat de relancer des Blackhawks qui s'enlisent depuis quelques saisons vers des jours meilleurs.
Il y a 20 ans, lorsque la LNH a tenu son repêchage à Nashville pour souligner le cinquième anniversaire de l'entrée des Predators dans le circuit, c'est Marc-André Fleury qui avait reçu l'honneur qui attend Connor Bedard ce soir : l'honneur d'être le tout premier joueur appelé à monter sur la grande scène.
« Mon Dieu que le temps a passé vite », a lancé Fleury à qui je demandais, plus tôt cette semaine, de réagir au 20e anniversaire de son repêchage d'entrée.
Contrairement à Connor Bedard, Marc-André était loin d'être assuré d'être le premier espoir appelé sur scène.
Eric Staal, repêché au deuxième rang par les Hurricanes de la Caroline, était dans la mire de plusieurs équipes de ce repêchage faste. Un repêchage qui a donné des gars comme Ryan Getzlaf, Corey Perry, Ryan Sutter, Brent Burns et Jeff Carter à la LNH.
Un repêchage qui, comme tous les autres avant et tous les autres depuis, a été marqué de surprises et de déceptions.
Le Canadien avait sélectionné Andreï Kostitsyn au 10e rang. Pis encore, il avait repêché Corey Urquhart au 40e rang. Urquhart n'a jamais atteint la LNH. Repêché cinq rangs plus tard, Patrice Bergeron vient de recevoir son sixième trophée Frank Selke. Sans oublier Shea Weber qui a été sélectionné au 49e rang!
Gilles Meloche, alors recruteur pour les Penguins, poussait depuis des semaines, voire des mois, ses patrons à sélectionner Fleury. Ancien gardien, Meloche savait que Fleury avait un potentiel exceptionnel. Il était convaincu qu'il connaîtrait une brillante carrière. Qu'il servirait de rempart devant la cage des Penguins. Qu'il leur donnerait non seulement la chance de gagner sur une base quotidienne, mais de renouer avec les grands honneurs.
Les Penguins et leur directeur général de l'époque Craig Patrick ont fait confiance à Meloche. Et ils ont eu bien raison. Fleury a disputé 691 de ses 985 matchs avec les Penguins. Il a remporté 315 de ses 544 victoires à Pittsburgh. Il a réalisé 44 de ses 73 jeux blancs devant la cage des Penguins. Il a surtout contribué à trois conquêtes de la coupe Stanley.
« Je me souviens qu'il y avait bien des spéculations sur le fait que les Penguins me choisiraient, mais je n'avais aucune certitude. En arrivant à l'aréna le matin – à cette époque le repêchage se déroulait dans la même journée et le Bridgestone Arena s'appelait le Gaylord Entertainment Center – de la journée du repêchage (21 juin) mon agent Allan Walsh était venu me voir pour me dire qu'il savait qui me repêcherait. Il m'avait offert de me le dire, mais j'avais refusé. Je tenais à profiter de l'expérience. Je tenais à apprendre en même temps que tout le monde, quel club me repêchait. C'est une journée formidable. Une journée qui a marqué ma vie, ma carrière. Je m'en souviens comme si c'était hier. J'ai toujours été fier, heureux et honoré d'être le premier choix de mon année et je suis content d'avoir insisté pour garder l'élément de surprise », raconte Fleury.
Cette journée-là, Fleury avait conquis tous ceux et celles qui ne le connaissaient pas déjà avec sa belle naïveté. Avec ses réponses marquées de petits fous rires. Avec le sourire de petit gamin qui n'a jamais quitté le visage de Fleury au fil des 20 dernières années. Un sourire qui restera accroché au visage du gardien longtemps après qu'il décidera d'accrocher patins, jambières, mitaine et bouclier.
Une décision qui pourrait bien venir au terme de la prochaine saison. Sa 20e dans la LNH. Une saison au cours de laquelle il célébrera son 39e anniversaire de naissance.
Fleury ricane nerveusement lorsqu'il est question de cette « dernière » saison. Il refuse de confirmer que ce sera son chant du cygne. Mais il assure toutefois qu'il accordera une attention particulière à tout ce qui marquera sa prochaine campagne qu'il amorcera avec le Wild du Minnesota.
« Ce ne sera pas une saison comme les autres, car j'ai l'intention de vraiment en profiter pour savourer tout ce que le hockey m'a permis de goûter au fil des ans. J'ai toujours aimé jouer au hockey. En 2003, les Penguins m'ont permis de réaliser mon rêve de "ti-cul" en m'ouvrant les portes de la Ligue nationale. Des entraînements aux matchs en passant par les voyages, j'ai tout aimé. Alors l'an prochain, je vais certainement être plus attentif aux détails. Je vais regarder les gradins de tous les arénas. De l'ambiance qui entoure les matchs. Des cris d'encouragement de la foule. De la vie avec mes coéquipiers », défile Fleury.
Même des chants « Fleury! Fleury! Fleury! » entonnés par les partisans ennemis pour tenter de le déconcentrer?
« Bien sûr. J'ai toujours aimé ça entendre la foule chanter mon nom. Je me considère choyé d'avoir pu faire une si longue carrière en m'amusant à pratiquer le sport que j'ai toujours aimé. Je vais donc profiter de la prochaine saison au maximum », a insisté le gardien natif de Sorel.
En voyage au Mexique avec son épouse et leurs trois enfants, Marc-André ne suivra pas le repêchage ce soir. Sans en faire une promesse, il convient qu'il est possible qu'il plonge dans ses souvenirs pour revivre l'expérience du 21 juin 2003 à Nashville.
« Je peux t'assurer une chose par exemple. Connor Bedard et les jeunes qui seront repêchés en première ronde », se rappelleront de cette soirée toute leur vie.