Une faible récolte au sommet pour les joueurs canadiens au repêchage de la LNH?
Repêchage LNH vendredi, 3 juin 2016. 18:28 vendredi, 13 déc. 2024. 18:54BUFFALO – Pour une rare fois, les premières cases du repêchage de la LNH ne contiendront pas beaucoup de joueurs nés au Canada, mais cette réalité de la cuvée 2016 n’altère pas du tout sa qualité alors que la ronde initiale s’annonce très relevée.
Dan Marr, le directeur de la Centrale de recrutement de la LNH, a confirmé ces énoncés dans le cadre de son point de presse en marge des camps d’évaluation des meilleurs espoirs. Marr ne s’est toutefois pas inquiété de la situation y voyant plutôt une relève plus prometteuse à l’international.
« Ce sera intéressant de constater à quel rang le premier Canadien sortira. Maintenant, les bons joueurs viennent de partout et ça fonctionne par cycle », a convenu Marr entouré de plusieurs journalistes au Harbor Center de Buffalo.
Si tout se déroule comme prévu, le top-3 de l’encan qui cogne aux portes sera composé d’Auston Matthews, Patrik Laine et Jesse Puljujarvi. La suite demeure plus difficile à prédire, mais le privilège du premier Canadien à être sélectionné pourrait revenir à Pierre-Luc Dubois, des Screaming Eagles du Cap-Breton.
« Ce serait agréable parce qu’on parle d’un pays qui a formé tant de bons joueurs, je le verrais comme un honneur », a avoué Dubois qui a pu se reposer un peu, jeudi soir, à travers une semaine fort chargée, en assistant à un match de baseball des Bisons de Buffalo.
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Le lien avec son pays pourrait ne pas s’arrêter là. En effet, Dubois possède de fortes chances d’être choisi par une équipe canadienne alors que les Oilers, les Canucks et les Flames occupent les rangs quatre à six sans oublier le Canadien en neuvième place.
« C’est spécial, j’ai habité en Allemagne quand j’étais jeune et ma mère est Américaine, mais je n’ai pas vécu aux États-Unis. Ce serait plaisant de rester au Canada », a confié Dubois qui affiche un physique digne d’un joueur du circuit Bettman.
Le trio élite de Matthews, Laine et Puljujarvi a évidemment retenu l’attention cette année. Parmi les autres histoires à surveiller, un noyau d’excellents défenseurs représente un casse-tête à départager. Les morceaux les plus prisés seront probablement Jacob Chychrun, Olli Juolevi, Charles McAvoy, Mikhail Sergachev, Jake Bean et Dante Fabbro.
« Personne ne peut prédire leur rang de sélection dans le bon ordre. À la Centrale, on a gardé Chychrun au sommet, il est le candidat idéal à notre avis, mais ce sont tous des athlètes de qualité et ça dépendra des préférences des équipes. Ils vont tous jouer dans la LNH plus tôt que tard et ils devraient tous jouer dans le top-4 de leur future équipe », a maintenu Marr.
Derrière les Matthews, Dubois, Chychrun et compagnie, les formations de la LNH pourront se tourner vers d’autres espoirs prometteurs. Selon les prévisions, le bassin de 2016 sera très relevé durant les 30 à 40 premières sélections.
« La première ronde est très forte, c’est d’ailleurs très difficile de prédire l’ordre pour cette raison. Ce sera intéressant de voir quels joueurs sortiront vers les rangs 31, 32 et 33. À mon avis, il pourrait y avoir beaucoup de tractations après la première journée du repêchage (qui s’arrête après la première ronde) pour mettre la main sur les gars qui seront encore disponibles pour le début de la deuxième ronde », a exposé Marr.
Ce dernier n’a pas caché que la profondeur ne constitue pas la plus grande force de la cuvée à un point que les dirigeants risquent de se tourner vers une avenue qui gagne en popularité.
« Vers la fin du repêchage, on s’attend à voir plus de joueurs de 19 ans repêchés ainsi que des Européens (qui appartiennent aux équipes pendant quatre ans). Cette tendance ne devrait pas ralentir, au contraire », a prédit Marr, bien informé par ses sources.
Une liste imparfaite, mais en évolution
Comme chaque année, Marr et ses complices ont préparé la liste d’évaluation des meilleurs espoirs nord-américains et européens. À la demande des équipes de la LNH, le classement final est dévoilé en avril pour permettre aux clubs de bien orienter leurs dernières démarches de recrutement.
Certes, une telle liste ne sera jamais parfaite, mais les responsables de la Centrale de recrutement s’assurent de peaufiner leur travail en examinant leurs résultats du passé.
« Bien sûr, il faut faire des erreurs pour devenir meilleur. Toutes les équipes regardent les prévisions de leurs anciens repêchages pour voir s’ils avaient bien repéré le talent et on fait la même chose. On s’ajuste aussi selon l’évolution du sport. Par exemple, les habiletés et la vitesse ont plus de valeur aux yeux des équipes tandis que le physique n’a plus le même impact », a décrit Marr.
« Par contre, certains espoirs demeurent très difficiles à cerner parce qu’ils ont une maturité variable. Il y en a qui sont encore jeunes physiquement et mentalement tandis que d’autres semblent avoir 25 ans », a-t-il poursuivi.
En plus des entrevues avec les équipes, les tests physiques occupent une place importante de ces évaluations. Cela dit, Marr a tenu à rappeler que les résultats doivent être perçus de la bonne manière.
« Ces épreuves ne sont pas une compétition, elles visent plus à fournir des informations aux équipes pour qu’elles puissent ensuite travailler avec les gars repêchés. Ça permet de savoir le potentiel physique d’un athlète comme de déterminer les livres de muscles qu’il peut ajouter à sa charpente. Ça ne fait que donner une image physique à un moment précis parce que le développement se poursuit dès le lendemain du test », a noté le recruteur.
Chose certaine, Marr et ses complices ne croient pas qu’une portion incluant des exercices sur la patinoire serait une bonne idée.
« On en a discuté et les équipes ont chacune leur vision, mais on croit qu’il ne faut pas le faire. Ce serait le pire moment pour envoyer les joueurs sur la glace, ça ne leur rendrait pas justice », a expliqué Marr en faisant référence à la saison qui s’est terminée depuis un certain temps.
En terminant, la LNH pourrait décider de poursuivre la tenue de cet événement de plus en plus couru à Buffalo. Les installations, qui sont toutes disponibles sous un même toit, semblent charmer les équipes et les athlètes. Cependant, la proposition financière doit satisfaire tous les partis.