BUFFALO – Marc Bergevin et Trevor Timmins ne cachent pas que Pierre-Luc Dubois représente un espoir extraordinaire et très attrayant. S’ils ne peuvent pas s’approprier ses services en devançant leur ordre de sélection, ils doivent s'assurer de frapper un coup de circuit en parlant au neuvième rang.

Lors de son premier repêchage en tant que directeur général du Canadien, Bergevin s’est retrouvé avec le luxe de choisir troisième. La sélection d’Alex Galchenyuk avait tout pour le réjouir. Par la suite, il a dû patienter au 25e rang en 2013 (Michael McCarron) ainsi qu’aux 26e échelons en 2014 (Nikita Scherbak) et 2015 (Noah Juulsen).

Le Canadien renoue donc avec une position très enviable au repêchage et ça coïncide avec une cuvée particulièrement relevée dans le top-20.

L’opportunité est merveilleuse pour ajouter du talent à l’effectif qui a démontré des lacunes dans ce sens. En fin de compte, pour être plus précis, Timmins ne peut pas rater son coup comme lors de la sélection de Louis Leblanc (18e en 2009) ou celle de David Fischer (20e en 2006).

« Tout dépend des joueurs qui seront encore disponibles. On a établi notre classement et on a besoin de profondeur à toutes les positions. On doit donc attendre et voir ce qui se déroulera », a décrit Timmins en entrevue avec Stéphane Leroux.

Cette vision a évidemment été corroborée par Bergevin.

« On voudra le meilleur joueur disponible à notre tour peu importe sa position », a-t-il affirmé jeudi soir.

La vertigineuse descente du Canadien durant le calendrier 2015-2016 a forcé le département du recrutement à scruter de plus près les meilleurs espoirs.

« Au début de la saison, on ne pensait pas avoir un choix de repêchage dans le top-10. On se préparait pour un choix entre le 20e et le 30e rang », a admis Timmins qui a ajusté le tir avec son personnel.

D’ailleurs, Timmins et ses adjoints étaient on ne peut plus attentifs lors des exercices physiques de Dubois au début juin à Buffalo. Parlant de Dubois, Bergevin a été élogieux envers l’attaquant des Screaming Eagles du Cap-Breton.

« C’est un très bon jeune, très mature pour son âge. Il possède aussi un bon gabarit, c’est un "kid" impressionnant », a décrit le DG.

Certes, la présence d’un espoir québécois de la trempe de Dubois incite le Canadien à rendre plus attrayante l’option de devancer son rang de sélection.

« Oui, c’est certain de voir un petit Québécois comme Dubois qui a tout ce talent, c’est intéressant et excitant, mais il faut se demander quel est le prix à payer », a répondu Bergevin.

« C’est plaisant pour les gens du Québec de voir un joueur comme lui parmi les plus hautes sélections », a ajouté Timmins.

Ce prix, il restera probablement très élevé puisque l’intérêt du Canadien envers Dubois est connu à travers la LNH. Les Oilers, qui sont l’équipe la plus susceptible de transiger avec Montréal, ne feront pas de cadeau au Tricolore.

« Il y a toujours un désir (de monter), mais souvent les équipes ne veulent pas reculer et il y a un prix à payer. Je peux dire que le prix est élevé », a admis Bergevin.

En se fiant à son expérience, Timmins prétend que l’action sera à surveiller, vendredi soir, pour la présentation de la première ronde. Selon lui, certaines équipes finiront par bouger.

« Je m’attends à ce qu’il y ait du mouvement dans ce repêchage, des transactions. Il y a de la parité entre les joueurs de cette cuvée. Ce sera intéressant vendredi soir », a prédit Timmins.

S’il vise juste, ça tombe bien pour l’organisation montréalaise car elle dispose de deux choix en deuxième ronde, ce qui s’avère une monnaie d’échange attirante.

« C’est bien de pouvoir compter sur ça. C’est excitant, ça va peut-être nous aider si nous voulons améliorer notre rang de sélection. Sinon, on pourra repêcher de bons joueurs », a exposé Timmins qui a étudié tous les scénarios plus d’une fois.

Par ailleurs, Bergevin a confirmé que le statu quo allait prévaloir par rapport au règlement sur la contestation allouée aux entraîneurs. Cette décision a été prise durant une réunion qui s’est prolongée sur le sujet. C’est ce qui a expliqué le retard du point de presse du directeur général du Canadien.

« Il n’y aura pas de modification. C’est intéressant de voir les avis de tous les instructeurs parce qu’on regardait des situations sur des buts à accepter ou à refuser et ce n’est pas tout le monde qui était en accord. Ce n’est pas noir ou blanc même avec les images au ralenti », a souligné Bergevin qui poursuivra les discussions avec ses homologues sur des sujets plus chauds.