NASHVILLE – Dans l’ombre de P.K. Subban, Mike Ribeiro amorce vendredi soir sa troisième saison avec les Predators de Nashville. Sa 17e saison dans la LNH.

Qui eut cru que ce petit, un brin frêle et deux brins tumultueux joueur de centre atteindrait un jour le plateau des 17 saisons dans la grande ligue? « Certainement pas les journalistes », m’a répondu Ribeiro croisé dans le vestiaire des Predators après l’entraînement de vendredi matin.

Repêché en deuxième ronde (45e sélection) par le Canadien en 1998, Ribeiro assure avoir toujours cru en ses chances de faire non seulement carrière dans la LNH. Mais de connaître une longue carrière.

« Mon but est de jouer 20 ans. Avec les lock-out et le fait que la Ligue se rajeunit d’année en année, les circonstances compliqueront mes chances de me rendre jusqu’à 20 saisons, mais on ne sait jamais », a lancé le Montréalais qui a redonné un second souffle à sa carrière et à sa vie personnelle lorsqu’il a accepté l’offre de contrat présentée par les Predators en 2014.

Sobre depuis trois ans après avoir demandé l’aide de la LNH pour vaincre les démons qui l’avaient conduit vers une surconsommation de drogue et d’alcool, Mike Ribeiro est en grande forme. Dans sa tête comme dans ses jambes. À 36 ans, il s’amuse toujours. Bien qu’il n’ait jamais été le plus rapide des patineurs, le Montréalais compte encore aujourd’hui sur sa vision exceptionnelle, sur sa capacité à distribuer les passes savantes comme peu de joueurs peuvent le faire dans la LNH pour maintenir sa place avec les Predators.

Troisième trio

C’est au centre d’un troisième trio – il sera flanqué de Viktor Arvidson et Craig Smith – que Ribeiro amorcera sa 17e saison dans la LNH ce soir face aux Blackhawks de Chicago.

« N’accordez pas trop d’importance au fait qu’il soit au sein d’un troisième trio. Car le trio de Mike pourrait bien être le meilleur sur la glace lors du match de ce soir. Nous avons décidé de maintenir le trio de Mike Fisher (avec Colin Wilson et James Neil) en raison des succès qu’ils ont connus en séries l’an dernier. Ryan Johansen et Philip Forsberg – les Predators leur ont confié le jeune Kevin Fiala qui fait le saut dans la LNH après avoir disputé cinq matchs l’an dernier – évoluent ensemble. Ça laisse Mike au sein du troisième trio. Mais il est un élément important de notre unité d’avantage numérique et nous comptons sur lui pour maintenir sa production. Il est en grande forme. Il a connu un très bon camp. Il est toujours un membre important de notre équipe. Regardez nos statistiques : Mike et Filip Forsberg sont nos deux meilleurs marqueurs depuis deux ans », a commenté l’entraîneur-chef Peter Laviolette après l’entraînement des Predators vendredi matin.

Filip Forsberg revendique 59 buts et 127 points en 164 matchs lors des deux dernières années. Ribeiro affiche 112 points en 163 matchs, dont 90 mentions d’aide.

Mike Ribeiro – 224 buts, 544 passes et 768 points en 1028 matchs disputés en carrière – ne s’en fait pas le moindrement avec sa rétrogradation au sein du troisième trio. De fait, il l’accueille avec la bonhomie qui le caractérise depuis son arrivée dans la LNH… ou depuis toujours! « Ça me donne la chance d’éviter les meilleurs joueurs défensifs et les meilleurs défenseurs des autres clubs. Pourquoi je m’en plaindrais? Quand la direction a acquis (Ryan) Johansen l’an dernier, j’ai aussitôt compris que j’écoperais. C’est normal. Tous les clubs de la LNH recherchent des premiers centres comme Ryan qui est gros, rapide et talentueux. »

Mieux encore pour Ribeiro, c’est Mike Fisher qui relève le défi d’affronter les trios les plus menaçants des adversaires des Predators. Il n’est donc pas contraint à jouer du hockey strictement défensif lorsqu’il saute sur la patinoire.

Attaque massive

Malgré son mandat premier de piloter le troisième trio, Mike Ribeiro obtiendra du temps de qualité au sein de l’avantage numérique des Predators. Il aura donc la chance de mousser sa production offensive. Surtout qu’il retrouvera cette année « sa » place en supériorité numérique.

« L’an dernier, on m’a envoyé devant le filet alors que j’ai toujours été employé le long de la bande pour distribuer les rondelles. Disons que j’étais moins efficace devant le but que je peux l’être le long de la bande. Je connais mes forces et les faiblesses. Et en revenant le long de la bande, je pourrai maximiser mes forces. C’est une bonne nouvelle », d’analyser Ribeiro.

« Dis-lui de me faire de belles passes », m’a lancé P.K. Subban alors que je m’entretenais avec Ribeiro.

« Il n’a pas à s’inquiéter : elles seront sur la palette », a répliqué le joueur de centre en levant son pouce en direction de son nouveau coéquipier.

Parlant de Subban qui effectue une entrée remarquée à Nashville, comment Ribeiro et les joueurs des Predators composeront avec sa flamboyance sur la glace et dans le vestiaire. Une flamboyance qui frise parfois l’exubérance, voire l’excentricité?

« On a tous entendu des histoires venant de Montréal. Mais je ne vois vraiment aucun problème. On a une bonne chambre. Les gars sont très unis. Quand quelque chose cloche, on règle ça vite et avec le sourire. Si P.K. dépasse les limites, il devra essuyer pas mal de sarcasme de la part du reste des gars qui passeront leur message avec des blagues et des remarques drôles, mais pleines de messages aussi. Je ne suis vraiment pas inquiet. Pas inquiet du tout », a conclu Ribeiro.

De plus, s’ils ont perdu un grand leader et capitaine avec le départ de Shea Weber qui a été échangé au Canadien en retour de P.K. Subban, les Predators ont nommé le capitaine parfait pour prendre la relève.

Mike Fisher qui, comme Ribeiro, amorce sa 17e saison dans la LNH, est lui aussi un grand leader. Un leader silencieux, mais respecté qui saura rapidement rappeler ses coéquipiers à l’ordre en cas de besoin.

Mike Ribeiro et P.K. Subban ne sont pas les seuls anciens du Canadien dans le vestiaire des Predators. Afin d’offrir plus de profondeur à la ligne bleue de son équipe, le directeur général David Poile a embauché Yannick Weber à titre de joueur autonome l’été dernier.

Weber a défendu les couleurs du Canadien entre 2008 et 2013 avant de joindre les rangs des Canucks à Vancouver où il a disputé 159 parties en trois saisons.

« Il va falloir communiquer sur la patinoire »
« Il faut être solide défensivement »
« J'ai hâte de comparer les rivalités »