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RÉSULTATS

Aucune journée n'est ennuyante avec le phénomène Yaroslav Askarov des Predators

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LAVAL – « Il est unique! Aucune journée n'est tranquille autour de lui », raconte Xavier Bouchard avec amusement.  

Lui, c'est le phénomène Yaroslav Askarov. Celui-là même qui a volé la victoire au Rocket de Laval, vendredi soir, à la Place Bell. 

Ce gardien russe qui s'aventure loin de son but, qui plonge pour harponner un adversaire en tirs de barrage, qui se bat contre un homologue et qui fait fureur sur les réseaux sociaux. 

On aurait aimé piquer un brin de jasette avec cet athlète rafraîchissant, vendredi matin, mais le Russe a décliné les demandes en prétendant ne pas se sentir assez à l'aise pour une entrevue en anglais sans un traducteur. 

« C'est un super bon gars. Vous l'avez sûrement vu sur les réseaux sociaux, c'est excellent pour la game. Je suis certain que la LNH recherche ça depuis longtemps. Il a son brand et il le sait. Il n'est pas fou, il sait comment ça fonctionne et c'est génial pour les fans », a décrit Bouchard qui adore le gardien de 20 ans comme coéquipier. 

À 28 ans, Michael McCarron a côtoyé son lot de gardiens et, à titre d'exemple, Askarov détonne avec la personnalité plus sobre de Carey Price

Ayant débuté la saison avec les Predators avant d'être admis au programme d'aide de la LNH et de l'Association des joueurs, McCarron ne connaît pas le Russe depuis longtemps, mais il a rapidement été charmé. 

« Il joue de manière arrogante sur la glace, mais il n'est pas comme ça dans la vie. Sa personnalité est merveilleuse. C'est un jeune génial, c'est très plaisant de passer du temps avec lui », a exposé McCarron qui ne le trouve pas mauvais en anglais. 

L'entraîneur Karl Taylor a hérité de cette « sympathique bibitte ». 

« Asky a une forte personnalité et on veut encadrer ça sans ça le retenir car ça lui permet d'être un excellent joueur. Il est confiant et je veux des joueurs confiants. Je souhaite miser sur des joueurs qui ne sont pas toujours faciles à diriger parce qu'ils ont confiance en leurs moyens. Ça ne m'effraie pas », a cerné Taylor qui a encadré plusieurs espoirs des Preds dans leur ascension vers la LNH. 

En 2020, considérant l'ampleur de ce joyau, les Predators n'ont pas hésité à le repêcher dès 11e rang, une rareté pour un gardien. Celui qui attrape les rondelles de la main droite a poursuivi son développement en Russie et il épate à sa première saison en Amérique du Nord. 

En dépit de son statut de recrue, il se classe parmi l'élite de la Ligue américaine de hockey avec 24 victoires, une moyenne de 2,60 et une efficacité de ,913. 

« Pour un gardien de première année, c'est plutôt fou de voir ce qu'il réussit. Il excelle! Alors, on le laisse faire ses choses », a réagi McCarron qui aime son originalité. 

« C'est un gardien élite, c'est une évidence. Quand il est arrivé au camp, c'était la première fois qu'on le voyait et on l'a vu tout de suite. On oublie parfois son âge, car ça ne paraît pas qu'il est si jeune. Il y a beaucoup de pression autour de son jeu, mais ça ne l'affecte pas. Rien ne semble le déranger et je l'admire un peu pour ça. Ce serait facile de se laisser affecter avec tout ce que les gens disent sur lui », a ciblé Bouchard avec franchise. 

Dans son rôle d'entraîneur, Taylor est rassuré par la solidité mentale de son protégé qui a eu à s'ajuster. 

« Aucun jeune ne connaît une progression parfaite. Il a appris beaucoup de choses dont l'adaptation au hockey nord-américain. Mais je juge qu'il a emprunté le bon chemin. Ses statistiques sont impressionnantes, sauf qu'il devait apprendre la rigueur des entraînements. Ce sont de gros changements pour lui », a témoigné Taylor. 

Il va de soi que Milwaukee représente un environnement bien différent de la Russie. Askarov a parfois peiné avec quelques responsabilités comme se trouver une automobile ou un endroit où demeurer. 

« Il ne savait pas trop comment se débrouiller avec des trucs du genre. Mais je ne sens pas qu'il s'ennuie de la maison. Je crois qu'il est bien ici », a indiqué McCarron qui est attentif au moral des autres avec ce qu'il a traversé. 

L'obstacle de taille résidait tout de même dans les exigences du calendrier de la LAH. De manière étonnante, Askarov avait été limité à environ une vingtaine de matchs par année depuis trois saisons. Il aura donc doublé ses apparitions devant le filet, cette année, en tant que recrue. 

« C'est un aspect dont on a beaucoup parlé dans notre organisation. On voulait augmenter son volume de travail tout en gérant cet élément. Cela dit, on ne voulait pas trop le protéger non plus. Il doit vivre des défis comme deux matchs en deux soirs, un match après un long voyage. Il a très bien composé avec les nombreux matchs et il a passé bien du temps en gymnase. La progression se remarque », a souligné Taylor. 

Sans oublier qu'Askarov a pu jouer sa première partie dans la LNH, contre le Canadien : un revers de 4-3 le 12 janvier

Mais il faudrait être aveugle ou borné pour ne pas déceler que ce fascinant gardien divertira la LNH bientôt et pendant plusieurs années. 

« Je ne vois pas comment il ne réussira pas une carrière impressionnante. Je ne lui dirai pas directement car je ne veux pas qu'il travaille moins fort, mais c'est tout un gardien », a conclu McCarron.