Victime de fractures complètes du tibia et du péroné de sa jambe droite vendredi, lors du match opposant les Stars de Dallas aux Blackhawks de Chicago, Stéphane Robidas était de retour sur ses deux jambes lundi matin.

Déjà? Oui déjà! Et il a même effectué quelques pas. « J’ai marché pendant trois ou quatre minutes », a reconnu Robidas que j’ai joint à Dallas, lundi après-midi, à son retour de la clinique.

« Je ne marchais pas vite. Et je n’aurais pas continué beaucoup plus longtemps. Mais les spécialistes ont installé mon pied droit sur un genre de coussin d’air qui absorbait près de 80 % de mon poids. Sans ce coussin, je n’y serais jamais arrivé. Mais c’est bon de voir que trois jours après l’accident, je peux déjà entreprendre ma réadaptation », a ajouté le vétéran défenseur québécois.

Fissure maudite

Les images horrifiantes de sa blessure ont vite fait le tour de la LNH en soirée vendredi. Mais contrairement à ce que ces images laissaient croire, ce n’est pas en percutant la bande derrière le filet des Stars que Robidas s’est infligé cette terrible blessure.

Coeur sensible, s'abtenir

« Ma jambe a cassé lorsque mon patin s’est pris dans une fissure alors que j’effectuais un pivot. Je l’ai senti tout de suite partir et j’ai perdu l’équilibre aussitôt. Une fois sur la glace, donc bien avant que j’entre en contact avec la bande, je savais ce qui venait de m’arriver. »

Aussitôt sorti de la patinoire, Robidas a été conduit à la clinique où les médecins ont procédé à la prise de radiographies. « Ce n’était pas nécessaire. Je leur disais que c’était cassé. »

Une fois la confirmation obtenue, Robidas a été hissé à bord d’une ambulance et conduit à l’hôpital pour y subir une intervention chirurgicale d’urgence. Arrivé en milieu de soirée à l’hôpital, Robidas a toutefois dû patienter jusqu’en début de nuit avant d’être conduit en salle d’opération. La raison? Une banane mangée entre les première et deuxième périodes n’ayant pas été entièrement digérée, les médecins ne pouvaient procéder à l’anesthésie générale nécessaire pour mener à bien l’opération.

Une botte en guise de plâtre

À son réveil, samedi matin, Robidas avait la jambe droite maintenue en place par une tige de titanium ancrée à l’aide de vis dans sa cheville.

« Je n’ai pas de plâtre. Comme dans le cas de Steve Stamkos – l’as marqueur du Lightning de Tampa Bay s’est lui aussi fracturé la jambe il y a trois semaines en percutant un poteau – les médecins ont placé mon pied dans une botte qui soutient la cheville et la jambe. »

Après avoir passé la fin de semaine à la maison où il a pu composer avec la douleur à l’aide de puissants analgésiques, Robidas s’est rendu à la clinique lundi matin pour amorcer sa réadaptation physique. Un processus qui devrait se prolonger sur une période de quatre à six mois.

« C’est encourageant de voir que ça commence aussi vite et aussi bien. Je veux revenir le plus vite possible, mais je ne me conte pas d’histoire. Si nous n’accédons pas aux séries, ma saison est terminée. Je vais donc encourager les gars le plus possible et travailler avec acharnement de mon côté de façon à mettre toutes les chances de mon bord », assurait Robidas en après-midi lundi.

Dernière année de contrat

Malgré toute sa force de caractère, son courage et sa bonne volonté, cette blessure et les conséquences qu’elle entraîne tombent à un bien mauvais moment dans la carrière du vétéran défenseur.

Non seulement Robidas célébrera ses 37 ans en mars prochain, mais il écoule la dernière année du contrat de quatre ans (13,2 millions $) qui le lie aux Stars dont il défend les couleurs pour une 11e saison.

« J’avais le moral pas mal à plat en fin de semaine et c’est évident que je pensais à ma situation contractuelle. Ce n’est pas l’idéal. Mais je ne dois pas perdre d’énergie à me faire du mauvais sang avec ça. Je dois mettre tous mes efforts sur ma remise en forme. C’est tout ce qui compte. Mais c’est vraiment plate, car je connaissais une bonne saison. Pour la première fois depuis trois ou quatre ans, je suis arrivé en grande forme au camp. Je ne repartais pas à zéro en raison d’une opération subie au cours de l’été. On va voir ce qui arrivera. Mais je peux t’assurer que je vais travailler très fort pour revenir cette année si possible ou jouer encore l’an prochain », assurait Robidas avec conviction.

En 24 matchs cette saison, Robidas a marqué quatre buts et ajouté une passe tout en maintenant un différentiel de plus-7.

Choix de septième ronde du Canadien en 1995, Robidas s’est fait une place à Montréal en 2000-2001. Après deux saisons avec le Tricolore, Robidas a été réclamé au ballottage par les Thrashers d’Atlanta qui l’ont aussitôt échangé aux Stars de Dallas. Après une saison et demie, Robidas a été échangé aux Blackhawks de Chicago.

Il est retourné à Dallas en 2005 après la saison annulée par le lock-out qui a paralysé la LNH.

Depuis ce retour à Dallas, Robidas s’est taillé une place de choix au sein de la défensive. Il a d’ailleurs été le représentant des Stars au Match des étoiles commémorant les 100 ans du Canadien de Montréal en 2009 au Centre Bell.

Papa encore plus présent

Confiné à la maison bien malgré lui, Stéphane Robidas pourra suivre de plus près les activités de son fils de 10 ans et de sa petite sœur de deux ans sa cadette.

« Je suis pas mal actif dans les travaux scolaires des enfants. Mais disons que je pourrai l’être un peu plus. Je vais aussi pouvoir suivre mon gars qui évolue dans la "super série" aux États-Unis. Avec son équipe, il se rendra à Detroit dans quelques semaines, à Toronto en janvier, Boston en février et Anaheim en mars. Plusieurs anciens de la LNH sont impliqués comme coachs dans cette ligue. Joe Nieuwendyk – l'ancien patron de Robidas à Dallas – est d’ailleurs entraîneur adjoint de l’équipe de mon gars. Je vais suivre les enfants de plus près. Mais je vais m’assurer de d’abord respecter tout ce que je dois faire pour réussir ma réadaptation et retrouver ma forme. »