MONTRÉAL – Quelques heures, voilà tout le temps que Kevin Roy a eu à patienter avant d’être rappelé de nouveau par les Ducks d’Anaheim.

 

À la suite d’un premier séjour réussi de 15 parties dans la LNH, le talentueux attaquant avait été cédé aux Gulls de San Diego dans la Ligue américaine puisque Ryan Getzlaf était prêt à renouer avec l’action face aux Hurricanes de la Caroline, lundi soir.

 

Mais voilà que ce fut au tour de Corey Perry de se blesser dans cette rencontre alors que la malchance continue de s’acharner sur les Ducks cette saison. Au lieu de se replonger dans l’univers de la Ligue américaine, Roy a donc aussitôt été rapatrié.Kevin Roy

 

Ça tombe bien pour le Québécois de 24 ans puisqu’il n’avait pas déçu à sa première véritable audition dans le circuit Bettman. Roy a profité de la situation pour inscrire quatre buts et une mention d’aide avec ses nouveaux coéquipiers.

 

« Oui, je suis satisfait, ça s’est très bien passé. J’ai eu de bons matchs, mais c’est sûr que les Ducks ont beaucoup de bons joueurs donc il faut que tu fasses la job et que tu sois prêt quand tu obtiens une chance », a jugé Roy en entrevue au RDS.ca.

 

Preuve que les Ducks ont vu quelque chose d’intéressant en lui, l’entraîneur Randy Carlyle l’a utilisé pendant plus de 15 minutes dès sa troisième partie et il a franchi ce plateau pour 7 de ses 15 matchs.

 

« C’est gros pour moi, j’ai pu jouer de bonnes minutes. Ça me montre que j’ai de plus en plus gagné leur confiance. Je leur ai tranquillement montré ce que je pouvais faire. J’étais content d’avoir la chance de pouvoir faire une différence et de ne pas juste être un joueur qui remplit un chandail », a-t-il évoqué avec une confiance saine en ses moyens.

 

Depuis qu’il a fait sensation sur YouTube à un jeune âge, les maniaques de hockey se demandaient s’il allait pouvoir, un jour, exposer ses prouesses dans la LNH. Roy n’a pas tardé à démontrer que son talent tient la route à ce niveau avec un but comme celui-ci

 

Mais il a également prouvé qu’il ne sera pas un handicap pour sa troupe dans la zone défensive.

 

« Je pense que j’ai montré que je peux réussir beaucoup de jeux en offensive et qu’ils n’ont pas à être nerveux quand la rondelle est dans notre territoire. Les entraîneurs à San Diego et le personnel de soutien m’ont aidé pour jouer dans les trois zones. C’est bien de réussir des jeux offensifs, mais il ne faut pas qu’on soit un tracas pour les dirigeants quand on est dans une situation défensive », a exprimé celui qui n'a joué qu'une saison complète dans la Ligue américaine.

 

À ce propos, il entend peaufiner toutes les facettes de son jeu tout en mettant un accent particulier sur la gestion de la rondelle. « Il faut en prendre soin, c’est très important à ce niveau. Chaque petite erreur peut devenir coûteuse. »

 

Offensivement, cette tâche n’est pas définitivement pas un problème pour lui. Parmi les joueurs qui ont disputé un minimum de 10 matchs cette saison, il se situe au deuxième rang de la LNH pour le pourcentage de lancers qui deviennent des buts (30,76%).

 

« Tout commence par les joueurs qui t’entourent. Je me souviens d’un but sur une passe parfaite de Cam Fowler en avantage numérique. Je n’avais qu’à lancer dans un filet ouvert. Ça aide de jouer avec des athlètes de ce calibre et j’essaie de choisir le bon moment pour décocher des lancers », a expliqué le sympathique hockeyeur qui n’avait pas porté attention à cette statistique.

 

Roy se réjouissait du fait que ses parents aient pu le voir en action deux fois. En somme, ce segment de 15 matchs a été parsemé de moments précieux.  

 

« La première partie, ce sera toujours vraiment spécial et il y a aussi mon premier but (à son troisième match). Peu importe le nombre de matchs que je vais jouer, je me rappellerai toujours de ça », a déclaré le numéro 63.  

 

Qui plus est, Roy a pu retrouver quelques copains qu’il a connus dans la Ligue américaine ainsi que son bon ami Josh Manson.

 

« J’ai joué avec lui à NorthEastern au niveau universitaire. C’est agréable de pouvoir être dans le même vestiaire que lui. C’est un très bon meneur et une bonne personne. C’est vraiment plus facile quand des joueurs peuvent t’aider », a reconnu le patineur de cinq pieds neuf pouces et 170 livres.

 

Par un bel hasard, il se retrouve entouré de deux compatriotes aguerris en Antoine Vermette et François Beauchemin.  

 

« Ils ont tellement d’expérience. C’est le fun qu’ils puissent me montrer le chemin, ça me facilite la vie », a noté Roy qui a été complice avec Beauchemin d’un but 100% québécois inscrit par Vermette contre les Blues de St. Louis. 

 

Lorsqu’on effectue nos premiers pas dans la LNH, mieux vaut respecter la feuille de route d’athlètes comme ceux-ci qui sont des modèles de persévérance et de gentillesse.

 

« C’est admirable ce qu’ils ont été capables de faire. Ils ont démontré une belle longévité. Ce n’est pas facile et ce l’est encore moins de nos jours parce que la ligue se rajeunit constamment. Ils ont accompli beaucoup de choses dans leur carrière et ils continuent d’en ajouter », a évoqué Roy en faisant notamment référence au 1000e match de Vermette.

 

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