Roy, habile au poker?
LNH dimanche, 2 juin 2013. 07:00 samedi, 14 déc. 2024. 06:09TORONTO - Si cette période de l’année stresse les joueurs, les directeurs généraux en raffolent. Ils la décrivent comme une amusante partie de poker à laquelle Patrick Roy n’a pas tardé à se joindre.
Dale Tallon, le directeur général des Panthers de la Floride, a été le premier à vanter les qualités de poker de l’ancien gardien vedette de la LNH.
Roy s’est joint à la table dès son embauche au Colorado quand il s’est empressé de mentionner, à peine subtilement, qu’il devait étudier toutes les options avec le premier choix au repêchage, dont celle de reculer de quelques rangs.
Ce premier geste de Roy n’a pas du tout ébranlé Tallon, qui dispose du second choix.
« Chose certaine, Patrick n’a pas eu besoin de beaucoup de temps pour apprendre à jouer ses cartes! », a lancé Tallon avec le sourire en coin.
Tallon comprend très bien la situation de l’Avalanche car il doit lui aussi rebâtir ses avoirs.
« On doit faire le mieux pour notre organisation et si ça signifie qu’on doit reculer ou avancer, il faut le faire. Sinon, tu ne fais pas ton travail. D’ailleurs, c’est une partie excitante de notre boulot de savoir ce que les autres équipes sont prêtes à payer; j’apprécie ce petit jeu », a enchaîné le sympathique dirigeant qui conserve un français très respectable.
Mais les Panthers refusent de se montrer audacieux pour le repêchage de 2013, ils ont tracé une « ligne dans le sable » pour déterminer le plus bas rang auquel ils accepteraient de descendre.
Pour le moment, les indices laissent croire que les Panthers démontreront leur confiance envers Nathan MacKinnon, mais il n’était pas question de trop dévoiler son jeu.
« Le top-5 correspond très bien à nos besoins. Ils vont avoir beaucoup de chances de pouvoir jouer avec nous et je suis excité de compter sur une jeune équipe talentueuse. »
En 2011, les Panthers disposaient du troisième choix et ils ont réussi un bon coup en optant pour le Québécois Jonathan Huberbeau. Cependant, ils n’ont pas hésité à le renvoyer au niveau junior pour une saison supplémentaire. Tallon a précisé que cette approche demeure du cas par cas.
« MacKinnon est quand même assez costaud. Quand nous avons retourné Huderdeau dans la LHJMQ, c’était notamment à cause de son poids qui était autour de 170 livres. Sauf que ça dépend aussi de sa situation au niveau junior, il doit se retrouver avec une bonne équipe bien dirigée pour éviter un recul dans son développement », a-t-il soupesé.
Le bon tempérament pour 28 entrevues!
Le mandat peut sembler éreintant pour de jeunes adultes qui doivent participer à près de 30 entrevues – selon la demande – avec des équipes de la LNH.
Les athlètes de nature timide considèrent souvent cette épreuve plus pénible que dépenser son énergie jusqu’au dernier souffle dans les tests physiques.
Par contre, Adam Erne, l’attaquant des Remparts de Québec, n’était pas du tout affecté par ce marathon d’entrevues. En fait, Erne a semblé prendre du plaisir à travers cette expérience grâce à son caractère rempli d’humour.
« On entend souvent les mêmes questions donc j’ai essayé de montrer ma personnalité en étant un peu amusant parfois. Ça rend les choses intéressantes et ça leur permet de me connaître; je suis reconnu pour détendre l’atmosphère », a noté Erne, qui ne s’est pas fait prier pour raconter l’un de ses coups pendables de la saison.
« J’avais préparé une serviette pleine de poudre à bébé pour Kurt Etchegary quand il est sorti de la douche et il s’est aspergé tout le visage sans s’en douter », s’est rappelé Erne avec plaisir.
La tournée des entrevues ne s’avère pas aussi plaisante pour tous les homogues d’Erne comme Anthony Mantha (Foreurs de Val-d’Or) qui n’est pas aussi à l’aise en anglais.
« C’était difficile avec des entrevues aux 20 minutes. Disons qu’on s’est promené beaucoup dans l’hôtel et qu’on a pratiqué en masse notre anglais. Mais c’était vraiment une belle semaine quand même », a exprimé le marqueur de 50 buts.
Une ombre peu dérangeante
Le repêchage 2013 se situe dans un contexte particulier alors que le top-3 (composé de Seth Jones, Nathan MacKinnon et Jonathan Drouin) s’avère exceptionnel. Tout de même, les observateurs s’entendent pour dire que la profondeur rayonne.
Les habiletés du trio ont toutefois jeté un peu d’ombre sur les autres espoirs qui auraient pu briller davantage lors d’une année moins relevée au sommet.
Malgré tout, il serait difficile de trouver un joueur pour se plaindre de la situation. En fait, certains athlètes espèrent même prouver qu’ils peuvent connaître une carrière plus glorieuse que la leur.
« La cuvée est vraiment forte cette année, les trois joueurs du top-3 auraient pu être choisis au premier rang dans des années différentes. J’aborde les choses en me disant que ce serait juste un plus pour moi si je pouvais les surpasser dans quelques saisons grâce à mon talent et mes efforts », a déclaré Mantha.
« Ça ne me dérange pas. La saison est finie et ce sera une journée spéciale quand même. Ce sont tous mes amis », a tranché Erne.
« Ils sont tellement bons! On est content pour eux parce qu’ils travaillent fort pour connaître du succès », a conclu Marc-Olivier Roy de l’Armada de Blainville-Boisbriand.