Savoir saisir sa chance
Coupe Stanley lundi, 17 juin 2013. 16:44 mercredi, 11 déc. 2024. 06:28BOSTON - Il y a deux ans, Tuukka Rask passait inaperçu dans le camp des Bruins de Boston lors des séries de la Coupe Stanley.
Le longiline Finlandais n'attirait guère l'attention pendant que les journalistes entouraient ses coéquipiers dans un restaurant d'un hôtel sur le bord de mer de Vancouver pendant une séance de disponibilité avec les médias.
Tim Thomas était l'homme de l'heure devant le filet, avec son large sourire et sa barbe touffue. Rask était limité à un rôle de spectateur, témoin du palmarès de 16-9 de son coéquipier, qui a mené tous les gardiens en éliminatoires avec un taux d'efficacité de .940 et une moyenne de 1,98. Thomas a alors remporté le trophée Conn Smythe à titre de joueur par excellence des séries après avoir aidé les Bruins à vaincre les Canucks en sept matchs en finale.
Deux ans plus tard, les Bruins sont de retour en finale. Les statistiques devant le filet demeurent les mêmes. Mais le nom a changé.
Thomas est parti, amenant avec lui ses déclarations politiques controversées sur Facebook. Rask trône au premier rang en séries éliminatoires dans la colonne du taux d'efficacité (.944) et sa moyenne de buts alloués de 1,73 est surpassée seulement par celle de Corey Crawford des Blackhawks (1,72).
Les deux équipes sont fières de leur gardien. Mais contre Rask, les Hawks ont eu besoin plus que de tirs ordinaires. Il a fallu le bombarder de tirs pour déjouer le gardien des Bruins.
Les joueurs des Bruins n'ont pas hésité à dire que Rask était celui qui les avait gardés dans le deuxième match lorsque les Blackhawks ont dominé la première période.
Si Thomas avait un style acrobatique pour effectuer ses arrêts, Rask est grand et couvre les angles, utilisant son bâton et ses jambières dans la partie inférieure et son torse pour le reste du filet.
Ils sont donc très différents mais les résultats sont les mêmes.
«À la fin de la journée, c'est d'arrêter la rondelle, a mentionné le défenseur Dennis Seidenberg des Bruins. Nous ne nous soucions donc pas vraiment de la manière.»
Sélectionné en première ronde - 21e au total - par Toronto au repêchage de 2005, les Bruins ont acquis Rask des Leafs en juin 2006 en retour du gardien Andrew Raycroft.
L'entraîneur des Bruins, Claude Julien, estime que Rask a bénéficié du temps qu'il a passé comme substitut à Thomas.
«Nous avions un bon gardien en Tim Thomas, cela a peut-être empêché les gens de voir son potentiel, mais cela n'a pas changé notre opinion de lui, a précisé Julien, lundi, quelques heures avant le 3e match de la finale de la Coupe Stanley. Nous savions qu'il allait être un bon gardien.
«Avec le recul, ç'a peut-être été la meilleure chose pour lui. Cela lui a permis de prendre de la maturité au lieu d'être lancé dans la gueule du loup. Il a beaucoup mûri. Je ne parle pas de la personnalité mais de la force de caractère nécessaire.
«C'était sa première année comme no 1 à disputer autant de matchs consécutifs. Et je pense qu'il a bien géré la situation. Malgré le calendrier de 48 matchs, c'était un calendrier condensé et il lui a fallu être fort mentalement pour passer au travers et d'en arriver à devenir aussi bon que Tim.»
Le temps d'utilisation de Rask a été plutôt stable ces dernières saisons. Il a disputé 45 match à Boston en 2009-10, puis 29 et 23 avant d'en jouer 36 lors de cette saison écourtée par le lock-out.
Thomas, pour sa part, a joué 43 matches en 2009-10, 57 en 2010-11 et 59 en 2011-12. Aujourd'hui appartenant aux Islanders de New York, il a pris une année sabbatique.
Les amateurs de Boston ont rapidement adopté Rask, scandant «Toooooka» après un bel arrêt. Et il leur en offert plusieurs - la fiche de Rask est de 13-5 en éliminatoires cette année.
Sur la patinoire, Seidenberg précise que Rask dirige bien ses défenseurs en leur parlant. Mais il est moins volubile qu'il l'a déjà été.
«Il sourit toujours, a noté l'attaquant Brad Marchand en parlant de son gardien. C'est un gars super. Il y a beaucoup de plaisir de l'avoir autour de nous dans le vestiaire.»