CHICAGO – Une clause pour se retirer de la dernière année d’un contrat comme dans la NBA, un pouvoir de négociations plus précoce dans la carrière, l’élimination des contestations pour les hors-jeux, une aide plus étoffée pour les décisions critiques des arbitres, l’abolition des tirs de barrage et bien plus encore.

 

Voici un aperçu des changements que certains joueurs de la LNH aimeraient obtenir pour leur sport, celui qu’ils chérissent depuis leur enfance. Mais, pour être honnête, il s’agit des souhaits qu’ils ont accepté de raconter publiquement aux médias si bien qu’on peut présumer que les requêtes sont plus insistantes derrière les portes closes.

 

Dans n’importe quel milieu de travail, lorsque plusieurs employés se rencontrent, c’est souvent le moment d’échanger sur les irritants de l’environnement actuel. Si l’opération n’est pas effectuée négativement, elle peut mener à des modifications salutaires.

 

On a profité de la tournée médiatique des joueurs de la LNH, à Chicago au début septembre, pour sonder quelques athlètes individuellement sur les causes à privilégier.

 

Mathew Barzal, un surdoué à la parole aussi affûtée que ses patins, s’est lancé dans le débat avec plaisir.

 

« Je suis de près ce qui se passe dans les autres sports professionnels et je trouve que la NBA accorde les contrats les plus accommodants surtout avec la clause opt out (qui permet à certains joueurs de se retirer de la dernière année de leur pacte). C’est pas mal cool à mes yeux comme concept. Par exemple, on pourrait imaginer un exemple (dans la LNH) que tu puisses te retirer de ton contrat après six ans sur une entente de huit ans. Je ne dis pas que ça doit arriver, mais c’est intéressant de voir ça dans la NBA », a exposé Barzal qui ralliera sûrement quelques joueurs avec cette idée.

 

Les préoccupations contractuelles ne sont pas étonnantes dans son cas. Il écoulera, cette saison, la dernière année de son premier contrat professionnel et il voit bien le contexte particulier avec lequel plusieurs joueurs autonomes avec restriction ont dû composer cet été.

 

Ce qu’on comprend avec lui, c’est que les Islanders de New York ne doivent pas s’attendre à le voir s’engager à long terme si le montant ne lui convient pas.

 

« Je ne suis pas pressé de signer, je suis pas mal confiant en mon jeu. Je ne crois pas que j’ai atteint le sommet de mon potentiel et je veux connaître une bonne saison. Notre directeur général (Lou Lamoriello) veut bâtir une culture gagnante. Si je reçois une bonne offre, on va régler ça », a indiqué Barzal.

 

Torey Krug, le défenseur des Bruins de Boston, n’avait pas un levier aussi intéressant que Barzal à la conclusion de son premier contrat professionnel. Par conséquent, il a dû se contenter de parapher deux contrats successifs d’un an. Maintenant rendu à l’aube de la dernière saison d’un contrat plus lucratif, il se sent encore les mains liées avec la direction des Bruins qui doit gérer son plafond salarial avec une grande minutie.

 

« Je me suis retrouvé avec un contrat modeste parce que je n’avais pas les droits pour exiger davantage. Je faisais aussi partie d’une équipe avec une structure bien établie pour les salaires. [...] C’est la chose frustrante, je suis déjà passé par là. Tu n’as rien à dire la première fois, tu fais de ton mieux et tu dois passer au prochain contrat, c’est bâti comme ça », a confié Krug qui déplorait ne pas avoir amorcé des pourparlers avec l’état-major.  

 

« J’aurais aimé en discuter plus tôt. Je suis fier de ce que j’ai accompli dans les dernières années. Juste pour être clair, je ne dis pas qu’on me manque de respect présentement. J’aurais aimé un dialogue, mais ce n’est pas le cas », avait ajouté Krug, qui comprenait que les dossiers de Charlie McAvoy et Brandon Carlo allaient influencer le résultat.

 

Que privilégier pour les contestations vidéos? 

 

Ce n’est rien de nouveau, mais l’arbitre soulève encore bien des débats. La frustration s’empare du visage de Vladimir Tarasenko quand il parle des contestations après un but en raison d’un possible hors-jeu.

 

« Ça brise le momentum! Même si le but est accordé, l’attente est si longue que ça vient souvent enlever l’élan provoqué par ce but. Les matchs que l’on dispute sont émotifs et c’est frustrant de vivre avec les hauts et les bas qui viennent avec de telles situations », a-t-il raconté avec conviction.

 

De l’autre côté de la médaille, on retrouve les équipes qui ont été victimes d’une injustice. On songe immédiatement aux Golden Knights de Vegas qui ont vu leur parcours éliminatoire s’effondrer après une punition de cinq minutes douteuse.

 

« Je pense que les arbitres sont des humains, ils ont besoin de support pour des décisions qui peuvent changer le cours d’un match », a identifié Jonathan Marchessault comme l’aspect à modifier.  

 

Le Québécois a aussi abordé l’obstruction sur les gardiens, un dossier « vraiment difficile à cerner ». Barzal a également noté ce paramètre inconstant.

 

« L’obstruction sur les gardiens, c’est plus difficile à suivre. Je me souviens du but d’Anders Lee qui a été refusé contre les Hurricanes. Le gardien était sorti de son demi-cercle alors je ne sais pas ce qu’Anders doit faire. Ça se produit quelques fois et on aimerait mieux comprendre cet enjeu », a admis Barzal.  

 

Pour John Klinberg, le défenseur suédois des Stars de Dallas, le retrait des tirs de barrage serait une bénédiction. Dans son pays, il a connu le système accordant trois points pour une victoire, mais il ne juge pas que ce serait bénéfique pour la parité dans la LNH.

 

Un exemple individuel de Nikolaj Ehlers pour conclure

 

On complète le tout avec une modification personnelle. Surtout lorsqu’ils viennent de compléter une saison décevante, les athlètes changent certaines de leurs habitudes. Nikolaj Ehlers, des Jets de Winnipeg, l’a confirmé avec cet énoncé.  

 

« J’ai littéralement refait le tour de tous mes matchs cet été sur mon iPad. J’ai repéré de petits détails comme la manière de placer mon bâton en échec-avant, être plus patient avec la rondelle, lancer un peu plus, le positionnement défensif, privilégier les arrêts au lieu des virages et d’autres petits trucs. C’est l’été donc que veux-tu faire d’autre? J’ai joué au golf, au tennis, je me suis entraîné et j’ai passé du temps avec ma famille et mes amis, mais tu ne peux pas faire ça 24 heures par jour. Je me suis entraîné. En allant au lit, je regardais un ou deux matchs par soir et je travaillais là-dessus ensuite », a conclu Ehlers, qui a raté 20 matchs en 2018-2019 tout en devant se contenter d’une récolte de 37 points.