Défaits à leurs trois dernières sorties, pour une des rares fois cette saison, les Sénateurs d’Ottawa démontrent des premiers signes d’inquiétude tant au niveau de l’absence de résultats que dans la façon de jouer.

Interpellée de plus en plus dans son angle mort par certaines autres formations de la division Atlantique, la troupe de Guy Boucher se doit de réagir et comprendre qu’on est encore loin de la coupe aux lèvres et de l’objectif visé en début de saison, soit une participation à la danse du printemps. C’est loin d’être acquis, dans un milieu aussi compétitif que celui de la LNH.

Moins soucieux des petits détails qui peuvent faire une grande différence entre la victoire et la défaite – ces mêmes détails qui leur avaient pourtant permis de connaître un certain succès depuis le début du calendrier régulier –, les Sénateurs présentent des signes de vulnérabilité.

Trois défaites par l’écart d’un seul but, toutes subies dans des contextes similaires. Lors de ce passage à vide, les Sénateurs ont été incapables de protéger leurs avances au pointage, contrairement aux bonnes habitudes du début de saison.

Leur avantage numérique a été anémique, surtout dans des moments critiques. Puis, devant le filet, Mike Condon a été sur sollicité en raison de l’absence du vétéran Craig Anderson. Condon a effectué un 11e départ consécutif dimanche dernier face aux puissants Capitals de Washington.

Il ne s’agit par contre pas d’un scénario inhabituel pour Condon, qui semble revivre son passage de la saison dernière avec la Sainte-Flanelle, alors qu’à la suite de l’absence du vétéran Carey Price, il avait vu beaucoup d’action. Or, il y a une grande différence en être bon et être très bon.

Profitant de cette nouvelle politique établie par la Ligue nationale de hockey cette saison, les joueurs de Guy Boucher, malgré cette période un peu plus difficile, sont actuellement au beau milieu d’une période de congé de cinq jours. Durant ce temps, l’équipe doit se tenir obligatoirement loin de l’amphithéâtre et du site d’entraînement.

Il s’agit d’une première pour toutes les formations du circuit, qui vivront tour à tour ce même genre d’expérience au cours des prochains mois, question de donner un peu de répit à tout le monde dans un calendrier aussi condensé que celui de la LNH.

Bon timing ou mauvais timing, le temps dictera la suite des choses pour Ottawa. Chose certaine, les circonstances auraient pu être meilleures pour les Sénateurs, qui par leur structure de jeu et leur rigueur dans l’application de celle-ci, avaient réussi à se donner une identité propre à eux. Cela leur avait également permis de retrouver un niveau de compétitivité plus que respectable depuis octobre dernier.

Sans être nécessairement dans une grande phase de remise en question, un regard critique s’impose, question de retrouver leurs repères, avant que la situation s’envenime davantage.

Anthony Mantha plus responsable et plus mature physiquement!

De passage au Centre Canadian Tire la semaine dernière, on peut dire qu’Anthony Mantha a été dominant lors de la Classique du centenaire de dimanche dernier face aux Maple Leafs de Toronto.

Auteur de 50 buts et plus à ses deux dernières saisons avec les Foreurs de Val-d’Or de la Ligue hockey junior majeur du Québec, lentement mais sûrement, l’attaquant format géant, natif de Longueuil, semble enfin trouver sa permanence au sein de la formation des Red Wings de Detroit.

Anthony ManthaDavantage reconnu pour ses qualités de marqueur, le passage de Mantha avec la formation de Grand Rapids (AHL) au cours des deux dernières saisons semble avoir fait de lui un joueur plus responsable, plus engagé et surtout plus mature vis à vis les standards du circuit Bettman.

Impressionnant depuis quelques semaines dans son implication dans les deux sens de la patinoire et dans son désir de se surpasser, celui-ci est en train de se donner les vrais moyens pour réussir, comme doit le faire un choix de 1re ronde.

Mantha a certainement fait face à beaucoup d’adversité depuis son arrivée chez les professionnels. Or, cette année, beaucoup plus fort physiquement, ce dernier semble être en voie de réaliser que le talent peut ouvrir les portes du succès, mais que la persévérance et la détermination peuvent mener un joueur à destination.

Il s’agit là d’un passage extrêmement difficile, où l’orgueil en prend un coup, mais il s’agit aussi d’un cheminement ô combien important dans la quête de la force de caractère et au niveau du cheminement personnel.

Chose certaine, pour ce Québécois d’origine, les outils pour la réussite semblent être bien présents dans son coffre. Il ne lui reste maintenant qu’à s’en servir sur une base régulière, pour devenir éventuellement un joueur de premier niveau dans la Ligue nationale. Il pourra ainsi tenter de répondre aux attentes fixées envers lui par les Wings lorsque ceux-ci l’ont repêché en 2013.

Le hockey québécois bien représenté!

Intéressant de constater que lors de la Classique du Centenaire de la LNH, plusieurs anciens de la LHJMQ étaient présents. Plus loin encore, alors que plusieurs ont évolué sous le registre de Hockey Québec, qui a été critiqué à plusieurs occasions en raison de la faible représentation des joueurs québécois au niveau du meilleur circuit de hockey au monde.

La présence d’Anthony Mantha et de Xavier Ouellet chez les Red Wings et de Frédéric Gauthier et d’Antoine Bibeau chez les Maple Leafs de Toronto avait certainement quelque chose de rafraîchissant. On espère maintenant que cela aura un effet d’entraînement sur les plus jeunes hockeyeurs de la province.

Pendant ce temps, on retrouve également plusieurs représentants de la LHJMQ au sein de l’équipe canadienne au championnat mondial de hockey junior. Donc, peut-on penser que de jours meilleurs semblent se pointer à l’horizon quant à la présence de Québécois au sein du circuit Bettman?

Il est peut-être un peu trop tôt pour répondre à la question. Or, reconnaissons que cela représente un pas dans la bonne direction pour une province fortement remise en question sur la place publique quant au développement des jeunes hockeyeurs au cours des dernières années.

Plusieurs ont sévèrement critiqué l’« incapacité » du Québec à produire des hockeyeurs de haut niveau pouvant évoluer dans la Ligue nationale de hockey dans les dernières années, mais il se pourrait que la situation soit en train de changer.

Espérons-le!