Sans grande surprise, Bryan Murray, trois semaines avant la date butoir du 29 février prochain, avec 9 parties à disputer d’ici là, vient de poser un geste audacieux, voire une transaction majeure en obtenant les services de Dion Phaneuf. D'avoir complété cet échange avec un des ennemis jurés a véritablement de quoi surprendre la planète hockey.

La surprise, une transaction Ottawa-Toronto

Cette transaction nous rappelle que le directeur général des Sénateurs ne craint pas de bouger à l’intérieur même de sa division, même si cela n’a pas toujours joué en sa faveur. On a qu’à se rappeler de la transaction impliquant Ben Bishop (Tampa Bay) en retour des services de Cory Conacher.

Pour certains, le DG aura réussi un tour de force en se libérant des contrats de Jared Cowen (3,7 et 4,5 M), Colin Greening (2,75 et 3,2) et de Milan Michalek (4 et 4) pour les deux prochaines saisons.

Cette situation est d’autant plus vraie lorsqu’on considère que les deux premiers ne faisaient plus partie des plans de l’organisation actuelle des Sénateurs. Voilà une exigence de soustraction dictée par le propriétaire Eugene Melnyk.

Dion PhaneufEn contrepartie, côté coup de cœur, le départ de Michalek en attriste plusieurs. Un professionnel dans l’âme, celui-ci, au fil du temps, a été un modèle à suivre dans l’environnement des Sénateurs, mais au final cela aura été beaucoup d’argent pour un ailier gauche de 3e trio.

Les Sens représentent une organisation aux capacités et aux ressources limitées, lire « team budget » comme l’avait déclaré Erik Karlsson. Il s’agit également d’une formation provenant d’un petit marché, ce qui laisse peu de flexibilité à la haute direction pour trouver preneur au niveau de certains contrats.

Nul doute que l’acquisition du vétéran défenseur des Leafs de Toronto est accueillie avec une certaine réserve dans la capitale nationale. Certains sont acheteurs en raison de son vécu et de l’aspect physique qu’il peut apporter.

En plus, l’arrivée de Phaneuf viendra consolider le top 4 de la formation ottavienne. Ce dernier devrait techniquement retrouver une chaise qui lui convient davantage que celle qu’il avait avec les Leafs, là où il se retrouvait dans un rôle de premier niveau, en plus du rôle de capitaine. Une situation d’ailleurs qui fût à mes yeux une grave erreur de la part des hommes de hockey de Toronto, il y a quelques années.

De par cette transaction, la formation de la capitale nationale vient de solidifier le champ-arrière pour plusieurs saisons avec les Erik Karlsson, Marc Méthot, Cody Ceci et Mark Borowiecki. Une brigade qui sera composée d’habilités offensives et de robustesse lorsque le moment se fera sentir.

Certes, le contrat rattaché au vétéran Dion Phaneuf en fait sourciller plus d’un. Contrat valide pour les quatre prochaines saisons, évalué approximativement à sept millions de dollars par année. Or, il s’agit d’un contrat qui ne devrait pas poser de problèmes d’ici la fin du terme en 2019-2020, en raison de la façon dont il est réparti (7,5; 7; 6,5; 6,5 et 5,5).

Cet échange vient en quelque sorte répondre à l’appel et la sortie du groupe de leadership des Sénateurs. On se rappelle qu’il y a deux semaines, certains propos du capitaine Erik Karlsson pointaient vers le directeur-général, Bryan Murray, et le propriétaire, Eugene Melnyk.

Karlsson avait alors mentionné que le temps était peut-être venu d’investir davantage dans l’édition actuelle pour espérer compétitionner d’ici la fin du calendrier régulier pour une place en séries éliminatoires.

Pour les Leafs, le message est clair : le processus est bel et bien enclenché dans la relance de cette franchise. Empruntant le chemin de la reconstruction, avec un personnel de direction aussi expérimenté, l’objectif visé est le moyen et le long terme, question de bâtir sur des bases plus solides et pour plusieurs saisons, eux qui auront beaucoup de joueurs à liquider d’ici le 29 février prochain.

Entretemps, j’ai la conviction que Bryan Murray n’a pas nécessairement terminé ses emplettes. La position occupée par la formation ottavienne d’ici le 29 février pourrait avoir un lien direct avec les intentions du DG d’ici la date ultime.