Enfin, après un camp préparatoire de plus d’un mois, avec ses pours et ses contres dans le processus final de la sélection des joueurs, place aux vraies choses. Analyse et suranalyse des forces et faiblesses des formations qui débuteront ce long marathon de 82 parties dans une ligue où le mot parité et le niveau de compétitivité sont de mise.

Un niveau de compétition des plus élevés, qui par sa structure a exclu des séries les Bruins de Boston dans l’Est, malgré une récolte de 96 points, et les Kings de Los Angeles dans l’Ouest avec une récolte de 95 points la saison dernière.

Une réalité qui nous permet de penser qu’un jour, le plateau des 100 pourrait devenir la cible pour toute formation qui aspire à participer à la danse du printemps au lieu des 94-96 qu’on a connus par le passé, surtout en raison de cette réalité des matchs de trois points.

Dans l’Est, malgré les difficultés que pourraient rencontrer certaines équipes en raison des effectifs en place ou de la gestion douteuse des dernières années, comme les Devils du New Jersey, les Hurricanes de la Caroline, les Maple Leafs de Toronto, et du plan de relance des Sabres de Buffalo, il est permis de croire que pour les 12 autres formations, une guerre de tranchées se pointe à l’horizon.

Les Sénateurs sous le signe de la continuité

Sans grande surprise, l’édition actuelle des Sénateurs a gardé sensiblement le même visage que celle de la saison précédente. Le modèle d’affaires est tout simplement basé sur le repêchage et le développement des joueurs au sein même de l’organisation.

Erik KarlssonEn se faisant, les Sénateurs font grandir les jeunes joueurs dans une culture organisationnelle qui leur est propre. Oui, certains ont quitté, mais dans la plupart des cas, ce sont tous des joueurs interchangeables.

L’édition 2015-2016 en sera une qui devra lutter pour une place en séries sans avoir la conviction que ce sera une partie de plaisir. Un contexte dans lequel la troupe de Dave Cameron ne pourra répéter les erreurs de la saison dernière en connaissant une première moitié de saison plus qu’ordinaire avec une fiche de 17-16-8.

On se rappelle que cette situation les avait aculés au pied du mur et que cela les avait forcés à accomplir une deuxième moitié de saison exceptionnelle (26-10-5), pour leur permettre finalement d’accéder aux séries éliminatoires.

Sans grande surprise, la constance devant le filet, comme pour la majorité des formations du circuit Bettman, aura son mot à dire dans les résultats de la présente saison. Un Craig Anderson en santé, secondé par un gardien comme Andrew Hammond, qui devrait forcer une certaine compétition à l’interne, n’est pas négatif à la situation.

La profondeur de la brigade défensive renferme certains questionnements à l’aube de l’ouverture du calendrier régulier. Il s’agit d’un groupe qui donne peu de marge de manœuvre aux blessures qui pourraient survenir en cours de route. Même si c’est une situation non souhaitable, il reste que c’est une réalité bien présente dans un calendrier aussi demandant que celui de LNH.

À l’attaque, les interrogations tournent davantage autour de Bobby Ryan (seulement 18 buts à son actif la saison dernière) et des jeunes tels Mark Stone (26 buts), Mike Hoffman (27 buts) et Mika Zibanejad (20 buts).

Dans le cas de ces trois derniers, la question est de savoir s’ils seront en mesure de reproduire leurs excellentes statistiques offensives de la saison précédente, qui dans la plupart des cas se sont avérés être de belles surprises.

Dans le cas d’Erik Karlsson, rien ne change. Clairement identifié comme le chef de file de cette franchise (capitaine), le récipiendaire du Norris en 2014-2015, transformé suite au changement de garde derrière le banc au mois de décembre dernier, autant par son rendement que par son leadership, influencera directement les résultats de l’équipe au niveau de la patinoire.

Karlsson sera encore le joueur pivot de l’avantage numérique, une facette de jeu où les Sénateurs devront avoir une nette progression s’ils espèrent se rendre loin. Ils doivent remédier aux insuccès de la saison précédente, alors que la formation ottavienne a terminé au 21e rang, avec un faible taux de réussite de 16,8%, tout ça en ayant l’un des meilleurs quarts-arrières de sa profession.

En conclusion du côté des Sens, la poussée des derniers mois de la saison dernière et le niveau de confiance que plusieurs ont réussi à emmagasiner avec cette course folle, ont permis à plusieurs de grandir de cette expérience des plus enivrantes et enrichissantes sur le plan professionnel et personnel.

Espérons que ce sera une étape de plus vers la relance de cette franchise et que par le fait même Ottawa redeviendra une formation de premier niveau pour plusieurs saison à venir.

Le Canadien se rapproche de l’objectif

Difficile de penser autrement. Ayant au sein de sa formation un des meilleurs gardiens de but de sa profession, sinon le meilleur (Carey Price), et une ligne bleue de plus en plus équilibrée, avec l’assurance et la maturité acquises par les Nathan Beaulieu et PK Subban, en plus de l’ajout de Jeff Petry, la formation dirigée par Michel Therrien, lentement mais surement, se rapproche dangereusement de l’objectif : être une équipe aspirante aux grands honneurs pour plusieurs saisons.

Marc BergevinUne formation où l’équilibre semble de plus en plus présent au sein de l’attaque et cela sans compter l’expérience acquise par plusieurs au cours des dernières saisons, ce qui représente un facteur non-négligeable dans le processus de développement de plusieurs.

En contrepartie, sans rien vouloir enlever aux succès de la saison dernière, la formation de Michel Therrien a été épargnée par les blessures. Est-ce en raison de la gestion des journées de congés? En raison de la bonne condition physique de plusieurs? Ou tout simplement l’élément chance? Chose certaine, cela a représenté un facteur important dans les accomplissements de la sainte-flanelle.

Malgré tous ces indicateurs positifs, la lutte demeurera des plus compétitives dans l’association Est encore une fois cette saison. L’expérience obtenue par certaines formations et l’arrivée à maturité de certaines autres devraient rendre cette course pour une place en séries des plus intéressantes.

Qui sera le premier entraîneur à perdre son emploi?

Reconnaissant que cela fait partie du risque du métier, qui dit début de saison dit aussi malheureusement la possibilité de voir certains entraîneurs se faire montrer la porte de sortie.

Darryl SutterCertains entraîneurs expérimentés sont déjà assis sur un siège éjectable et se retrouvent avec une forte possibilité de perdre leur travail et cela pour différentes raisons.

L’arrivée d’un nouveau directeur-général à Boston (Don Sweeney), combinée à la non-participation de la formation de Claude Julien aux séries éliminatoires. Les insuccès de Ken Hitchcock à la barre des Blues de Saint-Louis à mener son équipe aux grands honneurs. Les relations houleuses entre Darryl Sutter et certains membres du noyau des Kings Los Angeles.

Voilà trois situations et trois entraîneurs qui feront inévitablement partie du choix des parieurs à savoir qui sera le premier à devoir lever les feutres en cas de faux départ.

Un dossier qui sera à suivre avec grande attention en lever de rideau, considérant que ces trois-là semblent avoir tous obtenus un vote de confiance sur le bout des lèvres lors de la dernière période estivale.
 

Bonne saison à tous!