À quelques exceptions près, sans grande surprise, la forte majorité des transactions effectuées à la date limite auront permis à plusieurs formations - au plus fort de la lutte dans la division Atlantique - d’ajouter un peu de « face lift ».

En se faisant, ces équipes ont ajouté de la profondeur, du caractère et un soupçon de robustesse, question d’être fin prêtes dans ce sprint final qui s’annonce des plus intéressants.

De son côté, Guy Boucher semble être très satisfait par les acquisitions de Burrows, Stalberg, Wingels, et DiDomenico. Il s’agit de nouveaux arrivants qui lui donneront sans aucun doute davantage d’options dans la gestion du personnel actuel.

Une situation qui inévitablement représentera certains défis pour le principal concerné. Principalement, de s’assurer de faire prendre le « jello » et de trouver les bonnes combinaisons. Tout ça, question que chacun se retrouve dans la bonne chaise, dans un contexte où la compétition s’annonce des plus féroces d’ici la fin du calendrier régulier.

Malgré certaines insatisfactions tout à fait justifiables dans la capitale nationale sur l’arrivée de Burrows - en raison du prix versé pour l’obtention de ses services - aucun doute que celui-ci devrait être en mesure de rajouter du caractère à court terme, avec un peu de papier sablé et de l’énergie.

Voilà tous des facteurs non négligeables, là où l’enjeu n’a jamais été aussi omniprésent pour une franchise qui tente désespérément d’obtenir un laissez-passer pour participer à la prochaine danse du printemps.

« Homme de famille », « amoureux de défi ». Voilà les mots choisis par Burrows lors de son premier point de presse devant la jungle médiatique d’Ottawa. L’enthousiasme que celui-ci devrait apporter aux Sénateurs à court terme aura un effet d’entraînement, dans un vestiaire qui semble avoir apprécié les efforts du directeur général, Pierre Dorion, au cours des dernières semaines.

Or, tout cela à condition que le natif de Pincourt ne tente pas d’en faire trop lors des moments critiques. Il devra aussi bien gérer ses propres émotions et non se laisser gérer par celles-ci lors de ses premiers coups de patin dans son nouvel uniforme.

Bref, un mouvement de personnel qui fait des Sénateurs aujourd’hui une meilleure équipe, mais pas nécessairement des prétendants aux grands honneurs, en raison des forces de frappe que représentent, entre autres, les Capitals de Washington ainsi que les Penguins de Pittsburgh.

Curtis LazarEntre-temps, le départ du jeune attaquant Curtis Lazar et de Mike Kostka en direction de Calgary, en retour d’un choix de 2e ronde et du défenseur finlandais Jyrki Jokipakka, n’aura pas ébranlé les colonnes du temple dans la capitale nationale.

Dans une situation sans issue, le changement d’air ne peut qu’être salutaire pour cet ancien choix de 1re ronde que la direction aura fort possiblement fait graduer trop rapidement au sein de la Ligue nationale de hockey.

Il s’agit donc d’un partage de responsabilités dans ce constat d’échec et cela devra servir de leçon pour les années futures.

Sans surprise, le Canadien va se redresser!

Le défunt Pat Burns a déjà déclaré : « les bons gardiens font les bons entraîneurs ». Un vieil adage que Claude Julien a vite fait de réaliser lors de l’offre du directeur général, Marc Bergevin, au-delà du terme et des beaux dollars associés à son entrée en poste.

Julien, reconnu pour sa rigueur et la grande présence de structure, surtout défensive, est en train de, lentement, mais sûrement aider le Canadien à retrouver ses paramètres, en espérant que l’équipe continue dans cette direction d’ici la fin du calendrier régulier.

Sans être du hockey des plus vendeurs, l’approche de ce vétéran d’expérience derrière le banc de la Sainte-Flanelle ne fera que consolider la domination de l’un des meilleurs gardiens de sa profession, Carey Price.

Comme l’ont fait les Devils du New Jersey pendant plusieurs saisons autour de Martin Brodeur, la dominante devant le filet doit tout simplement demeurer la meilleure carte de visite de la formation montréalaise, qui tentera de répondre de façon favorable aux attentes visées.

Pour Marc Bergevin, le fait de ne pas avoir cédé à la panique aura été fort possiblement été un moment difficile dans le contexte actuel des choses. Pourquoi? En raison de fortes zones de turbulences au cours des dernières semaines dans l’environnement immédiat du Canadien.

Parions que plusieurs confrères dans le milieu auraient bien aimé profiter d’un moment de vulnérabilité du DG montréalais pour en faire un petit tour de passe-passe.

La valeur à la baisse de certains actifs actuels - Nathan Beaulieu, entre autres - aura fort possiblement été l’élément déclencheur à la réticence de Bergevin, qui a refusé de « bouger pour bouger. »

L’arrivée de certains joueurs de caractère et d’expérience au niveau de la profondeur des 3e et 4e trios du Canadien n’est pas nécessairement une situation étrangère à l’arrivée de Claude Julien, lui qui a eu sensiblement au fil du temps ce même genre de composante chez les Bruins de Boston.

Aujourd’hui, est-ce que cela fait du Canadien de Montréal une meilleure équipe? Fort possiblement, mais pas nécessairement de sérieux aspirants au grand titre, là aussi en raison de la forte présence de formations beaucoup mieux nanties et plus compétitives que la Sainte-Flanelle.

Bruce BoudreauDes gagnants et des perdants!

Pendant que plusieurs procéderont à l’analyse de qui seront les gagnants et les perdants de cette dernière période de transactions, à la lueur des mouvements effectués au cours des dernières semaines, les meilleures équipes semblent toujours demeurer les meilleures équipes, selon les projections de début de saison.

Que ce soit dans l’Est ou dans l’Ouest, la vitrine demeure aussi présente. Des Capitals de Washington très sérieux dans leur démarche, avec l’acquisition du vétéran défenseur de premier niveau Keven Shattenkirk (Saint Louis), dans un contexte où les Caps jouent le tout pour le tout. Il s’agit fort possiblement d’un des gestes les plus significatifs face à l’objecti, soit celui de remporter les grands honneurs et de rivaliser avec les champions en titre, les Penguins de Pittsburgh.

Dans l’Ouest, malgré la forte opposition que représentent les Blackhawks de Chicago et certaines autres formations, l’expression « All in » semble avoir été le leitmotiv du directeur général Chuck Fletcher et du Wild du Minnesota dans le désir de devenir une formation sérieuse dans la quête de la Coupe Stanley.

En contrepartie, là où le doute subsiste toujours est par la présence de Bruce Boudreau derrière le banc du Wild, lui qui à ce jour, même s’il a connu du succès en saison régulière derrière le banc des Capitals de Washington et des Ducks d’Anaheim, n’a pas été à ce jour en mesure d’amener ses équipes à la terre promise. Et ce, malgré des formations très bien outillées. .

Voilà une étiquette qui va demeurer coller à sa peau tant et aussi longtemps que cette barrière ne sera pas franchie une fois pour toutes, question d’éliminer les sceptiques dans la salle.