C’est dans quelques jours que se déroulera la séance de sélection de la LNH du côté du First Niagara Center de Buffalo. Grosso modo, une séance comme toutes les autres, mais qui au fil des dernières années prend de plus en plus d’importance en raison de la nouvelle convention collective qui définit de façon plus précise les règles du plancher et du plafond salarial.

Cette convention, par son mécanisme, exige beaucoup de gymnastique chez les directeurs généraux, et en raison de ses paramètres, provoque une entrée prématurée des jeunes joueurs talentueux, du moins beaucoup plus rapide que par le passé.

Un travail qui demande rigueur et vision chez les hauts dirigeants des différentes formations du circuit, question d’assurer l’avenir et la viabilité de leur marché respectif pour les années à venir, là où la majeure partie des équipes compétitives des dernières années ont été bâties via le repêchage et par le système de développement à l’interne, avec quelques acquisitions en cours de route pour compléter le tout.

Oui, les Penguins de Pittsburgh, récents champions de la coupe Stanley, ont su profiter de certaines acquisitions du directeur général, Jim Rutherford, pour mener à bon port cette franchise de la Pennsylvanie, mais bien objectivement, n’eût été du noyau de joueurs repêchés et élevés par cette formation, combiné au leadership au sein même de l’organisation, je doute que le résultat aurait été le même.

Malgré une exclusion des séries éliminatoires EN quelques occasions au cours des dernières saisons, cette orientation semble assez bien servir l’organisation des Sénateurs d’Ottawa, si on en juge par l’entrée en scène de quelques bons jeunes joueurs qui servent et qui serviront davantage la relance de cette franchise pour les années futures.

Il y en a également quelques autres comme Thomas Chabot et Colin White, entre autres, qui frappent à la porte du grand club, tout cela malgré le fait qu’il reste encore beaucoup de boulot à compléter pour que le tout se stabilise de façon permanente. Or, les indicateurs semblent être positifs pour la formation de la capitale nationale.

L’entrée en scène de Pierre Dorion dans ses nouvelles fonctions ne devrait que renforcir cette théorie qui veut que pour bâtir une formation compétitive, il faut inévitablement passer aujourd’hui par les bases d’un bon repêchage.

Il faut également souligner que Dorion a, pendant plusieurs années, occupé le poste d’évaluateur de talent au niveau du meilleur circuit professionnel de hockey au monde.

Le repêchage est un passage obligatoire, surtout pour les hauts dirigeants des formations qui ont été exclues des dernières séries, ce qui en même temps leur confère un certain privilège, s’il en est un.

Ces formations peuvent mettre la main sur des athlètes avec un potentiel certain et d’autres avec un certain potentiel, ce qui représente toute une différence.

Le fait d’être sélectionné à la bonne place, au bon moment pour la forte majorité des joueurs éligibles, qui seront appelés à se rendre sur la tribune (à part certains joueurs d’exception), pourrait faire la plus grande des différences dans leur chance de réussite dans les années futures.

Pour les organisations qui profiteront de ce week-end pour refaire leur banque de jeunes espoirs, l’encadrement et le suivi, combinés au plan de développement des prochaines années représenteront autant, sinon plus que le simple fait de sélectionner tel ou tel joueur.

Une étape qui demandera beaucoup d’investissement en temps et surtout une bonne dose de patience dans le cheminement et le développement de ceux-ci quant à leur chance réelle d’atteindre le grand club dans les années futures.

Pour les « appelés », cela devrait servir de motivation additionnelle et d’une étape parmi tant d’autres au cours des prochaines années. Cela viendrait renforcir l’objectif de réaliser leur plus grand rêve, même si cela à certaines occasions a probablement paru démesuré aux yeux de plusieurs, en raison des sacrifices imposés pour une telle réussite.

Pour la forte majorité de ces jeunes adultes sélectionnés, le désir intérieur d’aller au bout de leurs convictions, jumelé à la passion excessive envers la pratique de ce sport la journée du repêchage, représente en quelque sorte une certaine forme de récompense du travail accompli à ce jour.

Et pour ceux qui auront la déception de ne pas avoir été réclamés malgré certaines attentes, dites-vous que la remise en question sera peut-être de mise. voire un « mini-deuil », mais de là à renoncer ou tout abandonner dans l’atteinte de ses propres rêves ne devrait pas faire partie de l’équation.

Au contraire, cette déception devrait servir de réel test de caractère, surtout dans un milieu où le repêchage n’est pas nécessairement une science exacte.

Marché des joueurs autonomes

Qui dit séance de sélection, dit aussi tractation entre les différents directeurs généraux de la Ligue nationale au cours des prochains jours, à l’aube du 1er juillet prochain et de l’ouverture du marché des joueurs autonomes sans compensation.

Steven StamkosIl sera intéressant, comme à chaque année, de voir qui seront ces joueurs réellement disponibles sur le marché

De penser un seul instant que plusieurs d’entre eux ne réussiront pas à s’entendre avec leur formation actuelle serait un peu illusoire.

Sami Vatanen (Anaheim) et Cam Ward (Caroline) ne seront pas les premiers et les derniers à avoir agi avant la date d’ouverture, même si Ward, un peu à l’image de Martin Brodeur il y a quelques années, a accepté de prendre un peu moins d’argent pour demeurer au même endroit.

Comme le disait si bien le défunt Pat Burns (de façon imagée, bien entendu), la journée du 1er juillet représente en quelque sorte, la journée des aubaines, mais aussi des bandits.

Avec ceux qui possèdent pour une rare fois dans leur carrière la possibilité de choisir là où ils veulent bien évoluer et où l’odeur de l’argent a une grande influence sur le choix de la nouvelle destination, à quelques exceptions près, mais cela reste une affirmation tout à fait légitime.

Or, cette période représente aussi pour certains vétérans la possibilité de se retrouver avec une formation aspirante aux grands honneurs à court terme. Ce qui se veut être un facteur non négligeable dans l’équation, le moment venu.

Des moments forts intéressants qui nous font dire que ce milieu a beaucoup plus peur de la fin du monde que de la fin du mois.