Malgré leur victoire de 5-4 en prolongation lors du match inaugural à domicile face aux Maple Leafs de Toronto, plusieurs points d’interrogation ont été soulevés dans la façon dont la troupe de Guy Boucher s’est comportée face à une formation dotée de belles habilités offensives et bien servie par l’élément vitesse.

Les Maple Leafs ont justement profité de ces deux dominantes pour mal faire paraître la troupe ottavienne, que ce soit par la relance de l’attaque, le nombre élevé d’attaques en surnombre tout au long de la soirée.

Tout cela a soulevé une certaine source d’inquiétude sur la compréhension et l’application du système de jeu et des différentes structures que tente d’établir le nouvel entraîneur-chef des Sénateurs depuis son entrée en poste, lui qui selon les dires de plusieurs joueurs représente tout un contraste par rapport à la saison précédente.

Conscients du temps que cela exige pour la compréhension, l’adhésion (acheter le message véhiculé) et la mise en application, les hommes de Guy Boucher ont su démontrer à leur deuxième sortie de la saison à domicile un avant-goût du type de hockey que les Sénateurs devraient être en mesure d’offrir au cours de la prochaine campagne, et ce, malgré une performance des plus ordinaires de leurs opposants samedi soir dernier.

Face au CH, les Sens auront été dominants sur les aspects intangibles de la « game »; l’intensité, l’engagement, l’abandon et surtout le désir de se racheter d’une performance plus que questionnable à leur première sortie. Tout cela aura représenté le leitmotiv d’un gain bien mérité.

Plus alerte au niveau des prises de décision et bien soutenue par un engagement presque total vis-à-vis l’effort collectif, c’est ainsi que la formation de Guy Boucher a remporté son match face à Montréal. Lors de cette deuxième rencontre de la saison, on pourra dire que la qualité de la performance sportive a pu être associée au résultat obtenu, ce qui n’était pas le cas lors de la sortie précédente.

Malgré un début de saison intéressant côté statistique, plusieurs défis seront à relever au cours des prochaines semaines, si ce n’est au courant des prochains mois.

La constance soir après soir représentera fort possiblement le plus gros défi du personnel hockey en place. On parle ici de constance dans le respect des règles de fonctionnement, dans l’application des structures de jeu, dans le souci du détail au niveau de chacune des actions posées au niveau de la surface glacée, dans la discipline et le contrôle des émotions (apprendre à gérer celles-ci et non se laisser gérer).

Au niveau des unités spéciales, d’abord en infériorité numérique, les joueurs utilisés ont su démontrer des signes encourageants en ce sens qu’ils étaient prêts à se sacrifier et bloquer des tirs à répétition, ce qui a su retenir l’attention et démontrer le désir d’effacer les difficultés rencontrées la saison dernière (29e dans la LNH).

Puis, au niveau de l’avantage numérique, malgré le potentiel énorme des individus utilisés dans cette phase de jeu et du niveau de leurs habiletés, les difficultés rencontrées à ce jour s’expliquent grandement en raison du trop grand désir de vouloir bien faire et chercher le jeu parfait. Les Sens auraient avantage à simplifier leurs choix de jeu afin d’obtenir de meilleurs résultats.

Un ensemble de petits détails qui en fin de compte pourraient faire une grande différence dans l’objectif, soit celui de participer aux présentes séries éliminatoires après la traversée du désert lors de la saison dernière.

Comme Rome ne s’est pas faite en un jour, tout de même plusieurs indicateurs positifs ont retenu l’attention dans la première semaine d’activités dans l’environnement de la formation de la capitale nationale, ce qui laisse présager des jours meilleurs, et ce, même si la saison est encore très jeune pour en arriver à des conclusions trop hâtives.

Erik Karlsson : acheteur du message

Erik Karlsson

Dans la colonne des plus, sur le plan individuel, « l’attitude » d’Erik Karlsson mérite d’être soulignée. Le capitaine a décidé d’adhérer en début de saison à la règle des présences d’une durée maximale de 40-45 secondes, comme son entraîneur-chef l’avait exigé, lui qui en moyenne à réduit de 19 secondes le temps de chacune de ses présences.

Cette technique sera efficace puisque ça permettra à Karlsson d’emmagasiner de l’énergie, de récupérer potentiellement plus rapidement et d’éviter la fatigue mentale qui pourrait mener à de mauvaises prises de décision.

Tout ça, surtout lorsqu’on sait que le capitaine d’origine suédoise nous a habitués par le passé à des présences plus longues. Donc, le fait qu’il a accepté d’adhérer aux exigences de Boucher est un indicateur positif de la part de celui qui doit prêcher par l’exemple en raison de son rôle de capitaine et de leader au sein de cette formation.

Même si ses présences étaient plus courtes, ce n’a pas empêché ce dernier de contribuer offensivement au succès de sa formation avec une récolte intéressante de points en début de calendrier, tout en augmentant de façon significative le nombre de présences effectuées sur la glace, mais avec un temps plus limité lors de chaque présence.

Est-ce que cela est fait pour durer? Le temps va nous le dire, mais chose certaine c’est un pas dans la bonne direction qui semble avoir été franchi entre Boucher et son joueur d’exception.

Craig Anderson : toujours en mode camp d’entraînement

Craig Anderson a été brouillon à son premier départ de la saison dans la victoire face aux Maple Leafs de Toronto, tant au niveau de sa sélection d’arrêts, que de la surcharge de travail qu’il a placée sur les épaules de sa propre brigade défensive en raison des retours accordés.

Craig AndersonLe vétéran gardien a été plus efficace dans la victoire face aux Canadiens de Montréal samedi soir dernier, et ce, malgré un but plus que questionnable concédé au jeune Artturi Lehkonen à l’embouchure du filet en début de troisième période.

Sans excuser le principal concerné, Anderson semble profiter actuellement d’une certaine période de grâce en raison de son absence au camp d’entraînement pour des raisons personnelles. Tout ça nous porte à croire que celui-ci accuse actuellement un certain retard sur les conditions optimales exigées pour performer au niveau du meilleur circuit professionnel au monde.

Même s’il est encore très tôt dans la saison, cette situation devra éventuellement changer pour que les Sénateurs demeurent une formation des plus compétitives vers l’atteinte de leur objectif.

Fleury fait preuve d’une belle force de caractère

Quel début de saison intéressant pour le vétéran gardien de but Marc-André Fleury chez les Penguins de Pittsburgh!

Confiné au rôle d’auxiliaire lors de la dernière conquête de la coupe Stanley en raison du brio du jeune Matt Murray, le natif de Sorel-Tracy semble profiter du moment présent pour envoyer un petit rappel à l’ordre à l’organisation, qui pourrait être tenté de l’échanger.

Marc-André FleuryVictime d’une situation très difficile sur l’égo personnel à la fin de la dernière saison, Fleury, de par son désir de reprendre la place qui lui appartient, tout en se libérant du regard et du jugement des autres, est en train de se réapproprier un certain plaisir perdu, tout à son honneur.

En performant de cette façon, cet ancien produit de la LHJMQ, à moins d’un an du repêchage d’expansion, forcera inévitablement les décideurs des Penguins à se positionner sur le statut de celui-ci pour les années futures.

Ils devront décider s’ils veulent poursuivre l’aventure ou maximiser la valeur marchande de ce vétéran d’expérience sur le marché des transactions, question de faire davantage de place sur l’enveloppe salariale du directeur général, Jim Rutherford.

Une richesse qui pourrait bien servir cette franchise de la Pennsylvanie dans un avenir plus que rapproché.

Histoire à suivre!